Zizanie techno, sabotage créatif, foisonnement artistique, le MAC est bel et bien envahi par la troupe de Muséomix. Qu’est-ce? Muséomix, c’est d’abord une idée née de la volonté de transmuter l’utilisation du numérique en contexte muséal.
Mijotée en France, elle gagne les continents et se joue simultanément dans onze villes et cinq pays (dont Québec!). Pendant trois jours, des geeks du web, des amants de la technologie numérique, des exaltés de la culture et de la muséologie se regroupent en équipe pour pondre des prototypes singuliers.
Dans les sous-sols du MAC, ça fourmille, les idées prolifèrent et se matérialisent. Des entreprises technologiques et numériques, des labos universitaires, des centres de créateurs en arts médiatiques et même le menuisier du MAC sont là pour donner un coup de main et pour rendre tangible les concepts. Des machines 3d au découpeur de vinyle, des équipements sortis tout droit de l’Enterprise trainent ici et là, vraiment, on se croirait dans le fantasme d’un nerd assumé.
Afin de donner une ligne directrice, Muséomix soumet des thématiques (appelé dans le jargon «terrains de jeux») aux différentes équipes :
- Le musée dans la ville
- La médiation des œuvres technologiques
- (Re)montrer l’(in)montrable
- Au-delà de l’écran
- Quand le musée est fermé
- La chambre blanche
Les équipes ont donc le loisir de bucher sur ces thématiques pendant 72 heures. Il sera amusant de pouvoir comparer les idées pondues à Montréal ou à Québec puisque toutes deux planchent sur l’idée du musée dans la ville. Dualité Mlt-Qc quand tu nous tiens!
Dimanche, le rideau tombe, les dispositifs créés par les équipes se dévoilent au public et c’est donc un rendez-vous pour les expérimenter. Ici, nulle question de concours, de gagnants ou de perdants, c’est réellement l’engouement pour l’innovation qui motive les troupes.
Certaines idées sont reprises par les musées, mais l’important comme l’explique Alexandra Bourque (attaché de presse) « c’est de toujours pousser l’innovation et de permettre le renouveau dans l’offre muséale ». En effet, les musées, dans un désir d’avant-garde, doivent s’inscrire dans l’ère numérique, courtiser les nouvelles méthodes de production/création, suivre de près les progrès technologiques et les utiliser toujours au service de l’art.
Intrigué? Voici un avant-gout de ce que proposent les équipes en moins de 144 caractères chacune :
Équipe 10 – Capter l’émotion qui transparait dans l’expression faciale du visiteur devant une oeuvre et la projeter sur les murs du Musée la nuit venue.
Équipe 7 – Oseriez vous voler une oeuvre ? – Voler une œuvre d’art partout dans le monde. La faire disparaître un instant du musée. Voir ainsi l’œuvre s’exposer dans l’espace public.
Équipe 5 – Murmure de musée : Les traces sonores des visiteurs sont métamorphosées numériquement créant la représentation visuelle de leurs interactions avec les oeuvres.
Équipe 1 : Une photographie du visiteur permet de révéler un portrait d’archive et de questionner la notion de domaine public. Essayez pour voir!
À ne pas manquer au MAC jusqu’à 17h dimanche le 8 novembre.