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Bonne soirée loin de votre antenne

Vous avez été nombreux à souligner votre accord à mon écoeurantite aigüe face à la morbidité médiatique. J'ai même été surpris par l'ampleur de la réaction. Mais est-ce seulement les lecteurs du Voir qui réagissent ainsi? Est-ce que c'est seulement le monde que je connais qui ont cette aversion pour le témoignage larmoyant et le voyeurisme du deuil? On dirait puisque tous les réseaux continuent encore à nous en inonder.

L'accident dans le métro à Rome, qu'est-ce que j'en ai à câlisser? C'est même pas des terroristes. Alors c'est soit une défaillance technique ou une erreur humaine. Redonnez-moi des nouvelles quand vous le saurez, le reste, je ne veux rien savoir. Mais non, il y a quelqu'un qui s'est dit: "Wow, il y avait des francophones dedans! On peut avoir un témoignage à RDI! Yé!"

Heuuuu… pis ce qui se passe en Afghanistan? Le débat sur les scieries qui ferment? La marche des chômeurs, qui se bat pour les droits bafoués de milliers de travailleurs et dont personne ne parle? Tout ce temps à voir et revoir des gens traumatisés qui n'ont à dire que "C'est terrible…" "Ça a fait un gros boum!" "Je n'ai rien vu venir, tout avait l'air normal", "Un si gentil garçon qui meurt si jeune, c'est une tragédie", c'est du temps volé à des dossiers où une information éclairée pourrait m'aider à prendre position.

Alors voilà. Disons-le. Appelons à RDI, LCN, TQS, whatever. Dès que je sens que je me fais mettre sous le nez de la souffrance juste pour le kick, j'appelle et je leur dit: là, désolé, vous m'avez perdu, je ne reviendrai plus de la soirée.

Et je m'en fous si ça ne change rien, ça va faire du bien…