Dés 2010, j’ai annoncé le déclin prévisible de Facebook. Je n’ai donc pas attendu les déboires de Facebook lors de sa récente introduction en bourse. Et même si, entre temps, Facebook est passé de 300 à 900 millions d’amis,- il en aura sans doute bientôt un milliard – je n’ai jamais changé d’avis. Pourquoi? Parce que malgré son succès quantitatif spectaculaire, le concept de Facebook, lorsqu’il prend une telle ampleur, devient dysfonctionnel et hautement volatile. Il roule du vide. L’illusion Facebook a grossi comme une boule de neige qui dévale la pente. Elle va s’effoirer comme une avalanche au fond de la vallée et faire mal à beaucoup de gens, y compris aux courtiers qui y ont enseveli l’argent des autres.
Le cas Facebook est l’exemple type de l’économie imaginaire, que j’ai décrite et dénoncée dès 2001*, et qui est née, elle aussi, du succès accéléré des technologies numériques. Avec le numérique, l’économie s’est dématérialisée. Allégée du poids du réel, elle est devenue financière et ludique. Elle a été irrémédiablement contaminée par la globalisation, la vitesse, et la nervosité des réseaux numériques. Et nous mesurons aujourd’hui la gravité de la crise à laquelle nous a conduit ce phantasme planétaire. L’économie des illusions est comme de la glace mince. On s’y noie si l’on s’y aventure trop avant, avec des rêves trop lourds. La chute de Facebook n’empêchera pas la Terre de continuer à tourner. Compte tenu des abus de Facebook à l’encontre du respect de la vie privée, de l’ingénuité des adolescents embobinés par ce marchand d’illusions et qui en ont usé comme d’une drogue à leurs dépens, ce sera un progrès. D’autres réseaux sociaux, qui ont évité cette erreur et qui sont beaucoup plus valables en bénéficieront en assurant une relève de meilleur aloi.
En revanche, en ce qui concerne le phénomène général de l’économie de l’imaginaire et les effets terriblement pervers de la haute spéculation boursière qui l’a gonflée comme une bulle, nous ne sommes pas encore sortis de ce jeu mortel. Il y a encore des spécialistes qui s’amusent de sa volatilité et pensent pouvoir gagner davantage à la marge de cette roulette numérique, il y a encore des banques et des rois de la finance qui refusent toute régulation d’équité. L’économie imaginaire a cultivé le cynisme, favorisé la corruption, ruiné des millions de petits épargnants, créé un chômage cauchemardesque, mis des pays en faillite et failli tuer la construction européenne. L’économie imaginaire est une construction irrationnelle savante, qui a été et demeure d’une violence extrême.
Le retour du réel est toujours inéluctable, même lorsqu’on semble se bercer d’illusions avec succès pendant longtemps. La chute nous prend toujours par surprise et avec un effet d’autant plus dévastateur. Aujourd’hui, nous en prenons pleinement conscience. C’est donc à l’économie imaginaire qu’il faut s’attaquer pour venir à bout de la crise. Et il semble que ce ne soit pas facile. L’opinion publique mondiale n’est pas encore assez forte pour soutenir les gouvernements contre la résistance des joueurs initiés qui veulent continuer à danser. Et le mal qui a été fait demeure inextricable. Pris par la double contrainte contradictoire de l’austérité et de la récession, qui nous replonge dans les exigences de l’économie réelle, nous ne savons plus comment y remédier.
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* Notamment sur le site de l’Observatoire international du numérique
** Dans Le choc du numérique, éditions vlb, 2001.
La déroute de Facebook
Hervé Fischer
Ça fait du bien d’entendre ce discours censé sur un phénomène pourtant connu (et dénoncé) depuis les années 90. Mais occulté par la concentration des médias entre les mains des dits « joueurs » initiés.
Les déboires économiques n’ont rien à voir avec la déchéance de la capitalisation boursière de Facebook – à mon avis.
Les problématiques boursières de FB découlent du fait que la valeur d’un actif est lié à sa valeur présente, mais également sa valeur future (qui veut garder un actif qui ne vaudra rien plus tard). Or, malgré que FB peut avoir 1MM d’abonnés, c’est quand même un Kodak moderne – voir le même moule que RIM. S’ils ne développent pas de nouveaux produits ou de nouvelles sources de revenus, ils n’auront plus le côté innovateur qui les a propulsés à leur niveau. (Ainsi, la chute de Kodak n’était nullement une surprise ou une chute raide – c’était l’abandon graduel de maintenir un esprit innovateur, le repos sur les lauriers).
Ils ont peut-être la popularité présente (et donc une valeur approximative de X MM$), mais éventuellement, qu’est-ce qui va garantir que le produit/service demeure innovateur et populaire? FB 2.0? Pour l’instant, rien n’est à l’horizon – rien dans l’imaginaire du publique, du moins.
Contrairement à FB, Apple voit sa valeur qui ne cesse de monter car le publique est accro à leurs produits et les investisseurs ont confiance qu’ils sortiront d’autres produits innovateurs maintes et maintes fois.
FB n’est nullement un thermomètre de l’économie actuelle mais plutôt la preuve que le marché libre est parfaitement adapté pour assurer que les grosses compagnies doivent toujours demeurer intéressantes, ou le publique les fera tomber. L’économie boursière, c’est la démocratie en action.
Tout ceci demeure mon opinion…Que ceux qui se reposent sur les succès d’hier restent chez eux et ceux qui sont prêts à suer de plus en plus soient sanctifiés.
je dénonce les marchands d’illusions ceux qui se chargent de tromper d’envoyer des leurres et que face book ne relaie pas je viens d’être interdit de 30 jours pourconnecter de nouveaux amis dès que j’ai prononcer le nom de la secte des marchands d’illusions cher Monsieur Bienvenu au club j’ai une page sur face book