C'est la devise de Michaëlle Jean. Elle nous l'a rappelé, récemment, en invitant les Québécois à redécouvrir le Canada.
Je veux bien m'ouvrir à l'Alberta mais, comme le dit si justement Lysiane Gagnon aujourd'hui dans la Presse, la géographie fait obstacle. Et le climat. Quand on prend des vacances, tant qu'à payer très cher un billet d'avion ou de train ou de dépenser une fortune en essence, on va aller se chercher du soleil, ou à tout le moins du dépaysement.
Et puis, il faudrait que l'intérêt et l'ouverture soit un tant soit peu mutuels. Si, dès que je parle de mes convictions profondes à une nouvelle connaissance de Toronto, ça finit en bataille générale, je vais aller ailleurs.
C'est sans doute pour ça que ni Katimavik, ni Culure-Choc, ni les marches d'amour subventionnées, ni tout autre programme de propagande et de nation-building n'a eu pour effet de déclencher un embrasement d'amitié entre le Québec francophone et le reste du Canada. Et n'y changeront rien à l'avenir non plus.
Et si l'objectif de briser des solitudes est louable, de toutes façons, les plus désolants clivages qui existent entre différentes communautés sont-ils vraiment ceux qui existent entre les provinces ou les grandes régions du Canada?
Il y a, dans l'Ouest de l'Île de Montréal, des anglophones qui n'ont jamais dépassé le stade Olympique vers l'Est et encore, ils se forçaient. Et il y a des Gaspésiens qui ont la trouille de s'imaginer déambuler à Montréal. Des gens de Québec qui n'ont aucune idée qu'il y a des anglophones bilingues et sympathiques. Et que dire de plusieurs communautés issues de l'immigration qui, en dehors de leur quartier de Montréal, ne connaissent rien du reste du Québec et ont l'impression que le français qu'on leur impose est une sorte d'inside joke? Et c'est sans parler des préjugés qu'une bonne part des Québécois entretiennent à l'endroit des autochtones.
À l'heure des accommodements raisonnables qui n'en ont pas toujours l'air, il serait peut-être souhaitable de mieux se connaître entre voisins immédiats avant de tenter de donner un semblant de réalité à cette fumeuse théorie d'un Canada uni. Moi, c'est drôle, quand on me parle de mon "pays réel", c'est à ça que je pense.
Michaëlle Jean aurait peut-être été utile comme Gouverneure Générale de Montréal. Mais pour le Canada en entier, elle a vraiment atteint son niveau d'incompétence…
… que nous soyions tous égaux.
Tu parles des préjugés entretenus à l’égard des autochtones, des communautés culturelles qui sont repliées sur elles-mêmes… encore faudrait-il que chaque citoyen au Canada ait les mêmes droits et les mêmes privilèges, ainsi que les mêmes devoirs. C’est ça la véritable égalité.
On n’a qu’à penser à toutes les exceptions faites pour causes religieuses, les encoches à la laïcité dans les écoles, les privilèges fiscaux pour telle ou telle communauté. Même si ça ne contrevient pas aux principes d’égalité « humaine », il y a un principe d’égalité politique, social et économique qui est bafoué…
… et malheureusement, cela entretient les préjugés, et entretient en même temps la rancoeur « entre communautés ». Et le pire, c’est que malgré mon attitude « humainement ouverte et fraternelle », malgré ma soif d’enrichir mon moi de ce que « l’autre », le « différent » peut m’apporter, je ressens moi aussi cette « rancoeur ».
Et lorsqu’on exprime cet agacement, on est taxé de raciste.
Briser les solitudes, c’est s’entendre sur des valeurs collectives, et surtout les RESPECTER.
Mais ça… je suis loin d’être le premier à le manifester.
Imagine-t-on les changements qu’il faudrait apporter à la société canadienne pour que les Autochtones aient réellement les mêmes privilèges que nous les Euro-Canadiens?
Qaund je pense qu’il y en a qui les traitent de privilégiés!
Changeraient-ils de place avec eux?