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John Mayer à la PBS: Poster boy et guitar hero.

Hier soir, la reine de la soirée n'était pas ses relations vouées à l'échec ni ses observations sarcastiques au sujet de John Mayer et de son membre viril soi-disant raciste. Sur la scène de la Place Banque Scotia, le plaisir, la musique et le bonheur constituaient la priorité ultime du guitariste et chanteur.

 

 Pour être tout à fait honnête, j'étais sceptique quant à ce deuxième passage du guitariste américain à Ottawa puisqu'il m'avait laissé plutôt froid lors de sa tournée Continuum. Sur scène, le bellâtre semblait blasé, ses interventions tristes et l'ensemble paraissait bizarrement anémique. C'est avec un réel soupir de soulagement que le concert issu de Battle Studies, son quatrième opus, a été quasi sans failles et que Mayer a su, avec une convivialité surprenante, faire oublier qu'il était le poster boy du Rolling Stone Magazine et des publications à potin avec humilité et en mettant en relief ses qualités de musicien et d'entertainer.

On peut ne pas aimer Mayer et son soft rock inoffensif, avoir eu de la difficulté à rester éveiller tout au long de l'écoute du récent Battle Studies ou lui reprocher de faire de la soccer mom music, il faut tout de même souligner l'écriture pop est tout à fait probante dans une foule de succès radios comme Waiting on the world to change , Why Georgia et Garvity. On se doit également saluer l'étendue de son spectre musical qui va de l'alternatif adulte, à la soul, en passant par le blues, le folk et le jazz vocal. Et si Mayer se distingue de ses pairs, c'est bien par sa passion pour son instrument qui se reflète par l'abondance de solos sentis et enivrants qui ponctuait majorité des pièces interprétées. De tous les moments gagnants,on retient un medley à la guitare acoustique où Mayer a décidé d'interpréter de façon totalement improvisée trois chansons qui remontaient à ses débuts (My stupid mouth, Comfortable et Neon). On a craqué aussi facilement pour le clin d'œil à Dreams de Fleetwood Mac pendant la jolie Half of my heart, pièce qui a fait crier les ados présentes dans la salle, public qui a sans doute appris à connaître Mayer par le biais de ce duo (avec Taylor Swift sur l'album).

Un joli spectacle rodé au quart de tour avec des musiciens en pleine possession de leurs moyens et un leader charismatique qui se plaît visiblement à donner et à s'abandonner.