Michel Chartrand a fêté récemment ses 90 ans. Son fils Dominique a organisé pour l'occasion une fête où des artistes et diverses personnalités qui ont été proches d'une façon ou d'une autre du bouillant syndicaliste au fil des ans étaient invités à lui rendre hommage, dans une atmosphère intime, au Lion d'Or. Il y avait les Séguin, Louise Forestier, Pierre Vadeboncoeur, Sylvie Legault, Richard Desjardins, Bizz de Loco Locass. Le tout animé, bien sûr, par Luc Picard et Geneviève Rioux.
J'y étais invité aussi avec mon collègue Zapartiste François Patenaude puisque nous avons chacun fait un numéro où nous nous servions du personnage Chartrand, que des proches les avaient vus et appréciés et qu'ils ont trouvé que ça fitterait dans la soirée.
Quel privilège d'avoir été là. Ce fut une fête hautement inspirante. Et bien sûr, le punch final est revenu à Michel Chartrand lui-même. Il a pris la parole à la fin, pour remercier tout le monde. Au début, la voix était éraillée et les propos brefs. Ben oui, il a vieilli. Mais encore tout ce qu'il y a de plus lucide, dans le vrai sens du mot.
Puis, il s'est mis à parler des défis qui attendaient le Québec, des injustices qu'il restait à réparer, notamment le traitement réservé aux vieux et le manque d'opportunités présentées aux jeunes. La voix reprenait de l'aplomb et le débit du tonus, les paroles claquaient comme dans le temps, comme toujours. Quand il a dit qu'il voulait rester encore longtemps pour voir les progrès arriver, tout le monde s'est levé, ému. C'était le même Chartrand qu'on a toujours connu. Comme un Cyrano de Bergerac qui aurait connu l'amour. Un Don Quichotte qui aurait vaincu plusieurs moulins à vent. Et qui continue…
Cette soirée m'a donné à penser que quand on carbure à la fois à l'indignation et au sens de la fête, on peut avoir du gaz très longtemps… Michel Chartrand, c'est une de nos plus belles énergies renouvelables.
Chapeau!
J’avais peur de m’ennuyer de Martineau, je l’ai toujours touvé très distrayant, souvent pertinant, parfois agaçant, jamais ennuyant. Parenteau est tout ça, mais, émouvant, intelligeant, dérangeant, déroutant, surprenant, il est le chainant manquant vers Foglia, un Foglia politisé.
Merci.
Paresseux! Un blogue c’est tous les jours.
Je me souviens d’une élection dans Jonquière.
Je me rappelle que Michel Chartrand y était candidat au provincial. Contre Lucien Bouchard.
Je me souviens que l’on croyait dur comme fer que monsieur Chartrand allait faire la vie dure au futur premier ministre du Québec.
Il me semble aussi que la clique qui l’entourait m’avait dit que « si monsieur Chartrand était là » pour m’entendre parler « il me casserait probablement la gueule ». Avant de quitter, je leur ai souhaité de finir bon deuxième dans cette élection. Et, comme prévu, monsieur Chartrand et le RAP ont fini en troisième position. Ce qui nous a valu une habituelle colère indignée du « bouillant syndicaliste » face à des questions tout à fait justifiés de la part de Bernard Derome.
J’étais de passage à Jonquière lors de cette élection. Je faisais de la politique en tant qu’activiste pour un jeune parti politique afin de faire élire le cousin de Bernard Landry dans Pointe-aux-Trembles.
Mais la raison de mon aller-retour en autobus Montréal-Jonquière était dû au fait que monsieur Chartrand parlait du revenu minimal garanti. J’ai alors décidé de prendre une pause de l’ADQ et, comme j’admirais beaucoup le bonhomme et le livre qu’on avait tiré de ses longues années de militantisme, j’ai voulu tout simplement lui parler.
Un peu plus tard, après avoir lu ses « mémoires » et le Devoir, durant mes pauses, dans une usine de la « zone franche » du quartier industriel d’Anjou, un représentant syndical, n’appréciant pas mon « don » pour l’indignation par rapport aux conditions de travail dans l’usine, avait lui aussi voulu me casser la gueule, après mon congédiement.
Finalement, un peu plus tard, lors d’une « conférence » organisée par Alternatives, je me suis retrouvé à célébrer le 80e anniversaire de Michel Chartrand.
Ce jour là, j’ai vu un homme qui m’a fait rire et réfléchir… J’ai vu aussi un homme dont le principal combat n’a jamais été vraiment gagné. Et c’est ce que j’ai retenu. Vif, mais vaincu.
Michel Chartrand a toute mon admiration. Il n’a pas hésité à faire de la prison et à vivre pauvrement à cause de ses convictions. Ce n’est pas le cas des politiciens d’aujourd’hui, loin de là. Et il a encore de la fougue !
Je crois que le plus bel hommage qu’on peut lui rendre, c’est de poser des gestes d’humanisme les uns envers les autres. Il le mérite amplement. Longue vie à vous, monsieur Chartrand.
C’est bon ce que t’as écrit François. Je me permets de te tutoyer, impoli que je suis! C’est vrai que Chartrand a été un grand homme pour le Québec! Un défenseur des travailleurs et des démunis. Il a toujours pourfendu le pouvoir, politique, économique, social et autres… En tout cas, il est encore une source d’inspiration pour moi quand je lis l’actualité. C’est un modèle. Bon, assez fait mon « téteux »!;) Bonne journée.
Sébass,
Saguenay,
La Baie…;)