Il y a crise dans l'industrie du bois. On ferme des scieries partout, ce qui entraîne le chômage dans les régions. Et ça crée une spirale qui n'annonce rien de bon. On évoque la baisse des chantiers aux États-Unis, la hausse du dollar canadien, le conflit du bois d'oeuvre. L'industrie prend soin de ne pas le mentionner mais d'autres spécialistes le soulignent: il y a aussi qu'on a trop exploité la ressource. Il faut aller chercher le bois de plus en plus loin, ce qui augmente les coûts.
Les Chevrette et cie qui représentent l'industrie forestière ne proposent qu'une solution: il faut baisser le prix du bois. Avec tous les tarifs et autres tracasseries que le Québec a imposé à l'industrie forestière, le Québec n'est plus compétitif. Ce n'est donc pas d'avoir trop exploité la ressource qui nous a mis dans le trouble mais bien, de l'avoir trop protégé! Duplessis avait raison…
Pourtant, à ce que je sache, les arbres qu'on ne coupe pas maintenant vont continuer à pousser. Ils n'exploseront pas une fois à maturité. Ils seront juste plus gros quand on les coupera. Ce n'est donc pas une perte de matière ligneuse. C'est un contretemps, une pause forcée dans son exploitation. Se mettre à tout liquider ne ferait en sorte, en bout de ligne, que nous retirerons moins d'argent de cette forêt.
Entretemps, c'est sûr que c'est une bien mauvaise passe pour les travailleurs de cette industrie et les régions ou cette ressource joue un rôle si important dans l'économie. Il devrait y avoir moyen de faire quelque chose pour eux, de les réorienter, de soutenir des industries de transformation du bois, pourquoi pas de reboiser, en tous cas d'arrêter de penser comme des 2 par 4.
Les bûcherons et autres travailleurs du bois se retrouvent aujourd'hui dans la même position que les pêcheurs de morue. Et on continue de faire confiance aux cravatés qui nous disent qu'on parle à travers notre chapeau? On n'est pas sortis du bois…
Très bon votre billet en passant. On ne peut mieux dire quand on propose la solution du reboisement. Tout le monde y trouve son compte ainsi que la terre.
Je crois que le plus grand problème n’est pas que nous vendons notre bois trop cher, mais que nous nous contentons du bas de gamme depuis trop longtemps. Tout ce que le Québec produit avec ses forêts, c’est du papier, des 2 par 4 et d’autres produits du genre. Des usines de transformation de cette matière pourraient permettre de revaloriser nos forêts et de garder des emplois en région.
Pour ce qui est du reboisement, je suis toujours septique. La forêt se régénère naturellement, sans l’aide de l’homme. La plantation sert seulement quand la régénération n’est pas suffisante. De plus, les conditions de travail des reboiseurs ne sont pas toujours géniales. Et pour donner de bonnes conditions de travail aux forestiers, il faudrait que l’industrie ait de l’argent. Et on retombe dans le problème initial.
En attendant de voir comment les dirigeants se débrouillent, on peut toujours prier pour qu’ils pensent à donner un peu plus d’argent aux chercheurs qui trouvent de nouvelles façons d’exploiter la forêt en respectant l’économie, l’environnement et les gens.
Je sais, je rêve en couleur.
Quant à la proposition de reboiser, au delà des conditions de travail, il reste à savoir qui paiera pour faire ça. Épineuse question. Certainement pas l’industrie forestière qui perd des millions depuis quelques trimestres.
Alors, on se tourne naturellement vers le gouvernement. Ce dernier a toutefois peu de moyens pour soutenir à bout de bras un secteur rendu « zombie » par le taux de change.
Si l’industrie du bois dois taper sur la tête de quelqu’un, ça devrait être davantage sur ceux qui achètent du pétrole canadien (premiers responsables de la hausse du taux de change) et des déficits budgétaires américains récurrents (qui déprécie le dollars américain et donc, apprécie le nôtre). En somme, Bush et le pétrole. 🙂 Mais politiquement, M. Chevrette a plus de chances d’obtenir quelque chose en criant après Québec qu’après la droite et les conglomérats du pétrole (sans portée et soooo cliché).
Une chôse est sûre, les élections se gagnent chez les francophones et dans les régions. Parions qu’une bonne partie des gens touchés par cette crise sont soit dans l’une et/ou l’autre catégorie. M. Charest à tout intérêt à attendre l’hiver pour déclencher les élections, là où la production « normale » est sûrement plus faible et donc la crise mois perceptible.
Le Gouvernement Charest annoncera sous peu un plan d’urgence pour aider les travailleurs et les municipalités touchées par les fermetures d’usines de sciage. Tout le monde appui ce volet du plan. Toutefois ce plan comporterait aussi des mesures d’aide à l’industrie concernant les coûts de la SOPFEU et des chemins forestiers. Cette aide à l’industrie doit être conditionnelle à l’engagement de celle-ci à adopter et maintenir des méthodes d’exploitation de la forêt plus écologiques et durables. La référence doit être les meilleures méthodes d’exploitation durables reconnues. L’engagement doit être formel et légal avec échéancier strict et obligation de remboursement à défaut de conformité. Le gouvernement a le gros bout du 2×4 et il doit s’en servir. Si l’industrie refuse de s’impliquer le Gouvernement n’a qu’à lui appliquer la médecine de cheval qu’il a servi aux fonctionnaires et aux spécialistes chirurgiens. Légiférer pour annuler leurs contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestier (CAAF) et aller en appel d’offre pour de nouveaux exploitants. Le Gouvernement doit être ferme face à une industrie délinquante qui s’est volontairement placée en situation financière précaire en versant tout ses bénéfices à ses actionnaires au lieu de réinvestir dans la modernisation de ses équipements et de ses méthodes d’exploitation. Le Québec ne pourrait être que gagnant de remplacer ces pillards sans scrupules de nos ressources forestières. Une occasion en or pour M. Charest de démontrer qu’il peut faire mieux que tous les gouvernements Péquistes passés pour protéger la forêt Québécoise et que la souveraineté n’est pas un préalable pour le faire.
…est ne belle démonstration du principe du nouveau capitalisme: externaliser les déficits après avoir longtemps accumulé les profits. L’industrie forestière a beau jeu pour tourner les populations des régions ressources contre l’État dans un chantage pour obtenir les concessions qu’elle réclame par ex-ministre interposé (insérer ici la voix goguenarde de M. Chevrette), comme l’ont fait les médecins pour obtenir leurs cliniques privatisées.
Où est le parti qui tiendra tête aux visées de ceux qui nous ont déjà tant dépouillés?
Le PLC montre ses couleurs d’automne…
(résumé d’un article paru dans Le SOLEIL ce matin, lundi)
Le ministre Blackburn fustige les écologistes
Le ministre Jean-Pierre Blackburn estime que les environnementalistes sont responsables de la crise que traverse actuellement l’industrie forestìère.
En entrevue au quotidien Le Soleil, le ministre a déclaré que la protection de l’environnement était importante, mais qu’il ne fallait pas aller trop loin et la réaliser au détriment de la survie des entreprises.
Le secteur forestier du Québec a goûté à l’imposition de mesures environnementales avec les résultats qu’on connaît, argue le ministre responsable de l’agence de Développement économique du Canada pour le Québec (DEC). Il faisait ainsi référence à l’application du rapport de la commission Coulombe réduisant la surface de l’exploitation forestière. Cette commission avait été mise sur pied après le cri d’alarme lancé par le chanteur Richard Desjardins.
«On voit l’exemple de la foresterie et des scieries, a souligné M. Blackburn. Regardez ce qui se passe quand on va trop loin avec les questions environnementales. Je ne sais pas si demain matin, il va y avoir un chanteur pour nos chômeurs, pour leur venir en aide. Quand on va trop loin, ça nous pète au visage.» (…)
Suite au http://lcn.canoe.com/lcn/infos/national/archives/2006/10/20061016-073804.html
Si je comprends bien, selon vous, la crise dans l’industrie du bois, c’est une bonne chose, car cela va dans le sens de la protection de l’environnement. On n’a pas à subventionner cette industrie pour la ranimer tout de suite. C’est tout simplement un contretemps, une pause forcée. C’est dommage pour les travailleurs, mais ils n’ont qu’à se recycler.
Si cette méthode est bonne pour l’industrie du bois, on pourrait aussi l’employer pour l’industrie du divertissement et de la distraction, pompeusement appelée industrie culturelle. L’État pourrait cesser d’y dépenser des millions de $ en subventions et en crédits d’impôts. Là aussi, ce serait bon pour l’environnement, car on entendrait moins souvent les platitudes et niaiseries qui sont habituellement diffusées. Ce serait tout simplement un contretemps, une pause forcée. Ce serait dommage pour les travailleurs de la télévision, du cinéma, du spectacle, etc., mais ils n’ont qu’à se recycler.
… que depuis dix ans on a beaucoup moins besoin de papier because l’internet et que l’industrie du bois est appelée à diminuer de toutes façons?
Ce que l’industrie du bois veut c’est, consolider. On sait ce que ça veut dire. Fusion, fusion, monopole, mise à pied pour rentabiliser, rassurer les investisseurs. Il y a incompatibilité entre ce que la terre nous donne et la façon dont on récolte. L’emploi immédiat à tout prix, ça peut coûter cher. La coupe de bois n’est qu’une façon de profiter de la forêt et ne dait pas être la principale, encore moins la seule. l’industrie a perdu l nord et ce n’est pas l’argent qui va le lui faire retrouver.
Pendant que se déroule la crise du bois d’oeuvre, qui entraine des fermeture d’usine de transformation, et l’augmentation du taux de chômage, les Européens et les Chinois, veulent s’approprier nos biens. C’est déjà en marche, des financiers sont déjà a l’oeuvre et ils deviennent partenaire des nos industries forestières. Il me semble, qu’ils savent déjà comment résoudre le problème, mais pendant ce temps, rien ne bouge dans ce secteur d’activité au québec/canada.
Je possède un chalet qui est vraiment en plein bois depuis des années, les pins,sapins,épinettes sont tellement concentré, qu’ils ne peuvent pas grossir, il aurait fallu faire des coupes sélectives depuis des années,pour donner la chance a ces arbres de grossir. Le gouvernement n’a jamais légiféré en ce sens. Nous avons des coupes a blanc, c’est a dire « raser »la forêt. Nous avons accumulé tellement de retard dans la gestion de nos fôrets que nous en payons le prix maintenant. Si les investisseurs européens et chinois entrevoient un avenir prometteur, pourquoi en somme nous incapable. Voilà le problème.
Tous les gouvernements ont appliqué le même modèle de développement depuis Duplessis. On donne nos ressources (mines, forêts et hydroélectricité) à des compagnies étrangères qui les exploitent à vil prix puis qui s’en vont en nous laissant les montagnes de déchets, la pollution et les coupes à blanc. Les régions ressources sont encore gérées comme cela. Les défenseurs de ce modèle sont les représentants régionaux eux-mêmes: les maires, les MRC et même les universités régionales. Il faut des jobs, donc coupons tout le bois maintenant sans penser à demain. C’est ce qu’ont dit tous les ministres des forêts, tous les maires des régions, toutes les compagnies. Alors pourquoi les régions blâment-elles Québec et Montréal pour leur sous-développement puisqu’elles sont incapables de gérer les richesses sur lesquelles elles sont assises ?