Avec son plus récent film, Youth, qui n’avait pas fait l’unanimité à Cannes, Paolo Sorrentino nous rappelle pourquoi nous aimons le cinéma.
Le réalisateur italien de 45 ans confirme avec ce septième long-métrage sa place parmi les grands metteurs en scène. C’est ce plaisir de filmer et la grande tendresse qu’on éprouve envers ses personnages qui tout de suite caractérisent le monde de Sorrentino. Héritier direct de Fellini avec ses accents surréalistes et ses personnages plus grands que nature, Youth se veut une réflexion sur le temps qui passe, l’amitié et la relation au père.
Fred (Michael Caine) et Mick (Harvey Keitel) deux vieux amis, passent des vacances dans un centre de détente au pied des Alpes Suisses (c’est l’hôtel où Thomas Mann écrivit La Montagne Magique). Ils discutent ensemble de la vie, de la mort et du temps révolu. Autour d’eux se déclinent d’autres personnages qui viennent compléter la fresque humaine et philosophique que forme l’ensemble du récit. On retrouve entre autres, une Rachel Weisz convaincante en Lena Ballinger, la fille et conseillère du compositeur Fred Ballinger. Notons également la présence de Paul Dano, jouant Jimmy Tree, un comédien blasé et existentialiste.
Le film laisse encore une grande place à la musique : on y entend Bill Callahan, David Byrne, Godspeed You! Black Emperor et on voit Mark Koezelek chanter. Maradona est aussi personnifié dans le film ainsi que la reine Élisabeth. Notons aussi la scène où éclate le talent et la présence de Jane Fonda en égérie du cinéaste joué par Keitel, un autre hommage que glisse intelligemment Sorrentino dans son film.
La seule déception de ce film fut le moment de quitter ses personnages et rallumer les lumières de la salle de cinéma. Un peu comme moi qui repars vers Montréal et qui laisse ce 40e TIFF avec des images plein la tête. À très bientôt!