Vous avez été nombreux à souligner votre accord à mon écoeurantite aigüe face à la morbidité médiatique. J'ai même été surpris par l'ampleur de la réaction. Mais est-ce seulement les lecteurs du Voir qui réagissent ainsi? Est-ce que c'est seulement le monde que je connais qui ont cette aversion pour le témoignage larmoyant et le voyeurisme du deuil? On dirait puisque tous les réseaux continuent encore à nous en inonder.
L'accident dans le métro à Rome, qu'est-ce que j'en ai à câlisser? C'est même pas des terroristes. Alors c'est soit une défaillance technique ou une erreur humaine. Redonnez-moi des nouvelles quand vous le saurez, le reste, je ne veux rien savoir. Mais non, il y a quelqu'un qui s'est dit: "Wow, il y avait des francophones dedans! On peut avoir un témoignage à RDI! Yé!"
Heuuuu… pis ce qui se passe en Afghanistan? Le débat sur les scieries qui ferment? La marche des chômeurs, qui se bat pour les droits bafoués de milliers de travailleurs et dont personne ne parle? Tout ce temps à voir et revoir des gens traumatisés qui n'ont à dire que "C'est terrible…" "Ça a fait un gros boum!" "Je n'ai rien vu venir, tout avait l'air normal", "Un si gentil garçon qui meurt si jeune, c'est une tragédie", c'est du temps volé à des dossiers où une information éclairée pourrait m'aider à prendre position.
Alors voilà. Disons-le. Appelons à RDI, LCN, TQS, whatever. Dès que je sens que je me fais mettre sous le nez de la souffrance juste pour le kick, j'appelle et je leur dit: là, désolé, vous m'avez perdu, je ne reviendrai plus de la soirée.
Et je m'en fous si ça ne change rien, ça va faire du bien…
Allons-y de votre suggestion. Cependant comme c’est partout pareil, alors moi je veux avoir mes nouvelles, je fais quoi?
Je dois vous avouer que je trouve que c’est vraiment là où se situe le problème, l’exploitation à outrance des événements et des principaux touchés. L’éthique y est grandement défaillante.
Parcontre je suis une maniaque de documentaires et là je trouve que les journalistes sont à leurs meilleurs. Ils rendent un grand service à l’humanité.
Tant qu’à aborder le sujet, j’aimerais bien avoir l’avis d’un musicologue sur la question : la musique de présentation des nouvelles m’a toujours horripilée (au moins autant que le ton que prend André Boisclair lorsqu’il garantit que son équipe sera « digne de celle de René Lévesque). Le rythme saccadé, le « fortissimo » qui ne décorche pas : tout ce qui peut susciter un sentiment d’urgence et de gravité, en somme !
Il me semble que déjà ça, dans un idéal d’objectivité journalistique, n’a pas lieu d’être.
Il faut dire que je suis une mélomane : de Chopin à Stephie Shock en passant par Brassens et Buddy Holly, mes goûts musicaux sont assez variés. Mais quand j’exècre, j’exècre.
À mon avis, la musique de présentation des nouvelles (que ce soit à n’importe quel poste de télévision ou de radio) va elle-même chercher dans le sensationnalisme. Je ne sais pas à qui ça plaît, mais d’aussi loin que je me souvienne, ça m’a toujours tapé sur les nerfs. Même quand j’avais 6 ans et que je ne connaissais rien à la musique.
Si la musique adoucit les moeurs ; si l’effet Beethoveen est bel et bien réel ; si une mélodie peut induire un état d’âme, alors le stress auditif qu’on nous fait subir avant de nous anoncer les acualités fait déjà partie de la manipulation d’opinion.
(Désolée si je m’écarte du sujet, j’ai vraiment de la difficulté avec ça…)
OUPS !
Je voulais dire « l’effet Mozart » (il semblerait que j’accumule les lapsus ces temps-ci…
Une télévision de croque-morts animée par des
meneuses de claques.
C’est ça LCN,RDI,TVA,etc…
L’Holloween à tous les jours avec annonces de char et
pâtés au poulet Dunkin Donuts à la tonne.
Et ça se vante,et ça s’invite à leurs émissions
respectives,et ça s’exhibe,patrons de chaines cul par-
dessus tête avec animatrices couronnées,ça se
trouve bien bons,avec leurs rires colgate fendus
jusqu’aux oreilles,et quand vous pensez que c’est
fini,calvaire,ça recommence!
Vous savez quoi?
Des fois je rêve qu’on ferme la tv TOUS EN MEME TEMPS,
par hasard.
Et sans les appeler au préalable.
Théorie:
Les médias, publics et privés, sont dirigés par des personnes riches et influentes, qui possèdent plusieurs contacts dans le monde des affaires. Alors, pour que les chaînes roulent et aient de l’argent pour produire des émissions, il faut qu’elles diffusent de la publicité et que les gens en soient influencés. Ainsi, ils nous montrent un paquet d’images morbides, qui nous rendent insécures et mal à l’aise, ce qui fait en sorte que l’endroit où l’on sent le plus en sécurité, c’est chez nous, à l’intérieur de nos murs, où le seul divertissement est de regarder la télé, qui nous floodera de pubs et de produits que l’on achètera, au grand plaisir ET des diffuseurs ET des diffusants. Les médias, au service de l’individualisation consommatrice des téléspectateurs, se targuent ainsi de faire de l’information alors qu’ils font de la formation.
Mais ne trouvez-vous pas ça curieux que les grandes chaînes nous aient parlé de la crise au Liban et en Israel durant tout l’été, alors que plus près de chez nous encore, au Mexique, il se produisait une révolution nationale historique, du jamais vu? Très curieux…
Personnellement, j’ai lâché les grandes chaînes parce que c’est de l’information que je veux, pas de la sadicité divertissante et spectaculaire! Et diable, dites-moi pourquoi les animatrices de nouvelles ont toutes l’air de clowns attristés!?!?