Ça s’annonçait plutôt mal: ciel gris et averses torrentielles au centre-ville. Pourquoi se rendre à un pique-nique en plein air par un temps pareil? D’autant plus que le concept du Diner en blanc (DEB) peut laisser perplexe et même faire fuir: il exige que l’on revête le blanc, de la tête au pied. Cela demeure encore accessible, bien que le port du chapeau et des haut-talons soit recommandés pour les dames. Mais tout devient plus compliqué quand il faut trouver une table blanche aux dimensions imposées et des chaises pliables…blanches. Le pique-nique aussi doit être apporté dans un panier en osier blanc et le tout se mangera dans une vaisselle blanche. Bref, le DEB demande des préparatifs quelques peu contraignants qui peuvent franchement en décourager plus d’un.
Mais pour ceux qui ont fait l’effort, et contre toute attente, la soirée valait le détour. Petit retour sur le DEB 2011.
18h : Arrivée au coin de l’avenue Mont-Royal et la rue Frontenac pour le rendez-vous. Les participants commencent à arriver. Très élégants pour la plupart, ils trainent leur table et leurs chaises. Le mobilier n’est pas toujours dans la couleur règlementaire, mais finalement qu’importe. Le blanc gagne petit à petit la place.
19 h: Près de deux cents personnes montent dans les autobus pour la destination toujours inconnue.
19h30 : Arrivée à la place du Canada. Des milliers de gens en blanc arrivent de partout et s’installent dans le parc. Les nappes sont mises et la vaisselle est sortie. Sur les tables se décline toutes sortes de plats allant du homard en passant par la salade et les petits sandwichs. Les petits plats sont mis dans les grands.
20h : Le coup d’envoi de la soirée est donné. Le repas commence. La température est idéale. Se retrouver au milieu de 3000 personnes tout de blanc vêtues rassemblées juste le temps d’un dîner est impressionnant. Les gens échangent avec la table d’à côté. Ils trinquent et se font gouter les petits plats qu’ils ont préparés ou qu’ils se sont fait livrer. La nuit est magnifique.
Chanteurs et DJ se succèdent sur la scène. Les gens se lèvent. Les femmes quittent leurs talons hauts pour danser. D’un diner classique, on passe à une énorme fête qui aurait pu durer jusqu’au bout de la nuit.
23h15: Mais toute bonne chose à une fin. La musique s’arrête. Le nappes sont repliées et les verres à vin rangés. Il est l’heure de rentrer. Les gens en blanc se dispersent et la place redevient calme, comme si rien ne s’était passé. Pour seul indice, reste dans la station de métro d’à côté quelques personnes tout de blanc vêtus – table et chaises à la main – qui attendent de rentrer chez elles.