Un lecteur posait une question intéressante au chroniqueur économique du Devoir, Claude Chiasson, dans l’édition de la fin de semaine dernière. En gros, ce lecteur se demandait s’il était exact de parler de capitalisme « sauvage », et si oui, quelles en étaient les caractéristiques et à partir de quand ce capitalisme entrait dans la sauvagerie. La réflexion m’a semblé intéressante, d’autant plus que le débat faisait rage dans les commentaires suivant mon dernier blogue sur le Grand Prix. Certains lecteurs faisaient des opposants au Grand Prix des anticapitalistes de facto, et dans une explication sans grande nuance, on présentait le troc ou le totalitarisme stalinien comme les seules autres alternatives possibles…
M. Chiasson débute sa réponse ainsi : « Des enfants exploités au travail, des salaires de famine, des journées de travail de 16 heures, des conditions de travail insalubres et dangereuses, tout cela pour que des propriétaires d’entreprise s’en mettent plein les poches, voilà le capitalisme sauvage. Ce type de capitalisme sauvage n’existe plus dans les pays développés. »
Wow! La conclusion m’a vraiment jeté par terre… Allons allons, ça n’existe plus ici, toutes ces sauvageries, nous avons évolué! Ah, pensée magique, quand tu nous tiens! Mais, Monsieur le chroniqueur, dites-moi donc à qui est destinée la production de ces entreprises sauvages dont vous faites mention? Certainement pas à ses travailleurs exploités pour des poussières. Toutes ces bébelles ne seraient-elles pas destinées à remplir les grandes surfaces de nos sociétés occidentales, ce que vous décrivez comme « les pays développés »? Nous sommes une partie importante de l’engrenage du capitalisme sauvage, et nous le savons tous… Notre mode de vie douillet n’est rendu possible que par l’exploitation brutale des ressources humaines, naturelles et financières d’autres pays et il n’est plus possible de le nier. Comment faire pour renverser la donne, pour tendre vers un système économique plus juste? Le chroniqueur nous lance tout de même sur une piste.
M. Chiasson affirme que ce qui subsiste du capitalisme sauvage dans nos pays développés, c’est principalement le secteur de la haute finance, avec la dénaturalisation des produits financiers et la spéculation à outrance par les institutions financières. On a bien vu où ce système débridé nous mène : quand tout va bien, quelques individus engrangent les milliards et quand ça va mal, les gouvernements pompent des milliards d’argent public pour garder le navire (lire : les banques) à flot. Si M. Chiasson ne propose pas de solution pour mettre fin à ce cirque financier responsable des bouleversements économiques que nous connaissons, le remède potentiel pour réguler les flux financiers est connu depuis longtemps : il s’agirait de mettre sur pied une taxe sur les transactions financières, la fameuse « taxe Tobin ». En imposant une taxe d’un pourcentage minime, on parviendrait à contrôler un tant soit peu la spéculation, et l’État pourrait au moins profiter de la manne d’or que cela représente.
Des initiatives sont déjà en places dans certains pays d’Europe, mais les gouvernements nord-américains sont allergiques à l’idée. La sauvagerie, on y prend goût… Surtout quand ça rapporte.
Humblement, avec tout respect, je ne pense pas que nous pourrions être plus en désaccord.
En guise d’introduction:
Tous les individus doivent continuellement se poser la question: « qu’est-ce que ça vaut? Quelle valeur est-ce que je lui assigne? » C’est valable non seulement pour les produits que nous achetons, les services mais également pour le travail qu’on accomplit.
Primo, concernant la crise financière de 2008…
La bulle financière américaine en 2008 était largement basé sur la surévaluation des bungalows:
D’un côté, les particuliers américains ont dit aux banquiers: « ma maison vaut 2 fois plus que quand je l’ai acheté il y a deça 2 ans ». En contrepartie, les banquiers, qui finançaient ces acquisitions, ont donc calculé qu’ils pouvaient offrir des hypothèques pour ce montant car c’est ce que le marché dictait (il y avait plusieurs acheteurs possibles pour le même immeuble). Par contre, un beau matin, les particuliers ont dit: « non, jachèterai pas cette maison, elle ne vaut pas un demi-million, elle vaut cent mille ». Et d’un coup sec, 400 000 par maison s’est volatilisé car le marché a dicté que les maisons étaient sur évalués et les banques se sont trouvés sans fonds pour couvrir ces hypothèques de 0.5M pour des maisons qui n’en valaient que 0.1M. C’est la faillite technique des particuliers. Ceci étant dit, je trouve quand même catastrophique qu’on ait dépossédé les gens de leurs maison. Mais à quelque part, c’est juste car c’est vrai que les maisons étaient sur-évalués.
Secundo, le capitalisme sauvage…
N’oubliez pas qui à dévalué BP de 50% lors de leur catastrophe du Golf du Mexique: c’est le marché, les actionnaires. Tepco, après l’incident de Fukushima? Le marché leur a dit: vous ne valez que 10 sous sur la piastre. SNC après que les travaux en Libye deviennent publiques? Même histoire. Les actionnaires, le publique, a décidé qu’ils se foutaient de leurs pertes financières, ils vendaient les actions – a perte – pour évaluer la compagnie.
Les actionnaires sont des personnes, des humains, avec de l’éthique et des principes – et ils les ont appliqués quand Behr Sterns ont avoué qu’ils tenaient 2M de dette pour chaque 1M d’actif immobilière: AU DIABLE Behr Sterns. (Je simplifie évidemment, mais pour expliciter mon point de vue).
En guise de conclusion…
La solution proposée de taxer les transactions, c’est contre-productif. La vraie solution, c’est d’encourager les gens à prendre leur juste place sur les marchés. C’est d’abolir les frais d’ouvertures de compte en bourse et de couper de moitié les frais de transactions. C’est de d’offrir plus de services de gestion de portefeuille, c’est d’assurer que chaque personne peut y participer, incluant les plus pauvres (1$ demeure 1$…et chaque dollar, que vous l’avouez ou non, c’est un vote). C’est d’offrir le capitalisme aux africains, assurer qu’ils ont une voix dans la transaction d’Areva.
Le marché boursier, c’est l’outil le plus fantastique du monde pour accroître la richesse de tous. Le commerce international, c’est le mécanisme le plus efficace pour éliminer les guerres. Le système financier est passionnant et propulsant, à la fois gratifiant et motivant, et si on n’y participe pas directement, il faut réaliser qu’on y est de façon indirecte…
Je termine en disant que mon intention n’était pas d’en écrire autant, mais que voulez-vous, je suis en désaccord profond avec toute idéologie qui croit que s’asseoir sur ses lauriers est meilleur que de toujours chercher à faire mieux.
mon gars ton introduction est en fait une conclusion. dans une conclusion on ouvre la porte vers d’autres questionnements, on donne des pistes de recherche pour qui voudrait enrichir la réflexion. alors que dans une introduction, habituellement, on amène le sujet, ici le capitalisme sauvage, ce que tu ne fais pas.
ensuite, en supposant que ton intention était d’écrire à propos du thème proposé par génération idées, ton développement aurait dû théoriquement expliquer ta vision du capitalisme sauvage. mais dans la première partie, que tu intitules « primo », tu nous expliques en quoi la crise financière de 2008 est la faute des particuliers qui ont mal évalué leur maison. bon, c’est super, mais on sait pas ce qu’est pour toi le capitalisme sauvage.
en lisant le titre de la deuxième partie de ton développement, « le capitalisme sauvage », il est permis d’espérer que tu traiteras de capitalisme sauvage. malheureusement pour toi il n’en est rien. plutôt, tu nous expliques que les catastrophes financières récentes sont des conséquences de l’action du « marché ».
un lueur d’espoir suite à la phrase « Les actionnaires sont des personnes, des humains, avec de l’éthique et des principes ».
en effet, le capitalisme sauvage, soit le sujet de ce billet, est nécessairement l’apanage d’individus qui manquent d’éthique! tu y étais presque, je dois l’avouer. mais non, encore une fois tu déçois, et tu fais semblant que tous les actionnaires du monde ont « des principes ». haha!
et on arrive à la conclusion. conclusion? mais… ya même pas eu de développement!? en tous cas, voyons tout de même…
« taxer les transactions, c’est contre-productif. La vraie solution, c’est d’encourager les gens à prendre leur juste place sur les marchés »
bon, tu rejettes du revers de la main une solution censée, sans expliquer pourquoi, et tu suggères naïvement aux gens de prendre leur « juste place ». mais concrètement, jonathan?
en tous cas, poursuivons, il reste des mots.
« offrir plus de services de gestion de portefeuille, c’est d’assurer que chaque personne peut y participer, incluant les plus pauvres… »
les plus pauvres sont endettés, jonathan. en quoi est-ce que ta suggestion est pertinente, je te prie?
« offrir le capitalisme aux africains »
hein? il n’y a que ça du capitalisme en afrique! de l’argent, des marchandises, des échanges… quelle partie du capitalisme leur manque-t-il, jonathan? les règles? l’état, peut-être?
ton avant-dernier paragraphe est très lyrique. on voit que tu aimes le marché. mais c’est tout.
et ta finale est pas mal. un excellent homme de paille:
« je suis en désaccord profond avec toute idéologie qui croit que s’asseoir sur ses lauriers est meilleur que de toujours chercher à faire mieux. »
tu dois pas être en désaccord avec grand monde, finalement.
Je partage votre commentaire Monsieur Léveillé!
Petites lectures recommandées en cette période trouble pour mieux décoder le néolibéralisme sauvage :
Joseph E. Stiglitz, « Le triomphe de la cupidité »
Éric Laurent, « La face cachée des banques »
Éric Laurent, « Le monde secret de Bush »
Jean Ziegler, « L’empire de la honte »
Jean Ziegler, « Destruction massive, Géopolitique de la faim »
Naomi Klein, « la stratégie du choc »
Vincent de Gaujelac, « La société malade de la gestion »
Gilles Dostaler, « Capitalisme et pulsion de mort »
David K. Foot, « Entre le boom et l’écho 2000 »
Normand Baillargeion, « Petit cours d’autodéfense intellectuelle ».
Philippe Breton, « L’utopie de la communication »
Michel Chossudovky, « Guerre et mondialisation »
Léo-Paul Lauzon, « Contes et comptes du prof Lauzon »
Les sites web :
http://www.mondialisation.ca/
http://www.vigile.net/ (lire les articles de Richard Le Hir).
Ces livres et autres donneront une grille de lecture générale du néolibéralisme sauvage dans le monde, ils permettront de décoder l’information internationale, les manipulations dans les médias, etc.
Isabelle Nazare-Aga, « Les manipulateurs sont parmi nous »
Géopolitique du pétrole : http://fr.wikipedia.org/wiki/Géopolitique_du_pétrole
Dialectique éristique : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Dialectique_éristique
Figures de stylehttp : http://fr.wikipedia.org/wiki/Figure_de_style
Politique de la terre brûlée : http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_de_la_terre_brûlée
Le capitalisme sauvage peut prendre diverses formes très perverses, dont faire de l’éducation une marchandise, alors qu’un événement de F1 devient un projet de société, par exemple!
Jean Ziegler, dans son livre « L’empire de la honte », mentionne que par la dette et la faim, on met les peuples à genoux, ainsi ils abdiquent tous leurs droits et privilèges. Ces peuples du Sud rapportent en moyenne au pays du Nord plus de 300 milliards de dollars en intérêts annuellement, ce qui grève leurs finances des fonds nécessaires pour leur développement, ainsi, ils sont maintenus dans la pauvreté à perpétuité.
Naomi Klein, dans son livre « la stratégie du choc », fait très bien ressortir comment les grands capitaux exploitent les crises et les gens.
La crise économique 2008 a été provoquée par les pratiques mafieuses des grandes banques telles que Goldman Sachs, J.P. Morgan et autres. Leur système à la Ponzi a inondé les marchés internationaux d’actifs toxiques. On a renfloué les dettes illégitimes des banques à hauteur de 15 000 milliards de dollars à l’échelle mondiale, ça a provoqué plus de dommage que la Seconde Guerre mondiale selon Stiglitz.
Le règne de la spéculation : http://cjf.qc.ca/fr/relations/article.php?ida=817
Voilà, ça répondra des centaines de fois à votre question!
Ceux qui osent nier que le capitalisme sauvage n’existe pas souffrent d’un mal que je ne connais pas.
Non seulement le capitalisme sauvage existe, mais il est immoral : http://www.psychologies.com/Culture/Philosophie-et-spiritualite/Savoirs/Interviews/Debat-le-capitalisme-est-il-moral/Jean-Louis-Servan-Schreiber-Andre-Comte-Sponville-dit-a-un-moment-dans-son-livre-que-le-critere-de-la-valeur-morale-c-est-le-desinteressement.-Dans-ce-cas-le-capitalisme-serait-automatiquement-condamnable-puisqu-il-ne-peut-pas-fonctionner-dans-le-desinteressement.-Donc-si-le-peche-originel-c-est-l-argent-peut-on-fonctionner-sans-argent
Le marché libre dérégulé et ses pseudo lois naturelles sont poufendus par le prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz, dans le livre « Le triomphe de la cupidité ». Monsieur Stiglitz précise que la science économique est plus molle qu’on le pense, qu’elle n’a pas les vertus qu’on lui prête, et que ses bases devraient être révisées en profondeur.
Le capitalisme triomphant, on a déjà vu ça à maintes reprises dans le passé. Le discours du dominant façonne l’histoire à son image. La cupidité de l’espèce humaine n’est pas le propre d’une orientation politique.
Le pouvoir des capitaux n’aura jamais été si grands dans les mains de quelques individus.
Les gens un peu partout sur la terre ne dénoncent pas n’importe quelle forme de capitalisme, ils dénoncent le capitalisme sauvage dérégulé.
…off…tant qu’à rajouter un commentaire…
…J’aimerais préciser que je suis profondément dégoûté par des Earl Jones et des Ponzi Schemes à la Bernie Madoff. Ils ne méritent que de la prison pour avoir transgresser les règles du jeu – tant pis pour eux s’ils ne voulaient pas se rouler les manches et travailler comme du monde à l’intérieur des lois.
Mais en contrepartie, toute entreprise qui cherche à faire mieux de façon continue (offrir un produit/service meilleur marché, chercher à rehausser sa distribution, varier ses produits/services), je suis derrière ça à 100%. J’ai rien contre Bernie Ecclestone: tant mieux s’il peut vendre ses évènements; tant mieux pour Mark Zuckerberg; tant mieux pour les Jim Balsilie; tant mieux pour ceux qui jouent à l’intérieur des règles et qui réussissent à faire fortune. Good for them.
J’ai pas de problèmes que les entreprises participent au système universitaire – super! Pour moi, la F1, c’est pas sauvage, c’est profitable. Tant mieux si Google est maintenant plus reconnu que Nintendo. Goldcorp amène des emplois aux sud américains…tant mieux! J’ai pas de problèmes avec une personne qui achète un produit en prévision de le revendre plus tard à profit (spéculation) – c’est un risque qu’il court, comme du short-selling… Je ne les méprisent pas après leurs succès car je ne les prendrai pas en pitié s’ils se plantent – c’est ça la vraie vie – take it or leave it.
Bref – tout ceci pour dire: je vois que nous avons tous une définition de « capitalisme sauvage » très différente les uns des autres (pour moi, c’est de sortir des limites des lois et règlements). Ça doit être une de ces choses comme « acceptabilité sociale » ou « développement durable » qui est trop flou pour arriver à un consensus quelconque.
Oh well…entre temps…Money doesn’t lie.
Eccelstone est pro Nazi! Il a déjà dit en parlant d’Hitler, « il est efficace ». Je n’ai aucun respect pour Eccelstone.
Lorsque l’éducation devient une business et que la F1 devient un projet de société, il y a un très sérieux problème.
Lorsqu’on place le pouvoir de l’argent comme notre seul et unique refuge, dans le fond celui qui s’y perd est possiblement plus pauvre qu’on le pense.
@jonathan
pourquoi money doesn’t lie? ca me semble particulièrement foireux comme dicton. c’est de qui?
Vous êtes remarquablement sensé, Monsieur Jonathan! Cela fait changement de tous ces «déchirages de chemises» où transpire beaucoup d’indignation.
Par contre, le désaccord entre vous et d’autres M. Jonathan, n’est vraiment qu’un désaccord de surface. Qu’un désaccord apparent.
Pour pousser très loin l’image, il y en a qui pourraient ainsi être contre l’idée de manger en utilisant une fourchette parce que tel dictateur exécrable notoire aurait lui-même utilisé une fourchette.
Même les «méchants» font de «bonnes» choses.
Prenons donc exemple sur ce qu’ils font de bien – et jetons le mauvais.
M. Bellefeuille…
Money doesn’t lie: les gens s’en foutent de ce que pense Ecclestone, les gens payent pour voir les courses. (Comme M. Perrier le dit, gardons le bon, oublions le mauvais…). Mon opinion personnelle sur les dires d’Ecclestone n’ont rien à voir avec son succès.
Si on considère que le gouvernement mets 15M dans la F1, et 10MM dans l’éducation, je pense que ça va de soit de dire que 0.15% de ces deux sommes vont à la F1 (et donc 99.85% en éducation) qui à son tour rapporte 100M en tourisme l’année même. Donc, on ne peut pas considérer la F1 comme un projet de société et l’éducation comme une business. Money doesn’t lie. Mon opinion personnelle est que l’argument « éducation = business, F1 = société », est un argument en absolutisme qui se dissous lorsque les sommes sont mises en contexte. Mais on est pas là pour discuter des chiffres…
Ceci étant dit, je pense que M. Perrier, oui, vous avez raison – la différence entre mon opinion n’est pas très loin de celle des autres. Mais mon objectif était de souligner que la définition de « capitalisme sauvage » est en fait floue: ce que c’est pour un, ne l’est pas pour l’autre. Les définitions de « capitalisme sauvage » que j’ai lu dans le billet me semblent de mauvaises. Je ne voyais pas la limite entre « capitalisme sauvage » et « capitalisme correcte ». J’ai donc tenté de mettre une limite et me suis aperçu que ma limite était très différente de celle de M. Bellefeuille.
Mais effectivement, M. Perrier, vous avez raison que j’ai une limite où j’utiliserai peut-être le terme « capitalisme sauvage » et en ce sens, je ne suis pas trop différent des autres.
Le capitalisme sauvage n’est pas du tout flou, il est flou pour celui qui ne veut pas y voir clair.
Le capitalisme sauvage est immoral. Le capitalisme sauvage ne se préoccupe pas du bien commun.
J’appuie mes arguments sur des auteurs extrêmement solides et reconnus mondialement.
Les vertus que vous prêtez au capitalisme sont en partie une vue de l’esprit.
M. Bellefeuille,
Si votre argument repose sur un appel à l’autorité, je suis malheureusement d’avis que les gens cités peuvent être biaisés, malgré leur renommée.
Si votre argument repose sur la moralité, je vous soumet que la moralité est contextuelle (c’est pas les mêmes principes moraux qui dictent les actions des gens en mode survie qu’en mode « banlieusard », si je me permets). Tout le monde est d’accord pour aider ceux dans le besoin, mais à divers niveaux qui eux ne sont pas dictés par « la morale ».
Si votre argument repose sur le bien commun, je vous soumets que les besoins des uns ne sont pas ceux des autres et que chacun a droit et liberté de poursuivre ses ambitions sans détriment au bien commun. (Ex, l’infrastructure routière est un bien commun, mais une personne a le droit de désirer & obtenir une BMW pour en profiter sans brimer le bien commun).
En somme, oui, c’est flou.
Oui, ma vision est personnelle, mais la vôtre l’est tout autant. La différence que je perçoit, c’est que votre vision du « capitalisme sauvage » (ou ce que j’y comprend?) réduit mes droits et libertés plus que l’inverse – à mon avis, bien entendu.
Dernière pensée: Money doesn’t lie…si on cherche à améliorer le sort du « bien commun », il faut que ce bien ait une valeur que le « commun » lui attribue. C’est fantastique l’argent – n’importe quoi est possible avec de l’argent! On le pense tous les deux, c’est juste que j’ai l’impression que moi je l’avoue tout de suite sans passer par un chemin moralisateur et/ou circonstanciel. En occurrence, je crois que tout le monde devrait participer plus au système capitaliste…
À Jonathan qui nous dit…
«C’est fantastique l’argent – n’importe quoi est possible avec de l’argent» – Jonathan
Oui, bien vrai.. N’importe quoi… Comme l’exploitation de «99%» des gens ordinaires par le «1%» d’achis-milliardaires.
«Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors vous découvrirez que l’argent ne se mange pas.» – Proverbe amérindien
Christian Montmarquette
.
Merci de préciser un peu votre pensée, Monsieur Jonathan.
Le capitalisme n’est certainement pas une tare. C’est une occasion de «dépassement» personnel.
Que certains abusent, ça c’est une toute autre histoire. Un peu comme l’histoire du communisme, ce type de régime qui n’a jamais le moindrement profité aux peuples qui l’ont subi.
Vous êtes très sensé, Monsieur Jonathan. Dommage que l’on vous «interprète» si étroitement…
M. Perrier,
Je concède immédiatement que je suis bien plus à l’aise avec des formules quantifiantes qu’en phrases et que mes commentaires sont effectivement interprétables de plusieurs manières.
Ah, si seulement on pouvait tout mettre en formules!
Mais « Y = 10EX >> Y = 2X SI X > 0 », ça ne semble pas faire autant effet avec les autres qu’avec moi…zut alors.
Hélas…
À François Léveillé, qui affirme sans rire que…
«Ce type de capitalisme sauvage n’existe plus dans les pays développés.»Wow! La conclusion m’a vraiment jeté par terre… Allons allons, ça n’existe plus ici, toutes ces sauvageries, nous avons évolué!» – François Léveillé
Monsieur Léveillé,
C’est pas compliqué, le capitalisme sauvage, c’est l’abolition des règles de fonctionnement économique, la réduction de l’État, la concentration de la richesse et la maximisation des profits à tout prix, et ce, peu importe la pauvreté. misère humaine, le saccage de l’environnement et les guerres que cela engendre.
«15% de la population détient 80% de la richesse mondiale.»-Ignacio Ramonet, Le Monde diplomatique
– Rien que ça !
On peut dire que c’est sauvage, par opposition à la civilisation et à une société dite évoluée.
Et si vous pensez que ça n’existe pas au Québec..
Sachez qu’il y a 300,000 familles qui doivent avoir recours aux banques alimentaires chaque mois, et qu’il y a 30,000 itinérant à Montréal seulement.
Près d’un million de familles vivent sous le seul de la pauvreté au Canada dans ce soi-disant meilleur pays du monde.
Ceci, est sans compter tous ceux qui meurent chez eux et à l’urgence, parce que nos gouvernements capitalistes se sont appliqués à désorganiser et sous financer nos services de santé pour ne pas taxer l’entreprise privée qui ne contribuent plus qu’à 10% des revenus fiscaux de la province, alors que les contribuables ordinaires supportent 90% de l’effort fiscal.
..et après ça, il y en aura encore pour dire que le capitalisme sauvage n’existe pas, alors qu’il n’a jamais été aussi pire…
Christian Montmarquette
Montréal
.
Hélas! Hélas! Hélas! J’ai donné toutes les références. À vous de les lire ou pas. Ces écrits reposent sur des décennies de vécu sur le terrain. Les positions des auteurs cités vaudront infiniment mieux que vos opinions tièdes.
Certes, l’épistémologie de la connaissance nous renseigne bien que nul ne peut avoir un propos libre de tout filtre. Mais, il vient un temps où on fait un choix. Mon choix est très clairement du côté de la recherche de la justice et de l’équité sociale.
Et, je ne perdrai plus mon temps à vous répondre ici, car de toute évidence, ça n’en vaut pas la peine.
C’est une chose que d’aligner des mots, c’en est une autre d’être capable de les appuyer avec des sources solides.
Tout ne se résume pas à la quantophrénie Monsieur Perrier!
Jamais n’ai-je voulu vous offusquer, Monsieur Bellefeuille.
Je n’ai fait – comme d’autres – qu’exprimer une opinion.
Comme le fait que le capitalisme ne soit pas une tare en soi.
Tout dépend vraiment du «qui», et du «quand». Sans oublier le «où».
Mes excuses si je vous ai indisposé. Ce n’était pas mon intention.
Cher M. Bellefeuille,
J’ai un ami autochtone. Il m’a déjà conté que pendant des millénaires son peuple faisait effectivement la danse de la pluie et que ce n’était pas une fabulation de la télévision. C’était une danse basée sur des centaines d’années de résultats concrets et clairs, des choses irréfutables – de l’expérience de terrain, quoi!
Or, maintenant, ils savent bien que ça ne changeait rien et que c’est des phénomènes beaucoup plus grands qu’eux qui donnent la pluie.
Morale de l’histoire: shamans ou philosophes modernes, c’est pas l’expérience sur le terrain qui compte, c’est le phénomène.
Donc, on parle de phénomène de nature humaine et dans ce contexte, mon instinct vaut autant que celui du prochain venu.
@jonathan
« …c’est pas l’expérience sur le terrain qui compte,… »
ah non? pourtant tantôt tu basais un mauvais argument justement sur ton expérience, en affirmant:
« Je suis désolé si vous n’êtes pas d’accord, mais mes expériences pertinentes et applicables depuis les 15 dernières années me le confirment… »
c’est ici: http://tinyurl.com/culxjvt.
alors, ces deux commentaires sont contradictoires.
lequel est faux, jonathan?
Vous ne m’indisposez pas, Monsieur Perrier. Tout au plus, je m’impatiente!
J’aime lorsque les gens peuvent citer des sources pour appuyer leur position. Si une personne peut me faire une démonstration articulée de sa position, je prendrai assurément en considération son point de vue.
Vous savez comme moi que ces questions sont particulièrement chaudes d’actualité.
La « loi naturelle », dont il est question ici est bien pratique pour certains. Cette loi fait référence au darwinisme social, la loi du plus fort, où on présuppose en récupérant cette loi au niveau de la discipline économique que les systèmes économiques seront plus forts si on les laisse libres et complètement dérégulés. Cette interprétation est toute fausse et entièrement déconstruite par Joseph E. Stiglitz dans les derniers chapitres de son livre : « Le triomphe de la cupidité ». À lire!
Les libres marchés néolibéraux reposent sur une pensée unique comparable à une forme de fondamentalisme auquel s’oppose farouchement Joseph E. Stiglitz. L’idée faussement répandue que les marchés s’auto équilibrent repose davantage sur un acte de foi que sur des bases solides. Ceux qui nourrissent les idées fausses et le flou autour de ces notions retirent de grands avantages du système, et souvent ils le possèdent le système où ils peuvent pratiquer des opérations de lavage de cerveau à l’intérieur des grands médias qu’ils possèdent aussi.
À ça, je n’ai pas de réponse, Monsieur Bellefeuille.
Vous avez toute la théorie pour appuyer vos assertions, et moi rien d’autre que la pauvre nébulosité du quidam.
Continuez à nous faire valoir votre côté de la réalité. Je n’ai aucune objection à ce qui est VRAI. Soyez aussi incisif qu’il vous plaira.
Tous et toutes nous cherchons la solution à nos maux.
(Est-ce que ce commentaire ne sied pas? Pourtant , j’ai essayé de me montrer «ouvert» à tout…)
Et puis, en bout de ligne, M. Bellefeuille, retournons chacun à nos intérêts premiers.
Vous à votre chambre noire, et moi à mes guitares.
Car c’est de ce côté que nous exprimons le mieux ce qui nous définit.
Pas d’accord?
D’autres pistes de réflexion : http://www.vigile.net/Pour-un-projet-de-societe
Merci Monsieur Perrier!
Ça fait maintenant dix ans que je lis presque tous les jours sur ces sujets qui me désolent au plus haut point. Je ne détiens pas la vérité à moi seul, loin de là, car elle est trop riche pour que ma petite tête puisse entièrement l’absorber.
Je tente de participer aux débats avec mon cœur et ma tête, en espérant que la vie soit meilleure pour chacun de nous, car nous sommes tous de passage seulement, comme environ 100 milliards d’humains ayant vécu sur cette Terre jusqu’à maintenant. Pour la vaste majorité des gens, la vie n’est pas une sinécure! Nous devrons toujours travailler pour le bien commun, car nul ne se met au monde seul, nous sommes à la fois égoïstes et altruistes, car nous devons assurer notre survie et nous avons impérativement besoin des autres. Le dosage entre l’égoïsme et l’altruisme varie d’une personne à l’autre.
À défaut de pouvoir changer le monde, je travaille sur mon monde intérieur. L’amour, le don de soi, l’empathie et la compassion m’empêchent de tomber dans le cynisme ou le nihilisme mercantile. Chaque nouveau-né demande un monde intérieur à reconstruire, il n’y a pas de recette unique, mais pour moi, la richesse intérieure sera toujours infiniment plus importante que n’importe quel compte en banque.
Je n’ai pas pour autant choisi la pauvreté, mais le discours de l’argent pour l’argent ne fait simplement aucun sens pour moi. Certains oligarques le révèlent parfois, ils sont en affaires pour le profit avant tout, leurs affaires peuvent certes profiter à certains, mais la recherche du bien commun n’est pas leur objectif premier, et les problèmes surviennent lorsqu’ils prétendent se substituer à la gouvernance politique où la fonction principale devrait être la redistribution de la richesse dans la collectivité. Les gens immensément riches ont construit leur richesse sur l’exploitation des collectivités, seuls ils n’y parviendraient jamais. Ceux se faisant exploiter par les oligarques le savent très bien, et tôt ou tard ils finissent toujours exiger la justice, bien qu’imparfaite.
La pauvreté et le capitalisme sauvage sont des constructions humaines.
M. Bellefeuille,
Votre texte est bien écrit et votre dévouement est clairement louable. Je ne peux pas trouver de faille à votre logique interne. Mais je ne la partage pas car elle ne me branche pas avec le monde autour de moi. C’est vous, c’est moi.
J’ai déjà été pauvre (mais pauvre solide….sans savoir si j’allais manger le soir…sans matelas…sans pantalons l’hiver…un toit partagé avec les plus pauvres des pauvres) et j’ai déjà été plus riche. J’arrive à la conclusion que j’aime mieux être plus riche.
J’applaudis à votre souci du bien de tous, Monsieur Bellefeuille.
Nous ne l’avons «pas facile» trop souvent.
Mais le capitalisme ne me paraît pas être le «culprit». La nature humaine est bien davantage à blâmer. Et l’argent, ce n’est que l’argent. Certains en ont, et d’autres en ont moins.
Et puis comme je raconte n’importe quoi, et que vous paraissez avoir des idées fermes sur les questions sociales, je vous laisse tout le champ.
Moi, et plusieurs autres, nous ne sommes que des «soufreteux ». Et nous attendons la lumière…
@jonathan
« Je ne peux pas trouver de faille à votre logique… »
tu ne plies pas face à une logique sans faille.
comment est-ce possible? face à quel type d’argument, alors, t’avoueras-tu vaincu, toi, grand esprit cartésien?
surement un argument nouveau, plus fort que la logique, alors?
voyons voyons…. ah j’ai une idée, mais cherchons la définition pour être sur…
dogme: principe établi ou regardé comme une vérité incontestable.
nous y sommes.
joli ton euphémisme « ça ne me branche pas… » !!!
(1)
Quand des individus viennent a ne meme plus cerner ce qui pourrait etre du capitalisme sauvage c’est a mon sens inquietant. Et des gens sont bien sur rendu dans autre chose …
« Je ne voyais pas la limite entre « capitalisme sauvage » et « capitalisme correcte ». »
On semble meme pas avoir un regard critique sur le modele.
Dans les problemes … on pourrais bien sur penser a la repartition de la richesse entre les divers nation, ecart de richesse dans les pays industrialise sont des elements a considerer, on peut penser au systeme financier, la banque, derive bousiere, economie reelle vs speculation, paradis fiscaux, …
Mais je pense que le probleme le plus important et qui illustre le plus les problemes du modele est tout d’abord environnemental.
La realite c’est que les ressources sont finies, les types d’energie possible a court et moyen terme … sont connues et limite …
Et donc il y a un probleme avec des premisses du modele.
—
(2)
Je sais pas si cela a avoir avec une formation deficiente dans les sciences , mais il y a des discours ideologiques qui ressemblent au discours economiques de penseur d’autres epoques ( 17e siecle … du genre la terre doit appartenir a celui qui peut la faire fructifier …)
Il me semble que la vision du monde a change depuis 300 ans … …
Meme le concept de ressources limites ne semble meme pas penetrer certains esprits ni celui de l’impact de l’humain sur l’environnement ou celui de biodiversite. On se situe plutot a ce niveau …
« une personne a le droit de désirer & obtenir une BMW pour en profiter sans brimer le bien commun »
« C’est fantastique l’argent – n’importe quoi est possible avec de l’argent! »
On voit meme plus le lien entre les comportement individuel … et l’environnement …
Selon cette logique …
On peut vouloir, 1, 2,3 ou 10 voitures … ca brime bien sur pas le bien commun … on en voulusse 100 que la non plus …
—-
(3)
« Je concède immédiatement que je suis bien plus à l’aise avec des formules quantifiantes qu’en phrases et que mes commentaires sont effectivement interprétables de plusieurs manières.
Ah, si seulement on pouvait tout mettre en formules!
Mais « Y = 10EX >> Y = 2X SI X > 0″, ça ne semble pas faire autant effet avec les autres qu’avec moi…zut alors. »
Des gens evoquent les mathematiques … ( secondaire 1 essentiellement … + x – / > <, <> …. ) …
L’idee c’est que les mathematiques vont bien au dela de cela ( taper donc topologie algebrique dans google ) et nous permettent par ses applications nombreuses, en chimie, physique, ingenerie et en science de l’atmosphere … de comprendre le monde qui nous entoure et d’avoir un portrait plus juste de la situation.
i.e.
Les ressources en eau, en fer, nickel, en cuivre, en petrole ( aussi le plastique soit dit en passant), en charbon, gaz, element pouvant etre utilise pour la fission, portrait de la biodiversite, …
Quelles sont les contraintes au solaire, nucleaire (fission et fusion) , …
Les mathematiques justement, au dela des applications bete et naive en economie (par des gens qui ont des connaissances souvent meme pas jusqu’au calcul differentiel) nous donne de l’information et de voir qu’il y a un probleme avec le modele.
À François Léveillé, qui affirme que..
«Ça n’existe plus ici, toutes ces sauvageries, nous avons évolué!»-François Léveillé
Monsieur Léveillé,
C’est pas compliqué, le capitalisme sauvage, c’est l’abolition des règles de fonctionnement économique, la réduction de l’État, la concentration de la richesse et la maximisation des profits à tout prix, et ce, peu importe la pauvreté. misère humaine, le saccage de l’environnement et les guerres que cela engendre.
«15% de la population détient 80% de la richesse mondiale.»-Ignacio Ramonet, Le Monde diplomatique
– Rien que ça !
On peut dire que c’est sauvage, par opposition à la civilisation et à une société dite évoluée.
Et si vous pensez que ça n’existe pas au Québec..
Sachez qu’il y a 300,000 familles qui doivent avoir recours aux banques alimentaires chaque mois, et qu’il y a 30,000 itinérant à Montréal seulement.
Près d’un million de familles vivent sous le seul de la pauvreté au Canada dans ce soi-disant meilleur pays du monde.
Ceci, est sans compter tous ceux qui meurent chez eux et à l’urgence, parce que nos gouvernements capitalistes se sont appliqués à désorganiser et sous financer nos services de santé pour ne pas taxer l’entreprise privée qui ne contribuent plus qu’à 10% des revenus fiscaux de la province, alors que les contribuables ordinaires supportent 90% de l’effort fiscal.
..et après ça, il y en aura encore pour dire que le capitalisme sauvage n’existe pas, alors qu’il n’a jamais été aussi pire…
Christian Montmarquette
Montréal
.
Je seconde fortement. Bravo!
Bonjour,
M. Montmarquette, veuillez relire le texte. Ce n’est pas François Léveillé qui a dit: »Ça n’existe plus ici, toutes ces sauvageries, nous avons évolué!»-
Il faisait lui même une citation de M. Chiasson.
François Léveillé disait ensuite: »Wow! La conclusion m’a vraiment jeté par terre… Allons allons, ça n’existe plus ici, toutes ces sauvageries, nous avons évolué! Ah, pensée magique, quand tu nous tiens »
Sébastien Boyer
Qu’il soit « sauvage » ou pas, le principal problème du capitalisme, à mon avis, demeure le fait que son application revient, au final, à confier la poursuite du bien commun à des individus ou à des entités privées. Rendre un homme, une société ou un conseil d’administration responsable de la redistribution des richesses (via la production d’un service et le paiement de salires aux gens qui le produisent), c’est accorder beaucoup trop de pouvoir à certains individus, ce qui à mon sens est profondément néfaste. D’une part, parce que cela leur donne sur la société un pouvoir réel supérieur à celui des politiques et donc, indirectement, à celui de la souvertaineté du peuple. Les problèmes financiers de l’industrie automobile aux États-Unis, problèmes imputables aux seules entreprises mais réglés à grands coup de financement publique, ont bien démontré à quel point la société civile et le peuple qu’elle représente sont à genoux devant les magnats de l’industrie, sans qui, dans le système capitaliste, toute production de richesse, et donc toute vie humaine, est impensable. D’autre part, dans ce système, la totalité de l’activité économique est soumise au jugement arbitraire et aux valeurs des individus qui en sont le moteur, à savoir les capitalistes. Loin de moi l’idée de prétendre que tous les capitalistes sont des salauds immoraux ; le dirigeant de l’entreprise pour laquelle je travaille est un homme profondément raisonnable, compréhensif et généreux envers ses employés. Néanmoins, le contraire est vrai aussi ; beaucoup d’employés, au Québec comme ailleurs, travaillent aujourd’hui pour des salaires trop bas et/ou dans des conditions difficilement acceptables, simplement parce que leur employeur est moins « humain » que le mien. Les diverses lois et mécanismes qui existent pour protéger les travailleurs de ces abus, acquises de chaude lutte au cours des siècles passés, modèrent légèrement cette tendance (bien qu’à l’échelle mondiale, la délocalisation etc. permettent de les contourner bien trop aisément), mais sont aujourd’hui remise en cause par le retour en force de la droite radicale et de ses positions anti-syndicales à la Éric Duhaime.
Au final, le problème que me pose le capitalisme est qu’il ne me permet pas, comme citoyen, de m’exprimer et d’agir de manière significative pour faire valoir mes opinions dans le domaine de la création de richesse. Il laisse plutôt, dans ce domaine, le champ libre a certain individus, ayant pour la plupart des formations analogues et donc propres a développer des cultures ou consciences de classe, dont les aspirations et les valeurs qui, bien qu’elle ne s’opposent pas automatiquement au bien commun, le font plus souvent qu’il n’est sain ou désirable.
L’humain est souvent tenté par la sauvagerie. ll y a le capitalisme sauvage et le communisme, sauvage itou. Staline et Mao n’étaient pas du tout, des capitalistes.
Ce vers quoi tend le capitalisme mondial : http://www.vigile.net/Les-cinq-orages-devastateurs-de-l
Monsieur Bellefeuille, pour faire suite à votre très intéressante bibliographie/webographie, je me permets d’ajouter ce film, très pertinent, sur «la démocratie dans les rets du néolibéralisme» : L’encerclement.
http://www.risc.tv/politique/encerclement-democratie-dans-rets-neoliberalisme
Pour le synopsis : http://encerclement.info/synopsis.html
Ceux qui pensent plus droite seront contents de voir qu’on laisse la parole aux tenants de cette idéologie (Martin Masse et Jean-Luc Migué) à côté des Normand Baillargeon et Noam Chomsky de ce monde…