J'avais écrit que moi aussi j'étais choqué devant le drame qui s'est déroulé au collège Dawson. Et que je comprenais qu'on fasse la une avec ça. Mais je me demandais s'il fallait en parler à ce point là?
Est-ce que l'importance qu'on accorde dans les médias à ce genre de geste ne contribue pas à en inciter d'autres? Les tueurs doivent s'imaginer les grands titres dont ils feront l'objet. Ça doit jouer, quand même. C'est comme pour les suicides. À un moment donné, on a arrêté de parler des gens qui se tuaient dans le métro parce que, le lendemain, il y en avait 3 pour répéter le geste.
Est-ce que ce ne serait pas la même chose (avec un plus long délai) pour les tueries d'école?
Et puis, au moment d'envoyer tout ça sur le blogue, mon texte a disparu et je ne l'ai pas retrouvé. Ça a donné ce blogue vide. Et comme je trouvais déjà que cette histoire prenait trop de place dans les médias, je me suis dit que ce serait ma minute de silence…
Ce que je trouve surtout dommage, partant du fait qu’un étalement médiatique est inévitable dans une telle situation, c’est plutôt le fait que l’on se mette à aller psychanalyser l’inconscient du tueur comme s’il s’était agi du cerveau le plus intéressant du siècle, qu’on publie ses photos, ses états d’âme des 6 derniers mois, que le public réagisse tantôt en pardonnant le geste de ce pauvre jeune incompris qui n’a trouvé aucune autre façon d’exprimer ce qui était, finalement, le reflet de NOTRE propre intolérance (ainsi soit-il)…tantôt en le condamnant.
La fêlé-réalité…
Personnellement, je n’ai aucune compassion pour un minable qui n’a été capable de construire rien d’autre que de la haine dans sa vie, un esprit fermé, égocentrique, mégalomane, qui au lieu d’avoir le courage d’être heureux ou de tenter de s’aider un peu, n’a fait qu’alimenter cette spirale de frustrations bouillonnante qui a mené sa vie vers la signature sanglante qu’on connaît. C’est Anastasia de Sousa, ce sont les autres victimes qui devraient faire l’objet de blogues, c’est de leur visage que l’on doit se rappeler, ce sont eux qui ont vraiment connu l’injustice. Rien ne pourra jamais justifier un tel geste. Ça, oui, ça me fait pleurer, de rage et de peine. Ça ne me fait souhaiter qu’une seule chose : ne jamais me souvenir, ne jamais prononcer le nom du sous-homme qui en est responsable.Ainsi soit-il.
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Voilà, ma minute de silence est écoulée.
Notez bien que je ne suis pas arrivée à faire le silence dans ma tête ; j’entends encore la rafale d’une mitraillette.
Les nouvelles c’est devenu du show business.
Quand le star systeme vend plus que l’information, on peut faire d’une ordure la plus grande des vedettes.
Et tel des mouches à merde sans compassion, les journalistes vont sans cesse harceler et questionner proches et familles, déjà accablés par la tragédie.
La savoir vivre sacrifié à l’autel du scoop !