Petit retour en arrière en ce dimanche, dernier jour du festival. Pour moi, le festival est maintenant terminé, grippe en prime, qui m'enlève toute envie d'aller sur les plaines ce soir voir Malajube, Karkwa et Pierre Lapointe. J'aurai bien l'occasion de me reprendre!
Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de vous en parler ici, mais le FEQ offre jusqu'à ce soir un volet danse avec le projet fou et inspirant qu'est Osez!, qui consiste en un work-in-progress entre un chorégraphe et des danseurs sur une période de quelques jours, dont le résultat est présenté chaque fin de journée à la brunante près d'un cours d'eau, en l'occurrence du fleuve Saint-Laurent dans notre cas. Mené par la très intéressante chorégraphe Mélanie Demers, à la facture visuelle qui flirte parfois avec un certain surréalisme et qui utilise aussi beaucoup la parole, j'ai vu vendredi soir, alors que, fidèle à leur habitude, le froid et le vent s'abattaient sur la ville, la mouture d'Osez! pour le FEQ 2009. Près de 20 danseurs, dont une Karine Ledoyen franchement hilarante en mariée déchue, ont exécuté une pièce qui tournait autour du thème de la folie. Décapante, déstabilisante, parfois absurde, parfois rigolote, la pièce, même dans sa structure, emprunte les chemins de la folie et les interprètes s'en sont donné à coeur joie. Très très intéressant. Dommage que le programme du FEQ ait inscrit 21h alors que le tout commence bel et bien à 19h. Si vous êtes saturés de musique, une bonne façon de conclure le FEQ ce soir, à 19h, sur les quais situés juste derrière l'Agora.
Think About Life
Petit vidéo de la chanson Johanna.
Le soir je me suis rendue au Cercle pour Think About Life et j'ai franchement rigolé! Qu'on se le dise: il ne faut pas se prendre au sérieux pour apprécier la performance de TAL en spectacle, tellement ils sont brouillons. Ça sonne un peu la canne de conserve, et je n'ai jamais vu des projections aussi kitsh de ma vie! Mais ça fait partie de l'univers TAL; un peu de pop kitsh à la sauce années 80, un peu de funk, un peu beaucoup de défoulement sur scène, surtout de la part du chanteur du trio, Martin Cesar. Les pièces de leur deuxième album étaient bien portées par le groupe, même si parfois on avait un peu l'impression que ça allait dans tous les sens. Le truc: se laisser aller. Quant à moi, j'ai été pliée en deux la moitié du temps en regardant les projections vidéos qui semblaient sortir tout droit des archives les plus kitshs des années 80.
Sting + Yeah Yeah Yeahs = mauvais mix
Karen O, la chanteuse des Yeah Yeah Yeahs / photo: Guillaume D. Cyr
Je suis désolée Sting, si c'est bien vous qui avez insisté pour que les géniaux Yeah Yeah Yeahs se produise en première partie de votre spectacle, mais vous n'aurez pas nécessairement servi la cause de ce groupe en le faisant. Je crois bien que plusieurs fans de YYYs ont été déçus hier. Premièrement; les fans de Sting sont féroces, décidés et avaient rempli le parterre des plaines bien avant l'arrivée du premier fan de YYYs. Résultat: impossible, même en arrivant un peu en avance, de se rendre un tant soit peu près de la scène sans se faire lancer de gros regards noirs de la part de ceux qui faisaient le pied-de-grue pour entendre leur idole, Sting. Deuxièmement, les fans de Sting, ils s'en foutent de YYYs. Résultat, personne ne prêtait vraiment attention à la prestation pourtant enlevante de la très charismatique Karen O, la leader du groupe. Nous étions comme un groupe d'ovnis, parmi la foule, à s'enthousiasmer aux premières notes des pièces de Show your bones et It's Blitz.
Karen O a donné un excellent spectacle pour ceux qui ont eu la chance de l'apprécier! / photo: Guillaume D. Cyr
Bref, même si le concert était excellent, les vrais fans de YYYs n'ont pas vraiment pu en profiter… Mais qui sait, peut-être que devant autant de personnes, la formation aura conquis quelques coeurs. Dommage, car la venue de YYYs à Québec était vraiment un événement – qui a été ombragé par l'imposante popularité de Sting.