Pour commencer l'année du bon pied, tiens, un peu de "positif".
J'ai vu un bon boutte de la nouvelles émission de CBC "Little Mosq on the prairie" qui débutait cette semaine. La série relate la vie d'un village perdu en Sasketchewan, Mercy, où vit une communauté musulmane, avec les conflits et les malentendus culturels que cette cohabitation peut soulever.
J'ai trouvé le tout fort sympathique, même si l'écriture et le jeu sont empreint d'une gentillesse qui donne l'impression que le projet a été mené par Ned Flanders. Ça sent un peu ltrop les bonnes intentions et c'est joué comme si c'était une émisson pour enfants. Mais, tout de même, voilà sans doute un exemple de ce que la télévision peut faire de mieux: rassembler en touchant à une thématique d'actualité. Incarner un sujet et rejoindre tout le monde dans son salon.
Foi, accomodements raisonnables ou pas, valeurs, Islam et terrorisme, tout y est abordé avec humour. C'est bien d'ailleurs dans ces situations là que l'humour est le plus utile, avant d'être une rutilante industrie. Comme un moyen avant d'être un but. Mais c'est une autre histoire…
Au delà de la série elle-même, il y a de quoi se réjouir des réactions qu'elle a suscitée chez les membres de communautés musulmanes au Canada. D'après ce que j'ai vu, ils étaient très contents que la série fasse la preuve qu'eux aussi sont capables de rires d'eux-mêmes. Avouez que ça fait changement des foules d'intégristes survoltés protestant contre des caricatures ou d'obscures déclarations papales.
Mais les beaux commentaires que "A little mosq on the prairie" a reçu chez nous me font tout de même regretter que la série de Télé-Québec "Pure laine", mettant en vedette entre autres Didier Lucien et Macha Limonchik, n'aie pas reçu toute l'attention qu'elle méritait, comme ça arrive trop souvent avec les émissions de Télé-Québec. Le sujet est encore plus vaste, c'est encore plus drôle, mieux joué et mieux réalisé. C'est surtout formidablement bien écrit par Martin Forget. Ça souligne autant les préjugés et les valeurs parfois rétrogrades des immigrants que les travers culturels et les contradictions des Québécois "de souche". Vraiment, un bijou. Une émission qui mériterait d'être obligatoire pour tout nouvel arrivant au Québec.
Bravo aux auteurs de la série canadienne-anglaise, mais faudrait pas oublier qu'on avait abordé le sujet avant. C'est drôle, ce genre de truc ne fait jamais l'objet de papiers dans les journaux du Canada anglais. Tiens, une série sur l'incompréhension entre les deux solitudes, ça serait une idée…
Cette excellente série a recommencée il y a deux semaines avec de nouveaux épisodes. Je croyais que l’on avait épuisé le sujet mais l’auteur a trouvé un autre filon. Le premier épisode était de la même eau que la première série.
Pour ce qui est de » The Little Mosque in the Prairie « , c’est un bel effort qu’il faut encourager, ce que je fais. De plus, je suis parfaitement d’accord avec une série, courte, pour se moquer de nos travers de deux solitudes qui vivent dans deux univers parallèles, translucides mais pas encore transparents. Sans vulgarité, si possible. Il n’y en a pas dans Pure laine et on ne s’en plaint pas.
Fasse le ciel que…