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Un petit détail qui me chicote…

Tiens tiens.
Je ne voulais pas y revenir mais, des fois, l'actualité ramène de vieilles histoires à l'avant-plan. Après que la direction de Radio-Canada eût juré que mon congédiement n'avait rien de politique, voilà qu'on voit poindre des fissures dans la façade.
La craque est venue de Guy Fournier, le président du Conseil d'Administration de la SRC, qui a déclaré que Radio-Canada avait nui à la cause de l'unité nationale au cours des deux dernières décennies en manquant parfois d'objectivité dans l'information qu'elle diffusait.

Il enchaînait même en disant :

Je crois que la SRC peut faire ce que le chemin de fer a fait lors de la fondation de ce pays. Je crois qu'elle peut unifier le pays. C'est le rôle qu'un diffuseur public doit jouer

Sans doute qu'en souverainiste avoué qui a (trop) longtemps profité d'une tribune à la radio d'État, je ne fittais pas dans les plans d'avenir de M. Fournier. Pourtant, j'ai toujours été un chaud partisan du train.

Dans ce dossier, le papier le plus jouissif que j'ai lu est venu de Nathalie Petrowski, de la Presse, en partie parce que, par la passé, madame Petrowski et moi nous sommes quelque fois retrouvés à l'opposé dans nos opinions. Voici ce qu'elle écrivait le 31 Mai (J'en met un long extrait parce que c'est crissement bien envoyé) :

"N'en déplaise à Guy Fournier, ce n'est certainement pas en débitant de telles inepties que le président du conseil d'administration de la SRC va unir qui que ce soit. Quant à ses amis de la direction générale qui défendent si noblement l'objectivité du personnel des services français, je leur concède une chose: la plupart des journalistes qui travaillent au service de l'information de la SRC sont objectifs ou du moins subjectivement honnêtes, comme le disait si bien Pierre Bourgault pour qui l'objectivité n'existait pas.
En revanche, pour ce qui est de leurs patrons, ceux qui, en bon français, câllent les shots, décident des affectations, définissent la ligne éditoriale, les mandats et les missions, disons que l'objectivité les étouffe moins que leur loyauté libérale ou leur penchant prononcé pour le fédéralisme fédérateur.
D'aussi loin que je me souvienne, les patrons à Radio-Canada n'ont pas souvent été des méchants "séparatisses". Plutôt le contraire. Encore aujourd'hui, je connais peu de patrons aux Infos n'ayant pas, un jour ou l'autre, été, qui une ex-attachée de presse ou un ex-chef de cabinet de ministre libéral, qui un conseiller politique, qui un grand ami de la famille libérale.
D'ailleurs on n'a même pas besoin de descendre les étages et les échelons de la SRC pour y trouver le plus grand promoteur de l'unité canadienne. Suffit de cogner à la porte du PDG Robert Rabinovitch, ex-mandarin du Parti libéral sous Trudeau, ex-adjoint du secrétaire d'État Gérard Pelletier, ex-numéro 2 de Claridge, le holding montréalais des Bronfman et enfin, ex-trésorier de la Fondation Bronfman qui a produit Les Minutes du patrimoine.
Même sans prononcer un mot ni passer la moindre commande, le seul fait que M. Rabinovitch soit le patron de la SRC, en dit long sur les allégeances politiques de la maison.
Quant à l'indépendance journalistique qui serait au coeur de la mission radio-canadienne, je veux bien. Mais expliquez-moi où était cette indépendance quand un patron a ordonné à Normand Lester de cesser son enquête sur le financement occulte des Minutes du patrimoine avant de le congédier? Et puis, où était cette extraordinaire liberté d'expression, raison d'être de la SRC, quand l'humoriste souverainiste François Parenteau a été viré de la radio de Radio-Canada?
Bref, au royaume l'objectivité, Radio-Canada ne lave pas toujours plus blanc. Même que certaines taches plus rouges et plus résistantes que les autres auraient intérêt parfois à être javellisées."

Et vlan ! Et pour aller plus loin, voir l'article du Québécois sur le sujet: www.lequebecois.org
Je sais bien que les théories de complot rendent bien des gens méfiants de ceux qui les énoncent mais, quand même, soyons « subjectivement honnête », ça fait du bien de voir du monde qui fouillent aux bonnes places.