BloguesHugo Prévost

L’arbre qui cache la forêt

Un mot, tout d’abord, sur l’impact des compressions à Radio-Canada, qui ont été détaillées mercredi dans de nombreux médias – et par la SRC elle-même, bien entendu. Loin de moi l’idée de m’appesantir sur la question, puisque mon avis dans ce domaine est déjà connu (voir mon billet de la semaine dernière). Non, plutôt que de vous faire part de ma tristesse et de mon grand sentiment de solitude à l’annonce des réductions d’effectifs à Radio-Canada (et à l’ONF, même si on dépasse là le cadre journalistique), je vous ai trouvé le petit extrait vidéo suivant, tiré du deuxième Indiana Jones, qui semble correspondre, selon moi, à la situation actuelle dans le milieu de la culture et des médias au pays :

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Sinon, passons à un sujet portant davantage à réfléchir, si vous le voulez bien, histoire de ne pas sombrer dans la déprime. Le 26 mai prochain aura lieu, au Cœur des sciences de l’UQAM, l’anticonférence médiatique Media Camp, qui en sera alors à sa troisième édition. Se présentant comme une occasion d’informer, mais également d’échanger, la journée est divisée en ateliers lors desquels des présentateurs donnent souvent très rapidement l’occasion aux participants de s’exprimer et de partager leurs opinions sur des sujets touchant de près ou de loin les médias, le marketing et les réseaux sociaux.
Si je vous parle de cet événement, c’est parce que j’hésite à débourser les 22 dollars et des poussières pour acheter mon billet.
Pourquoi? Hé bien, pour la même raison qui me pousse à repenser, depuis quelques années déjà, ma participation aux congrès de la FPJQ, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec; tout simplement parce que j’ai l’impression que les idées n’y circulent pas assez.
Oh, n’allez pas croire que les deux événements comme tels ne sont pas intéressants, au contraire. Il s’agit d’ailleurs, dans les deux cas, d’occasions inespérées pour faire du réseautage, en particulier pour les jeunes journalistes qui ont tout à gagner en remplissant leurs carnets de contacts.
À mes yeux, toutefois, il s’agit moins là l’occasion d’échanger de nouvelles idées et d’y développer de nouveaux concepts que de résumer l’actualité journalistique et médiatique de la dernière année. Au-delà des conférences, des poignées de mains et des retrouvailles, je n’ai pas le souvenir qu’une ou plusieurs idées de génie aient été présentées lors de ces événements.
Il s’agirait pourtant d’une occasion en or de tenter de refaire le monde médiatique, de déconstruire les modèles, voire de proposer des façons révolutionnaires, ainsi que de produire, diffuser et vendre de l’information.
Les sommets du G8 et autres G20 ont leurs homologues altermondialistes, alors pourquoi ne pas mettre sur pied des rencontres entre jeunes acteurs du journalisme et membres des médias traditionnels désirant renouveler leur offre de contenus en marge des grands congrès du Québec? Ou, mieux encore, pourquoi ne pas créer une plateforme en ligne où les gens pourraient discuter, échanger et diffuser leurs points de vue et leurs idées sur le journalisme de demain?
Que les grands noms du domaine travaillent chacun de leur côté en silos, cela peut se comprendre pour des raisons de concurrence, mais que les petits joueurs du milieu ne se parlent pas entre eux pour discuter des meilleurs pratiques à adopter pour développer leur lectorat et maximiser leurs revenus publicitaires est quelque peu aberrant. À quand la création de ce lieu, virtuel ou non, où il fera bon avoir des tempêtes d’idées?