Comme beaucoup de gens, présentement, je suis la coupe du monde de soccer. Mais ce n'est pas tant l'excitation du jeu comme tel qui m'intéresse dans cette immense manifestation sportive. Même si j'ai beaucoup aimé jouer au soccer étant jeune, j'avoue que ce n'est pas le sport que je préfère regarder. Ce qui me fait tripper, à la coupe du monde, c'est justement que c'est le monde qui y joue. Les pays du monde, avec leurs personnalités, leurs styles, leurs forces et leurs faiblesses transposés sur le gazon.
Pierre Thibault, dans le Ici de la semaine dernière, a fait un très bel article sur tout le fun qu'on peut avoir dans une ville comme Montréal à suivre le Mundial. C'est vrai, on peut supporter l'équipe qu'on veut, il y a des communautés pour tous les pays présents. Suffit de trouver un resto brésilien, un bistro français, un pub anglais, un café italien et nous voilà en voyage.
Mais imaginez qu'on puisse un jour y participer. Je ne parle pas du Canada, ici, je parle du Québec. Imaginez qu'au lieu d'appuyer l'équipe de leur pays d'origine, les Portugais, les Grecs, les Haïtiens et les Équatoriens des quartiers de Montréal pouvaient supporter une équipe du Québec où on trouverait toute cette diversité. En tous cas, pour les 3 matches du premier tour.
Puisqu'il s'agit de football (on peux-tu dire « football » une fois pour toutes ? C'est tellement plus logique que pour le football canadien et américain !), ce serait fort probablement de ces multiples communautés montréalaises, où ce sport est plus enraciné, que proviendrait la majorité des joueurs de l'équipe nationale du Québec. Et tout ce beau monde porterait un chandail avec des fleurs de lys. Ça vaut bien la nappe à carreaux rouges et blanc des Croates, non ? Et il n'y aurait pas que les joueurs, il y aurait les fans qui se croiseraient, qui se feraient voir dans les stades du monde avec leurs drapeaux. On existerait à la face du monde. Et ce que ça ferait pour le sentiment d'appartenance au Québec, aucun autre programme gouvernemental ne pourra jamais le faire.
C'est tout con, c'est hyper basic, voire infantile. N'empêche, ça me semble une des meilleure raison de faire l'indépendance. Pour que tout le monde au Québec puisse être derrière la même équipe une fois de temps en temps.
Ce qui ne nous empêchera pas de célébrer le Mexique, l'Allemagne, la Côte d'Ivoire ou les Pays-Bas si c'est eux qui gagnent.
Bonjour
Dans une entrevue qu’ils accordaient à la télé, plusieurs amateurs de soccer se disaient soit, italiens , brésiliens, arabes, ou espagnols. Aucun n’a dit, je suis québécois d’origine…Comme intégration, on repassera.
Ce qui me rappelle un fait vécu.
Dans le métro.
En entrant dans la station Guy-Concordia,direction Angrignon, une jolie voix de femme nous annonce que le service est interrompu entre les stations Frontenac et Berri-Uqam. Tous les wagons se sont vidés. Assise à côté de moi, une jeune asiatique me regarde et me demande
-What did she say ?
J’ose espérer que l’on aura jamais à vivre une situation d’urgence dans le métro. Peu de gens semblent comprendre la langue que nous parlons
Faut être déjà amoureux du Québec pour se laisser séduire par cette idée…
Mais bon, moi, j’embarque. 🙂