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TIFF 40e édition jour 1: James Franco en 3D

James Franco dans Everything will be fine
James Franco dans Everything will be fine de Wim Wenders

 

Regarder par la fenêtre


Il a réalisé de très bons documentaires depuis les quinze dernières dernières années, mais il faut avouer que sa production dramatique en souffrait peut-être quelque peu. Le réalisateur et photographe Win Wenders revient ici avec une fiction en 3D Everything will be fine, tournée chez nous entre Oka et Montréal. Tout va aller pour le mieux rassemble une fine équipe : James Franco en écrivain tourmenté, Charlotte Gainsbourg en mère éplorée, Rachel McAdams en copine fidèle et Marie-Josée Croze en femme mature.

La 3D est finement exploitée dans ce drame d’un écrivain hanté par la mort. Elle est partout présente et le procédé qui est parfois agaçant, est ici surprenant de pertinence dans son utilisation. Soulignons les scènes d’hiver et l’ouverture du film avec ce livre presque trop réel qui nous semble tendu. La première partie du film est sublime, maîtrisée et bien narrée par un réalisateur semble-t-il en pleine forme bien épaulé par le chef opérateur Benoît Debie.

Dans Everything will be fine il y a toujours une fenêtre par laquelle Tomas regarde, toujours ce jeu avec le cadre et l’impossibilité de s’impliquer pleinement dans le réel, Tomas est écarté du monde. L’écrivain est perdu, damné par cet accident, on le comprend très bien. Wim Wenders tente ici de renouveler la forme et demande à ses acteurs un jeu beaucoup plus dépouillé, cela ne fonctionne pas toujours pas, mais donne un ensemble élégant qui écarte le pathos mais provoque son lot de moments d’intenses émois. On devine la suite pour Montréal et le Festival du Nouveau Cinéma (d’ailleurs le directeur et fondateur du FNC, Claude Chamberlan, effectue une petite apparition dans le film de son ami Wim), nous attendons de pied ferme l’équipe à notre festival préféré.