BloguesFestival d'été de Québec

À cent Metric à l’heure

Ils étaient encore légion, en cette soirée du 16 juillet, à fouler le sol de l'Impérial pour venir voir leur idole: Metric. Et ils étaient encore légion à se cogner le nez à la porte; déjà à mon arrivée à 20h45, alors que le spectacle de The Spleen tirait à sa fin, la salle de spectacle était bondée et bientôt, alors que Metric embarquait sur scène vers 21h30, il est difficile de circuler et, presque, de respirer.

  Metric

Mais peu importe! La présence magnétique d'Emily Haines, courtement vêtue d'une robe noire à paillette au dos vertinigeusement plongeant, et accompagnée de ses trois fidèles compagnons, aura tôt fait de nous faire oublier le manque d'air, la chaleur, et la proximité non voulue avec notre voisin d'à côté. Dès son arrivée sur scène, le plancher du parterre a tremblé. Y a-t-il des fans de Metric dans la salle? Oh que oui!

La formation torontoise a commencé à cent mille à l'heure en enfilant des pièces de Fantaisies, pour la plus grande joie du public, qui entonnait avec Haines les paroles de Gimme Sympathie, Help I'm Alive, Sick Muse, Stadium Love, ponctués de pièces tirées de Live it Out (Empty, toujours aussi efficace) et de Old world underground, where are you now? (Dead Disco). À voir les fans s'émoustiller et s'égosiller à chaque début de pièce, l'évidence s'imposait: le public s'est déjà approprié le nouvel album, pourtant sorti il y a à peine quelques mois.

Après cinq-six pièces, Haines a enfin pris la parole pour remercier ses fans de leur présence. Elle y est d'ailleurs allée d'un petit discours bien senti, où elle s'est d'abord excusée du long laps de temps entre Live it out et Fantaisies (quelque quatre années se sont écoulées), expliquant cette attente par le fait que le band avait voulu faire les choses à sa façon et qu'il s'était heurté à des gens qui ne croyaient pas en leur nouveau matériel et qui voulaient avoir un mot à dire sur leur création. Le groupe a donc décidé d'être indépendant, ce qui a retardé la sortie de Fantaisies. Le succès de l'album, en plus de sa nomination pour le prix Polaris, doit bien faire rire dans leur barbe Haines et sa bande. Haines a terminé en disant "So don't let anybody tell you that you can't do the things you wanna do, because it's fucking bullshit!". Un commentaire qui a été reçu avec un salve d'applaudissements.

Bref, un spectacle coulé dans le rock, intense et jouissif. Emily Haines était en très grande forme, plus que je ne l'ai jamais vue (c'était la 4e fois que je les voyais en concert), se déplaçant allègrement sur scène, descendant de scène pour aller saluer le public…

Et, en rappel, elle a joué un très senti Monster Hospital et, fidèle à son habitude, la pièce Live it out en version acoustique très douce, un moment de recueillement pour les fans, qui en ont profité pour allumer briquets et cellulaires en agitant doucement les bras. Voici un extrait vidéo de Monster Hospital que j'ai trouvé sur youtube; la qualité n'est pas super mais ça donne une bonne idée de l'ambiance:

So long, Metric! Je serai là assurément lorsque vous reviendrez… dans un endroit qui aura la grandeur de votre popularité à Québec, souhaitons-le!