BloguesLe blogue de Frédéric Bérard

Drainville le rassembleur

Une lettre saveur pétition émanant de jeunes péquistes appuyant la candidature de Bernard Drainville. Très bien. On veut abattre cette idée circulant que l’ensemble de la jeunesse du parti appuierait Alexandre Cloutier, autre candidat. Très bien aussi. Normal, même, bien qu’on puisse présumer que l’ex-ministre des Valeurs québécoises aurait souhaité un appui plus large que les 61 noms recueillis.

Ceci expliquant peut-être cela, disons que le contenu de ladite lettre fait sourciller. Parait en effet que Drainville est charismatique. Ah bon. Un tribun hors-pair, aussi, comme en témoignerait une vidéo Youtube visionnée plus de 200 000 fois, un record au Québec politique, dit-on. Whou-hou. Encore là, cela dit, pure opinion, tous les goûts résidant apparemment dans la nature. Bref, aucun litige d’importance.

Mais fallait que le bât blesse. On ajoute, sans rire, que Drainville a mené le dossier de la Charte des valeurs avec brio, lui, le rassembleur. Le rassembleur. Je répète : le rassembleur.  J’ai crû à l’arnaque. À un texte du Navet. Ou de l’Axe du Mad. Et bien non. Sont paraît-il sérieux, ces jeunes péquistes. Eh ben.

En fait, si tu veux mon avis, PQ (je sais que tu t’en fiches, mais je te le donne tout de même), je te rappellerai que Drainville a été le maître d’orchestre de la pire campagne démagogique du Québec récent. A menti quant à l’existence d’avis juridiques. A mis le feu au contrat social. A cassé du sucre sur le dos de la simple musulmane. A proclamé l’islamisation de Montréal. A voulu modifier la Charte des droits en quasi-catimini. A brandi épouvantails et autres Janette Bertrand et sa xénophobie assumée (il n’y a pas d’autres mots, sauf peut-être « racisme ») afin de faire peur à une clientèle cible et ciblée. Impardonnable et imprescriptible. Dans un parti qui se respecte et qui prétend revenir sur la voie de l’inclusion, Drainville se ferait botter le postérieur en direction de là où il provient, c’est-à-dire le Moyen-Âge. Plutôt, ici, on l’encense. Encore eh ben.

Si tu veux toujours mon avis, PQ, te dirais que tu as autant besoin de Drainville que d’un trou dans la tête. Déjà que tu paieras, au moins pour un certain temps, la facture afférente aux velléités de ton Lionel Groulx version 2.0. Auprès des communautés culturelles. Et des…jeunes.

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