Je n'ai pas encore vu le film "L'illusion tranquille" mais j'ai vu sa réalisatrice, en entrevue, parler gros comme le bras des "Élites syndicales". C'est la première fois que j'entendais l'expression. Habile, la madame a compris que le mot "élite" fait stepper au Québec. Élitiser son ennemi est alors une bonne façon de le faire haïr par le public. Faudra juste qu'elle fasse attention. Si elle se met à parler des "Élites de l'itinérance", des "Magnats de la Presse Alternative" et de la "Pauvreté corporative", le public va finir par se rendre compte de quelque chose. À petites doses, ça peut passer, mais si elle pousse trop, elle va avoir l'air d'une aphasique.
J'ai bien hâte de voir le film, cela dit. S'il y a d'autres perles du genre, ça va être très inspirant…
Il y a deux types d’élites au Québec.
L’élite qui exploite et profite du bien public.
Et l’élite qui résiste à l’exploitation abusive du public.
Ne pas faire la distinction entre les deux, c’est faire dans l’amalgame le plus « Jeffilionesque ».
D’autre part, à force de ne plus s’organiser correctement. À force de se tenir loin de la politique active traditionnelle en essayant de sauver le Québec une rivière après l’autre ou un épinette à la suite de l’autre, chacun dans notre coin, il est tout à fait normal qu’un parti comme l’ADQ marque des points dans l’opinion publique.
De plus, pourquoi ne se demande-t-on jamais, non pas chez les gauchistes, mais chez les vrais progressistes du Québec, comment est-il possible qu’une formation comme Québec Solidaire puisse occuper une place respectable aux yeux de la « majorité silencieuse » si on n’en parle jamais dans les médias?
Et je ne dis pas d’en parler pour parler. Je dis en parler avec franchise et sens critique, comme si la formation avait des assises sérieuses dans la population votante et qu’elle était un candidat sérieux pour emporter des sièges à l’Assemblée Nationale à son premier tour de scrutin.
Je veux bien qu’on blâme l’ADQ et tous ses militants pour leur activisme populiste de droite à courte vue et simpliste, mais qu’en est-il du parti politique dirigé conjointement par madame David et monsieur Khadir?
Avec tout le respect que je dois à l’ancienne présidente de la Fédération des Femmes du Québec – pour l’avoir rencontré lors d’une très lointaine émission de « Droit de Parole » à Télé-Québec – j’aimerais bien savoir pourquoi madame David n’a pas réussi à faire de cette organisation politique un organisme aussi pragmatique et pratique que la FFQ sous son règne?
Comment se fait-il qu’elle semble avoir « perdu » ce féroce activisme percutant qui créait l’événement comme lors de la marche « du pain et des roses », ou celle des femmes à travers le monde?
Où est l’action démocratique Solidaire?!
Les magnats de l’élite corporative
aiment bien ça se faire payer des parties de pêche
sur le bras du peuple,dans le Grand Nord.
Ca aussi ça fait beaucoup « stepper » les pauvres
itinérants de notre presse alternative.
Au Québec,l’élite syndicale ne se livrerait jamais à de tels abus de pouvoir,face au peuple.
Non!non!non!,au grand jamais!!!
Pas à la CSN,et encore moins à la FTQ,demandez-le donc
à Henri Massé,leur grand chef,grand amateur de saumon fumé et de « guerre nucléaire » syndicale,juste pour voir.
Le terme « Élites syndicales » vous écorche les oreilles. Est-ce que « Gauche-caviar », un terme plus connu, vous convient mieux ? C’est difficile parfois de reconnaître certaines réalités qu’on ne veut pas voir.
Moi aussi j’ai hâte de voir «L’Illusion tranquille» quand ça passera je suppose à la télé…réalité? J’sais pas pourquoi au juste mais les deux promoteurs-cinéastes entendus à la radio me rappellent la fille qui avait écrit «Le Québec me tue». Cou’donc! Est-tu-morte? Est-tu-morte? (Sur l’air de «Tu-m’aimes-tu?».:-)
On pourrait parler aussi des élites patronales qui s’enrichissent grâce à notre travail et qui nous demandent de faire des concessions pour se remplir les poches! Mais bien sûr c’est moins chic et moins « in » que de dénoncer les syndicats et la gauche! Les gras durs de l’Institut économique de Montréal qui viennent nous dire que le salaire minimum est trop élevé au Québec à 7.75$/heure! La crapule à Lulu Bouchard qui vient nous sermonner tel un ecclésiastique néolibéral que l’on ne travaille pas assez! Sans compter les « éditorialeux » de la grosse Presse à Desmarais qui passent leur temps à cracher sur les travailleurs qui luttent pour améliorer leurs conditions de vie.
Quand j’entends ces âneries je me dis « Se révolter est un droit » et ce des plus légitimes et urgents!
L’usage de l’expression « élite syndicale » est pourtant adéquate. Rien qui puisse motiver la création d’un billet sur le sujet. Notre ami François croit peut-être que le sens des mots n’est valide que lorsqu’il correspond à la saveur populaire de son petit milieu gâvé d’illusions.
Un tel dérangement pour si peu. Il faudra faire attention de ne pas s’étouffer avec votre popcorn lorsque vous assisterez à votre plus grand cauchemard sur grand écran.
On peut toutefois vous épargner ce danger en rédigeant votre critique ou en effectuant un copier-coller de la critique du Devoir.
Quand voit à quel point les directions syndicales se sont écrasées devant Charest en décembre 2005 on voit bien que leur pouvoir est presque nul!
Quand entend jour après jour le discours antisyndical des grands médias comme TQS, TVA, le Journal de Montréal, La Presse, etc on se demande bien qui se berce d’illusions. Surtout quand on nous parle d’un soi-disant « pouvoir » syndical!
A ce que je sache ce ne sont pas les centrales syndicales qui font campagne contre la hausse du salaire minimum, de sorte qu’à chaque année on se retrouve une augmentation ridicule qui ne correspond en rien à la hausse du coût de la vie! C’est le lobby patronal et ses acolytes de l’IDEM qui veulent nous imposer des salaires de crève-faim, question d’accroître leurs sacrés profits.
C’est bien beau de se demander qui a du pouvoir et qui n’en a pas.
Qui est dans le vrai et qui fait du ski dans le désert.
Moi, ce que je me demande, c’est pourquoi les syndicats ne sont tout simplement plus au coeur des changements dont a besoin la société québécoise pour faire face aux défis que nous impose l’actuelle mondialisation florissante.
Que l’on soit pour ou contre les syndicats, pour ou contre les objectifs du patronat… est-ce qu’on pourrait être assez honnêtes et dénoncer avec autant de vigueur la lutte d’intérêts purement et strictement corporatives de ses deux types de groupes de pressions?
Est-ce que l’on pourrait ne pas reprocher à un homme qui s’est fait élire à la tête du Québec en annonçant la venue d’un « vent de Droite » d’être devenu le chantre de l’idéologie qu’il craignait aujourd’hui?
À ce que je sache, Lucien Bouchard s’est impliqué dans plusieurs conflits opposants patrons et syndicats, dernièrement. Que l’on pense au conflit de la SAQ et celui d’Olymel en ce moment, le médiateur choisi dans les deux cas est ce même « bon vieux » Lucien Bouchard. Et, à ce que je sache, un médiateur n’est pas un interlocuteur imposé par l’un des deux partis mais bien un intermédiaire accepté par les deux côtés de la table de négociation.
Alors, arrêtons de dire des âneries.
Car dans la Belle Province actuellement, il semble y avoir un phénomène d’amnésie collective et de critique sélective absolument halucinante!
C’est incroyable à quel point le simple fait de suggérer plus de « lucidité » face à notre faiblesse économique et plus de « solidarité » dans notre manière de faire de la politique se transforme soudain en guerre de clochers.
Alors, ma question est: se connaît-on encore nous-mêmes, au Québec, pour se comporter de manière aussi peu intelligente?
Hier, on se disait « On est six millions, faut se parler »; aujourd’hui, la seule chose que nous savons faire c’est se crier des noms et… malheureusement, nous bercer d’illusions.
Lucien est un négociateur PATRONAL et ce depuis très longtemps. Il l’a été lors de la grève du secteur public en 1982-1983, comme il l’a été lors de la grève de Vidéotron.
Alors notre Lulu national peut bien mettre où ce qu’on pense ses leçons de morale à ving-cinq cennes!
C’est qu’on considère encore au Québec, chez certains disciples de la « gauche », le patronat comme l’équivalent moderne du démon… lol
Lucien Bouchard n’est pas un vendu parce qu’il se fait payer pour ses services.
Et je le répète, c’est d’un commun accord qu’un négociateur doit être accepté dans une négociation où se trouve un interlocuteur patronal – qui représente ses intérêts économiques – et un interlocuteur syndical – qui défend lui aussi ses intérêts économiques, en plus de ceux des syndiqués.
Puis, au milieu, vient se placer un médiateur, qui représente la voie d’évitement à emprunter lorsque un dialogue de sourds s’installe.
Mais, j’imagine que lorsque l’usine d’Olymel fermera définitivement ses portes et que Lucien Bouchard devra constater l’échec de son intervention médiatrice, eh bien, notre belle gau-gauche de salon se réjouira de ce succès.
C’est tellement plus joli, des employés qui perdent leur job en « se tenant debout », non?
J’ai été syndiqué plus d’une fois dans ma vie, monsieur Pouliot, et laissez moi vous dire que la cottisation syndicale de la majorité des employés d’une usine est beaucoup plus importante que les conditions de travail décentes des employés.
Alors, qu’on arrête de niaiser ou de démoniser le patronat.
À ce que je sache, la manière socialiste, on l’a vu se matérialiser au détriment des habitants qui lui ont donné droit de cité, et pour ce qui est de la manière alter-mondialiste de créer de la richesse dans un pays industrialisé, on attend encore de savoir comment ça pourrait se matérialiser…
En attendant, je conserve mon point de vue initial et ma quetion de départ: où est l’action démocratique des politiciens Solidaires du Québec?
Si la « gauche » ou l’alternative « progressiste » était capable de s’organiser avec un peu plus d’efficacité, peut-être qu’elle passerait moins pour un rassemblement de pelleteux de nuages égarés sur l’échiquier politique, non?
Et cette impuissance ne me fait pas rire.
Les syndicats et les travailleurs qui luttent pour leurs conditions de travail sont constamment démonisés par les médias bourgeois et tous les défenseurs acharnés du capitalisme néolibéral. Ne t’en déplaise, Lulu Bouchard est un négociateur PATRONAL. Dans le film l’Illusion Tranquille on parle « d’élites syndicales » pour mieux diaboliser les syndicats tout en gardant le silence sur les élites patronales.
La manière néolibérale de gouverner signifie toujours plus de sacrifices pour les travailleurs. Dans le cas d’Olymel j’aimerais bien voir les compromis et les sacrifices que feront les « pauvres » patrons. Quand une entreprise veut déménager elle pressure au maximum ses employés et bien souvent les sacrifices consentis par les travailleurs n’empêchent pas plus tard une fermeture ou un transfert.
Alors les leçons de morale des patronaleux j’en ai rien à foutre.
Je suis d’accord avec vous pour dire que l’étiquette « élites syndicales » est appliquée abusivement dans le documentaire en question, monsieur Pouliot.
Bon, maintenant que l’on s’entend sur le fait qu’une élite n’est pas nécessairement en faveur du partage équitable et de l’exploitation adéquate du bien commun; il faut rappeler les différences qui les caractérisent et essayer de comprendre pourquoi nous sommes toujours confrontés aux mêmes crises laborieuses, fermeture d’usine après fermeture d’usine, au Québec.
L’élite journalistique, l’élite patronale, l’élite syndicale ne fonctionnent pas du tout de la même manière, et n’ont absolument le même rôle dans la société.
Toutefois, force est d’admettre que les lois du marché imposent une très forte pression sur les entreprises afin qu’elles demeurent compétitives à l’échelle de la planète. La mondialisation fait partie intégrante de leur manière de profiter de normes du travail et environnementales divergentes, des variations sur le taux de change, de la délocalisation de la production et des possibilités d’évasion fiscales. Ainsi, on fabrique le produit en Chine, on vend une partie de la production au Canada, on dirige l’entreprise à partir des États-Unis et on fait émigrer les profits dans un paradis fiscal au Bahamas.
Et cette organisation du capitalisme crée nécessairement des injustices qu’un manque d’organisation mondial similaire, du côté des États nationaux et des organsisations syndicales, n’arrive plus à encadrer ou modérer dans ses volontés amorales hégémoniques à vouloir toujours plus de fric, plus de profit, plus de croissance.
Je suis d’accord avec vous pour dire que les pauvres doivent toujours se serrer la ceinture, pas de doute là-dessus! Mais le fait est là: que font les syndicats face à la mondialisation? Quelle pression appliquent-ils sur les gouvernements afin de les obliger à rendre les conditions de travail du Tiers-Monde plus équitable?
Il est là le véritable problème, non?
Je suis d’accord avec toi Steve. Je me permet d’employer le tu car je n’aime pas le vouvoiement. Ce n’est pas dans ma culture politique de gauchiste!
Les syndicats ne sont pas assez combatifs et leurs directions sont souvent corporatistes. Par contre il y a des militants et des militantes à la base qui luttent et qui tentent de changer les choses. Il y a des solidarités internationales qui se construisent lentement mais sûrement.
Le fait qu’un travailleur comme toi trouve que les syndicats cherchent plus à ramasser des cotisations qu’à lutter pour améliorer les conditions de travail illustre bien le fait que les directions syndicales s’intègrent de plus en plus au système. Mais le processus à mon avis n’est pas irréversible. De toute façon il y a des initiatives de luttes qui se développent hors des syndicats comme le Réseau des travailleurs et travailleuses solidaires. L’espoir est aussi de ce côté.
Monsieur Pouliot, je suis un adepte du vouvoiement à cause de mon éducation familiale, n’y voyez pas d’insulte.
Cela dit, je suis ravi de voir que vous voyez également une faiblesse évidente du côté de l' »élite » syndicale, qui semble de plus en plus se sortir elle-même d’un combat qui est le sien: celui de la justice sociale en général.
Et oui, en tant que travailleur d’usine temporaire (pour un syndicat affilié à la plus « puissante » des centrales syndicales, la FTQ) m’a fait beaucoup réfléchir sur la « solidarité » des employés entre eux.
Ce que j’ai vu, ce sont des opérateurs grassement payés travaillant avec des employés mal rémunérés, exploités sur appel par une compagnie de sous-traitance oeuvrant pour une compagnie multinationale comme Transcontinental, par exemple.
Ce séjour temporaire dans la merveilleuse « zone franche » du quartier industriel Anjou m’a fait prendre conscience de l’existence de deux classes de syndiqués à l’intérieur d’un même milieu de travail.
Ce que j’ai vu: une dizaine d’opérateurs aisément corruptibles et dociles, jumelés à des centaines de « nègres » corvéables à merci et pressés comme des citrons. Plutôt inusité comme résultat de la « socialisation » d’une entreprise.
Ce que j’ai appris: lorsque le Fond de la FTQ est aussi investisseur financier dans l’entreprise qui vous exploite, cela engendre un « conflit d’intérêts » évident. Et ce, même si l’investissment permis est limité à 5%
Ensuite, lorsqu’on fait travailler une ouvrière le jour, le soir et la nuit dans la même semaine, est-ce là une façon juste et équitable de traiter une syndiquée?
Quand on se sert de la visite « syndicale » pour identifier et éliminer « subtilement » les « trouble makers », n’est-ce pas là trahir le mandat syndical?
Enfin, je m’arrête là, sinon j’en parlerais pendant des heures.
Bref, tout ça pour dire que les centrales syndicales ont une responsabilité qu’elle doive assumer au plus vite. Sinon, elles verront leur « capital » disparaître…