Vous avez vu l'annonce de la CSST où un gars se fait écraser la main par sa machine? Vraiment épouvantable et pourtant, tellement réaliste. Mais surtout, passé la réaction d'horreur initiale, il y a les chiffres qui m'ont laissé bouche bée.
37 accidents de travail par jour! Tous ne sont sûrement pas aussi graves que celui que montre la publicité mais quand même. Je suis allé voir sur le site de la CSST
On y apprend plus de détails, notamment que les accidents de travail font au Québec 17 morts par année. 17 morts! On capote pour un tueur fou qui fait une victime. On a vécu un traumatisme national pour un autre fou qui en a tué 14, une fois. Or les accidents de travail tuent 17 personnes PAR ANNÉE! Et on en n'entend presque pas parler. Sans rien enlever à la souffrance des victimes de ces actes, il y a comme un déséquilibre dans la couverture médiatique, c'est le moins qu'on puisse dire…
Et tout ce temps qu'on prend dans les médias à analyser d'où vient cette violence, à théoriser sur les causes sociales qui pourraient la faire surgir, à se demander pourquoi. Pendant ce temps, il y a une violence dont on connaît très bien la cause. C'est l'appât du gain. La course à la productivité. Est-ce que notre fascination pour la violence inexplicable ne sert pas, quelque part, à nous détourner de celle qu'on peut expliquer mais qu'on préfère ne pas voir parce que ça nous remet en question?
Le tueur fou est une aberration. On le regarde comme un phénomène de cirque, comme un film d'horreur. Mais l'accident de travail est le dommage collatéral de notre économie. Si on faisait un spécial aux nouvelles chaque fois qu'un travailleur se fait écrapoutir par une machine, les gens finiraient par se révolter contre ceux qui refusent d'investir pour rendre les machines plus sécuritaires. Et ça, ça ralentirait l'économie…
Remarquez, on pourrait aussi agir plus positivement. Je sais bien que ça fait des nouvelles qui punchent moins mais le site de la CSST nous fait aussi découvrir les nombreuses innovations apportées par des entreprises québécoises en matière de santé et de sécurité au travail dans toutes les régions du Québec.
Dans mon livre à moi, ça fait plus pour me faire apprécier une entreprise que n'importe quelle campagne de publicité. Mais faut fouiller parce qu'on ne nous en parle pas beaucoup.
J’encourage fortement les médias indépendants, les organisations de travailleurs et les entreprises qui ont à coeur la vie des gens qui font fonctionner cette société. Et j’encourage encore plus les métiers d’avenir qui pour moi sont ceux de la tête. Imaginer, pendant que les machines produisent. Créer des structures, pendant que les machines les assemblent. L’Avenir n’est pas aux tueries, il est aux innovations, et celles-ci doivent se faire dans le tout respect de la vie. Peut-être qu’un jour, il n’y aura plus de travailleurs, mais que des humains oeuvrant à leurs occupations sociales, sans danger.
Personellement, je trouve cette pub épouvantable. Franchement, ça sert à quoi à nous, de voir ces horreurs? Qu’est-ce qu’on peut y changer? J’y peux rien moi, et vous? Les accidents de travail sont à mon avis des accidents point, comme d’autres. Je suis certain qu’il y en a de moins en moins et que les entreprises québecoises font leur possible pour les éviter. Naïf? Peut-être, j’en sais rien après tout, mais ce qui est certain par contre, c’est que je n’es pas vraiment envie de voir ces épouvantables scènes, c’est de mauvais goût. Et le spectateur ni peut absolument rien.
Je trouve assez terrible qu’on meurt encore au travail en 2006 mais je serais aussi curieuse de savoir combien de ces « morts au travail » sont des accidents de la route. Je crois que quelqu’un qui fait de la route dans le cadre de son travail et qui meurt dans un accident est alors considéré comme « mort au travail », non? Et les accidents de la route, bien qu’ils soient un fléau, ce n’est pas vraiment une responsabilité de la CSST ou bien quelque chose que l’entreprise a sous contrôle. Bref, j’aimerais bien savoir!
Soit pour un court moment d’inattention ou pour une machine non sécuritaire ou un non suivi des instructions qu’on doit suivre quand on utilise une machine et bien d’autres raisons…aussi
Certains cas, dépendant de la gravité de l’accident, amènent les inspecteurs de la CSST, à faire une réévaluation dans la bâtisse où s’est produit l’accident, mais ce n’est pas nécessairement automatique, mon cas, fut l’un d’un. Ayant été victime d’un accident de travail, je me suis informée, si les agents de la CSST passeraient voir l’endroit où je fus blessée.
La personne avec laquelle je parlais de mon dossier, m’a dit que pour que la CSST aille vérifier les lieux, il fallait que j’appelle à un autre numéro et formuler une plainte. C’est des cas semblables au mien où, où,il pourrait y avoir à nouveau, le même accident, mais plus grave cette fois et justement parce que les inspecteurs ne vérifient pas nécessairement chaque endroit où la personne s’est blessée, à savoir si l’équipement est conforme au loi de la CSST. Alors, c’est un peu notre décision à nous, de se protéger et de protéger ceux qui travaillent dans la même bâtisse que nous, en dénonçant les machines ou endroits non conformes à la loi de la CSST.
Cela impliquent toutes les procédures qui s’en suivent et ce ne sont pas toutes les personnes qui sont prêtent à s’embarquer en temps, énergies et peur d’avoir des problèmes avec l’employeur après.
Combien de cas, laissent tomber et ne portent pas plainte à cause de tout ceci. Cela reste une réalité bien présente, croyez-moi…Même si la CSST diffuse des images chocs sur les accidents de travail à la Télévision, il reste cette réalité du choix qui est présent de dénoncer ou pas sur le manque de sécurité où l’on travaille.
Pour ce qui est de la violence en image à la télé, on diffuse un temps d’antenne trop intense sur les évènements,les familles revivent en répétition leurs peines et crée une image d’éveil à des tueurs potentiels à de telles atrocités..
A ceux qui se demande ça sert à quoi.. j’ai vécu un accident identique il y a 10 ans. Je travaillais pour une compagnie qui transportent et mettent les bagages sur les avions à l’aéroport Mirabel. L’employeur nous faisait monter sur des convoyeurs pour aller à notre poste puisque c’était plus rapide que de prendre l’escalier. Mon pied a pris dans le convoyeur, j’avais une botte à cape d’acier.. le cap a pas résisté.. j’ai eu la chance d’avoir à portée de main un bouton d’arrêt d’urgence et la chance d’avoir la vivacité d’esprit de peser dessus en tombant pendant que ma jambe étaut aspirée par deux tapis roulants dans un espace de 5 centimètres.
Le gars de la CSST est venu « évaluer » mon cas à l’hôpital. Il en revenait pas de la chance que j’avais eu. C’est là que j’ai réalisé ce qui aurait pu se passer si je n’avais pas arrêté le convoyeur en tombant.
Tout ça pour sauver du temps. Il est temps qu’on en parle.
C’est certain que les médias à quelque part ne nous donnent pas l’heure juste quant à la réalité de plein de situation dans le monde. Pas que je veuille diminuer l’importance des accidents au travail et ne rien faire pour améliorer la situation mais voici ici un exemple d’une réalité rarement montrer sous son vrai jour et qui ne semble pas attiré l’attention outre mesure des chefs élus.
Depuis 25 ans , 25,000,000.00 de morts du Sida, ce qui représente 2,739.73 morts par jour. C’est presque le 11 septembre tous les jours . C’est au moins l’équivalent de 6 ou 7 écrasements d’avions par jour,et ça dure depuis 25 ans. Ouf! Terrible constat.
Peut-être que c’est trop gros pour l’oeil de la caméra , mais s’il était moins braqué sur le derrière et les boules des filles, on verrait peut-être autre chose.