Je me suis passablement fourvoyé à propos de mes prédictions électorales: j’ai sans doute confondu mes souhaits pour la réalité… J’y reviens sous peu.
Reste qu’au-delà de l’attentat qui a assombri cette soirée électorale, ce triste événement a démontré toute la force de Pauline Marois lorsque celle-ci a calmé la salle et le maître de cérémonie Yves Desgagné. Bien sûr, celle-ci ne connaissait pas l’ampleur de l’événement qui venait de se passer lorsqu’elle est retournée sur scène pour calmer la foule et terminer son discours, mais elle savait sans aucun doute qu’une menace à sa personne avait eu lieu: on n’interrompt pas un discours de victoire électorale de cette façon s’il n’y a pas une menace sérieuse qui se pose… Mme Marois sort grandie par sa force tranquille et assurée.
Revenons donc aux résultats de cette élection. Depuis le temps où je vous dis qu’il faut se méfier des sondages, on peut maintenant dire que c’est le vote libéral qui est sous-estimé de façon importante par ceux-ci. La difficulté de mesurer les intentions du vote libéral réside dans le fait qu’une très grande proportion d’électeurs libéraux sont gênés de dire publiquement ou aux sondeurs leurs positions. Il est en effet gênant de dire qu’on vote pour un parti qui a institutionnalisé la corruption, le financement illégal, le favoritisme, le népotisme, le mépris de la jeunesse, la dilapidation des fonds publics au bénéfice des contributeurs du parti, le travestissement des orientations gouvernementales au profit des firmes d’ingénierie, le discours vide des slogans creux, et quoi encore?
Il y a quelque chose de profondément petit dans cette résilience du vote libéral, particulièrement hors du West-Island. Je peux bien concevoir que les anglos se sentent prisonniers du parti libéral, mais que les francophones de Trois-Rivières, de la Beauce, de Rivière-du-loup, de Laval, de Québec et d’ailleurs aient voté de façon aussi importante pour le PLQ de Jean Charest après presque 10 ans d’incurie et de détournement des fonds publics au profit des petits amis, je me dis qu’il y a un fort contingent de satisfaits du régime actuel.
À l’image d’un livre marquant écrit par le sociologue et historien Stéphane Kelly il y a plusieurs années, c’est comme si les électeurs libéraux avaient décidé de jouer à «la petite loterie», c’est-à-dire qu’ils ont considéré pouvoir eux aussi tirer profit de la gabegie de nos élites. Plutôt que de condamner la corruption, ceux-ci se sont dits qu’ils pourraient peut-être eux aussi, piger dans le pot à biscuit… Un bon tiers des Québécois préfèrent maintenir un régime qui entretient un système de trafic d’influence, pensant pouvoir en faire partie, plutôt que de lutter contre celui-ci et réinstaurer des pratiques plus transparentes et plus honnêtes. Il y a du mépris de soi là-dedans, un mépris du Québec et du contribuable dans ce réflexe. Il y a quelque chose qui relève d’un petit provincialisme bête, d’une ex-colonie gouvernée par des élites serviles. Nous ressemblons à un pays du tiers-monde qui se refuse à instaurer de saines pratiques de gestion. Il y a des relents de l’ère duplessiste dans cette résilience du Parti libéral.
Nous ne sommes pas complètement sortis de la grande noirceur. On s’ennuie de Georges-Émile Lapalme et de René Lévesque ! La dérive autoritaire et policière qui caractérisent la réponse du gouvernement Charest à la crise étudiante n’ont pas été suffisamment sanctionnées. La corruption et la gestion pour le moins odieuse des fonds publics et des orientations gouvernementales n’ont pas été clairement punies par l’électorat. La république des petits satisfaits perdure. Elle a 50 sièges sur 125.
Je me serais donc attendu à une plus grande poussée de la CAQ: que tous ceux qui ne veulent rien entendre d’un autre référendum ou qui se situent plus à droite de l’échiquier idéologique décident d’appuyer ce nouveau parti qui incarnait un tant soit peu la volonté de «faire le ménage». Ce vote m’apparaissait plus cohérent, plus sain et plus démocratique que ce qui est sorti des urnes hier soir.
Je soigne donc ma gueule de bois politique avec ces quelques réconforts: Jean Charest battu dans Sherbrooke; Léo Bureau-Blouin élu dans Laval-des-rapides; Françoise David élue dans Gouin. Ces trois élections ont valeurs de symboles. Le chef libéral devait porter le blâme de ses décisions odieuses et malveillantes. Le jeune leader étudiant devait être récompensé pour son parcours. La co-porte-parole de QS méritait son entrée à l’Assemblée nationale.
Ces trois résultats et certains autres sont des baumes que je ressens face à la résilience du Parti libéral.
Maintenant, faisons en sorte que notre résilience à nous soit plus forte. Restons mobilisés et vigilants pour que ce que nous avons semé lors de ce printemps québécois puisse s’étendre davantage et un jour pas si lointain, triompher du cynisme, de la satisfaction béate et servile de cette frange significative de notre population qui alimente notre petitesse et le mépris de nous-mêmes.
Parlant de petitesse et de mépris: écrire un billet traitant de l’état d’esprit de ceux qui ont voté PLQ et les insultant sans même prendre la peine de parler à un seul d’entre eux pour leur demander d’expliquer leur choix.
marc tu es une contradiction sur deux pattes.
tu utilises l’espace de discussion offert par un blogueur pour te plaindre que le blogueur ne discute pas avec les gens.
clap clap clap.
mais sinon, tu as voté libéral? l’aurais-tu avoué à un sondeur? à tes amis?
Je ne méprise pas l’électeur libéral (il y a sûrement des libéraux respectables – Henri-François Gautrin et Pierre Paradis sont respectables), je souligne les graves problèmes posés par le choix de l’électeur libéral. Je considère ce choix «petit», opportuniste et méprisant pour le contribuable honnête. Je considère qu’il cautionne le détournement de fonds publics. Contrairement au vote caquiste, que je ne cautionne pas, mais que je peux comprendre. Je n’adhère pas à la CAQ et à sa vision comptable de la société, mais au moins, il y avait dans le vote pour la CAQ une volonté de mieux gérer les fonds publics et de mettre fin à la corruption endémique. Le vote libéral est un vote qui cautionne la dilapidation des taxes et impôts au profit des ti-namis et le détournement de l’État au profit du parti au pouvoir!
Avec Tout Respect, M. Chénier…
M. Tremblay a raison. Vos commentaires sont méprisants. Ils associent non pas une personne ou un parti à des problématiques que vous déplorez, mais vous attaquez de façon continue les gens qui eux ont une opinion différente, un point de vue différent, et vous les considérez aussi corrompus que le parti en question. Le public, vos voisins, vos collègues de travail, vos lecteurs, votre famille…
Vous détestez le PLQ, c’est OK. Vous ne comprenez pas les électeurs du PLQ, c’est OK. Mais de grâce, vos commentaires (« Le vote libéral est un vote qui cautionne la dilapidation des taxes et impôts au profit des ti-namis et le détournement de l’État au profit du parti au pouvoir! »; « Je considère ce choix «petit», opportuniste et méprisant pour le contribuable honnête ») sont pas méprisants envers les électeurs et le public général.
Moi, je haïs le PQ. Je les détestent. À un point exorbitant. Je ne comprends pas ceux qui votent PQ. Mais je plie devant le vote car j’ai confiance à ceux qui m’entourent – je ne méprise pas ceux qui votent PQ. Je vais leurs poser des questions pour les comprendre. Je vais tenter de les convaincre qu’ils ont tord – peut-être. Mais je ne vais pas les traiter de tous les noms simplement pour exprimer mon désaccord, je n’ai pas le mépris envers ceux qui m’entourent pour leurs dirent des choses comme: « Seuls les anti-immigrants votent PQ » (que je ne pense pas, pour être clair). Que ce soit vrai ou faux n’ait aucune importance…L’important c’est de dire que votre haine pour un parti, un chef, une personne, un acte, ou peu importe doit demeurer ciblé. L’étendre envers ceux qui ont une opinion contraire, c’est ça qui est réellement petit et qui réduit réellement la conversation. Au lieu de mépriser, posez-donc la question: « à ceux qui ont voté de telle ou telle façon, je ne comprends pas? ». Vous ne grandirez jamais si vous ne vous intéressez pas de façon sincère à ceux qui sont différents sans les considérer comme des ennemis.
Lorsque vous allez comprendre mieux que les gens ont votés, massivement, et avec conviction, et que vous êtes entourés de gens biens, honnêtes, intègres, intelligents, mais peut-être différents, vous allez peut-être commencer à poser des bonnes questions qui vous feront réaliser les vraies raisons pourquoi autant de gens ont voté PLQ.
Merci
@jonathan
comment tu fais jonathan pour ne pas mépriser les gens que tu haïs à « un point exorbitant » ??
plus fondamentalement tu sais jonathan c’est malsain la haine.
tu devrais arrêter ca.
@le calinours bienveillant
1. Je me plains que le blogueur n’a pas pris le temps de discuter et de s’informer AVANT d’écrire son texte. Je trouve l’approche d’insulter un groupe peu propice à la discussion avec eux.
2. J’ai voté pour la CAQ et je ne m’en suis pas caché. J’ai été déçu de voir autant de votes pour les Libéraux et j’aurais préféré que ces gens aient voté pour la CAQ mais je ne ressens pas le besoin de les insulter.
@Jean-Félix Chénier:
Je sais que ça pourrait vous surprendre mais il y a des gens qui ne veulent pas que le Québec se sépare. Pour eux, ce prospect les attire autant qu’une amputation de la jambe. Donc voter pour le PQ, ON ou QS n’est pas une option est il reste donc le PL ou la CAQ. François Legault n’a pas été capable de les convaincre qu’il représentait une option crédible et ils ont donc voté Libéral, non parce qu’ils se complaisent dans la corruption et la mauvaise gestion mais parce que les autres options sont encore pires à leurs yeux.
@marc tremblay
1. jean-felix base son opinion sur un fait: la différence entre les sondages et le résultat final. si t’es pas d’accord avec ses déductions dis-le, mais tu peux pas l’accuser de ne pas avoir parlé aux gens parce que primo t’en sais rien et secondo parce que justement, les gens à qui il aurait du parler sont les menteurs qui n’ont pas avoué avoir l’intention de voter libéral. alors même s’il avait voulu leur parler, comment dénicher un de ces hurluberlus? rien de mieux que tendre une perche sur son blog.
2. bon, toi aussi tu es surpris que tant de gens aient voté libéral. bienvenue dans le club. pourquoi selon toi les sondages ne leur donnaient que vingt-six ou vingt-sept pour cent?
ensuite tu écris:
« non parce qu’ils se complaisent dans la corruption et la mauvaise gestion mais parce que les autres options sont encore pires… »
tu crois que des gens pensent que la CAQ est encore pire que la corruption et la mauvaise gestion?!?!? voyons marc un peu de sérieux. la théorie de jean-félix, soit que ces gens sont de pauvres larbins est bien plus crédible.
@le calinours bienveillant
Veuillez relire la phrase: » François Legault n’a pas été capable de les convaincre qu’il représentait une option crédible et ils ont donc voté Libéral. » Soit vous l’avez sautée, soit elle vous donne de la difficulté de compréhension.
ben disons que du tiers faut enlever les anglais monarchistes et les vieux lessivés du cerveau qui réfléchissent pu.
mais quand même ces gens qui « préfèrent maintenir un régime qui entretient un système de trafic d’influence, pensant pouvoir en faire partie, plutôt que de lutter contre celui-ci et réinstaurer des pratiques plus transparentes et plus honnêtes » sont un fléau.
comment faire pour les rendre plus vertueux?
Un blog n’est pas un lieu où on peut s’exprimer et donner son opinion librement? Je ne trouve pas l’auteur méprisant. Il dit ce qu’il pense, ce à quoi sert le blog. Il y a des blog pire que ça vous savez. Moi je trouve une partie de son analyse plutôt intéressante et lucide.
Dites-nous donc alors, Marc Tremblay et Jonathan, pourquoi votez-vous PLQ? Ça va peut-être m’aider à comprendre pourquoi autant de gens cautionnent les scandales qui sont sorties au fil des ans concernant le PLQ, car même si les autres partis ne sont pas parfait concernant la corruption par exemple, jamais un parti n’aura été aussi loin que celui du PLQ.
Mlle Geneviève,
Votre jugement sur l’importance des scandales est basé, je présume, sur ce qu’est rapporté dans les médias. D’abord, vous avez plus que raison que le trait corruptible n’attaque pas un parti particulier comme un virus qui n’attaque qu’un profil génétique particulier. Second, pour ceux qui sont assez proches des manchettes, il est clair que les médias déforment de façon assez considérable les nouvelles. J’ai vu plus d’un scandale inventé de toute pièce par des journalistes – sans preuves, sans faits, simplement en faisant des allusions scandaleuses qui n’ont pas rapport, surtout dans des moments où il n’y avait pas de changement matériels dans les histoires, seulement un bon timing pour la parution des scandales. Je prends donc la gravité et le nombre de scandales avec pas mal de sel, et je considère que c’est possible que des gens trichent, mais que ce n’est pas systématique envers un parti en particulier. Pour clore avec cette facette, je considère que les tricheurs les plus communs dans le gouvernement, ce n’est pas les gens élus, c’est les fonctionnaires qui acceptent ou n’acceptent pas de faire une chose ou l’autre basé sur leur propre vision. Ces gens là, on ne les élit pas – ils sont là avant l’arrivée d’un parti, et ils le seront toujours lorsque le prochain parti sera au pouvoir. Ils sont difficiles à pincer, difficiles à évincer.
Mais les vraies raisons qui me propulsent à voter PLQ, c’est que l’économie d’un village, d’une ville, d’une région et d’une province ne roule pas sur des cafés et des beds & breakfasts à côté d’une piste cyclable. (Tant mieux si c’est là, et j’apprécie leur présence). Mais dans la vraie vie, ça prends de l’économie, et du massif. Et aucune autre facette de l’économie n’est aussi profitable que le primaire: la récolte de la nature pour en dériver un produit avec une valeur – Mines, Forêt, Agriculture, Hydro, Éolien, etc. L’Argent rentre de l’extérieur de la province au lieu de simplement la faire tourner à l’intérieur, d’une personne à l’autre. Le PLQ semblait le seul parti à le comprendre. Y-a-t-il des limites? Sure. Mais encore une fois, le PLQ semblait les seuls à comprendre ces limites. Le PQ est contre RTAlcan, le développement miner, les forêts, et je gage qu’ils ne feront pas grand chose pour l’Agriculture et je pense qu’il vont se faire une joie de promouvoir les éoliennes octroyés pendant la gouverne PLQ. Je vois dans le PLQ une compréhension fondamentale que les choses coûtent toujours plus cher qu’avant et que geler des tarifs c’est s’isoler de la réalité. J’aime pas payer plus, mais je sais que je dois le faire.
Le PLQ est aussi seul à pencher clairement pur un Canada fonctionnel, harmonieux, et juste et équitable. Contrairement à ce que les médias nous présentent, il y a des canadiens français qui n’ont aucun problème à vivre avec un écusson fleur de lysé à côté d’un écusson érable – et ils sont plusieurs. Dont moi. Il n’y a simplement pas de choix à faire entre les deux; contrairement aux américains, au Canada, on a pas de problèmes à vivre avec plus d’une identité (Canadien Français, ou Montréalais Juif, ou Haligonien-Libanais, ou Alberto-Ukrainien). Ça ne fait rien pour nous d’avoir plus d’un aspect. Je ne vois pas cette hétérogénéité accepté dans les autres partis.
Je ne clame pas que le PLQ est parfait (je pointe facilement au vidage des ing. du MTQ), simplement que dans le contexte actuel, il est plus approprié. Mais c’est possible aussi qu’e d’autres personnes ont voté PLQ pour la coupe de cheveux de Jean Charest, ou le slogan.
J’espère que ça vous éclaircit un peu plus.
Juste quelques précisions: Le PLQ sous Jean Charest est unique en plusieurs points (ce n’était pas pareil lorsque ce parti était dirigé par un autre chef): M. Charest bénéficiait pendant 12 ans de 75 000$ en salaire supplémentaire provenant de son parti (financement douteux); il exigeait de ses ministres qu’ils rapportent 100 000$ par année en financement, ce qui incite au financement illégal; il prenait des décisions qui favorisaient les contributeurs du parti (garderies, panneaux routiers, tableaux blancs dans les écoles, projets autoroutiers et barrages construits par des firmes d’ingénierie contributrices au parti, vente de concessions pétrolières et gazières sous contrats secrets, complaisance envers les minières)… Bref, ce sont les orientations gouvernementales qui sont détournées, pas juste des petites politiques de renvoi d’ascenseur comme on a pu le voir sous le PQ de Bernard Landry avec Oxygène 9 (une firme de communication ne peut modifier les orientations gouvernementales et l’ampleur des contrats octroyés est minime…). Donc le niveau de corruption n’est pas le même. Sous Jean Charest, nous avons atteint des sommets jamais atteints auparavant. Lisez Michel David ce matin, il reprend quelque peu mes assertions: http://www.ledevoir.com/politique/elections-2012/358553/a-hauteur-de-politicien
M. Chénier,
Ouf, si vous n’avez pas encore compris que le Devoir est maintenant l’info-lettre du PQ, vous avez encore des questions à vous poser. Les journalistes du Devoir sont moins fiables que le chat de mon voisin – ils fabriquent les histoires. Ayant été témoin de première loge lors d’une de leurs tactiques de salissage, je peux vous assurer que je n’ai pas de leçons à prendre du Devoir.
Pour clarifier:
Vous vous fiez à un journaliste du Devoir (article barré d’ailleurs). Quelle preuve avez-vous que le journaliste a écrit sans la moindre petite inclinaison politique? Son professionnalisme? OK, je considère…Vous avez d’un côté des ingénieurs, géologues, architectes, docteurs, avocats, etc.. qui font parti d’un ordre professionnel, qui ne peuvent pas changer l’opinion publique mais qui peuvent être scrutés et à la limite être destitués de leurs fonctions, et qui, semblerait-il, soient tordus et croches, all of ’em. Mais les journalistes, qui ne font pas parti de façon obligatoire à un ordre professionnel, qui ne sont imputables par personne, qui ont la possibilité de modifier la perception du publique général, qui peuvent s’échapper d’un scrutin sévère par le simple nombre d’articles publiés, mais eux, ils sont tous blancs comme neige! Des héros! Toute la gang! (Sauf ceux de TVA, je présume que vous répondrez)…
Hmmm…
Vous savez comme nous tous qu’il y en a des bon et des mauvais comme dans tout. Et si vous ne vous fiez qu’à une source journalistique, votre impression restera probablement déformé.
Mais tout ceci est accessoire. Je sais.
Dans la viande du sujet: vous croyez que le PLQ est corrompu comme sans bon sens et de toute évidence, vous ne les supportez pas. C’est cool. No problemo.
Vous décriez la situation du chef, c’est cool. No problemo.
Mais vous vous insurgez que les gens ne soient pas aussi scandalisé que vous. Primo, je viens juste de vous identifier un mécanisme qui fait que des gens ne soient pas scandalisé ou ne voient pas cela comme un enjeu principal. Secundo, vous ne vous adressez qu’à une seule des facettes que j’ai soulevé. Il y a des gens qui voient l’importance ailleurs. Là où vous me pincerez, c’est le jour ou je décrie haut et fort les abus financiers inévitables dont sera coupable le PQ.
En somme et tout, c’est correct si vous êtes de tous vos états contre le PLQ, le coeur de ce sujet, je pense, est que vous ne pouvez pas simplement associer la corruption que vous percevez du chef avec chaque personne qui ait voté PLQ – comme vous semblez le faire. C’est ça le mépris qui est déploré.
J’espère que c’est plus clair ainsi.
ah la la jonathan.
quel barbeau que ce dernier commentaire!
ton introduction est une perle.
suite à l’invitation de jean-félix à lire une autre opinion qui va dans le même sens que la sienne, tu pars sur une dérape totale contre le devoir. tu finis même par accuser jean-félix de considérer tous les journalistes comme de nobles chevaliers!! (« Des héros! Toute la gang! ») mon gars! alors qu’il te suffisait de t’abonner au seul quotidien indépendant du québec, de lire la chronique, et de commenter son contenu!! ton argument est vraiment pas bon.
pour le reste, à travers tes figures de style, je crois comprendre que tu acceptes mal que l’on méprise les gens qui votent pour un parti politique qui s’adonne à la corruption. tu donnes l’exemple des gens qui aiment le canada. pour eux, ces gens qui préfèrent que le voisin gère leurs affaires, cette question prime sur tout. soit. mais ces gens habituellement n’ont pas honte de leur choix. ils le disent aux sondeurs.
tu es donc légèrement hors-sujet. en effet ici il est question des larbins qui ont honte de voter pour le parti libéral, mais qui le font tout de même. l’existence de ces gens est prouvée par la différence entre les sondages et les résultats.
qu’en penses-tu jonathan?
@ jonathan
C’est clair comme de l’eau de vaisselles. Vous confondez chroniqueur journalistique avec journaliste-reporter. Faudra faire mieux la prochaine fois pour me convaincre.
M. Sauvageau,
J’ai avoué moi-même que mes commentaires sur les journalistes sont « accessoire »s. Vous pouvez relire mon post. C’est là.
J’ai mon opinion au sujet des journalistes. Je pense que le devoir publie occasionnellement des fabrications (et donc la crédibilité est miné) et que les éditoriaux sont identifiés d’un titre avec un police de 6pts (laissant donc croire au lecteurs diagonaux que des opinions sont des faits), contrairement au National Post où les éditoriaux sont identifiés clairement avec une police de 48 pts (là, il n’y a aucun doute pour personne) . Mais encore, c’est accessoire, c’est à côté de la track. J’avoue! Je poursuis pas cette avenue là, ça ne donne rien.
Mais n’ai-je pas identifié également des raisons valables pour voter PLQ? Et même si la grand-mère en face de chez moi a voté pour la personne qui avait le timbre de voix le plus agréable, ou que l’autre a voté pour celui qui s’habillait de la façon la plus correcte, j’ai pas de problèmes avec ces raisons là. I mean, geez: pile ou face et j’ai pas de problème avec ça – ils ont voté. (J’espère qu’on a remarqué mon exagération…) Et ce n’est pas la première fois que les sondages ont tord…je repense à l’élection Albertaine il n’y a pas très longtemps…(Sondés Électeurs)
La coeur de la patente, c’est de dire que ceux qui votent PLQ doivent être méprisé parce qu’ils n’ont pas mis les allégations de corruption comme priorité 1 dans leur réflexion. C’est ça que je déplore.
J’espère que c’est clair que je ne suis pas là pour défendre le PLQ dans cette réflexion (même si j’ai voté pour eux), je suis contre ceux qui méprisent les autres (leurs voisins, leurs ex-amis, leurs collègues de travail, leurs camarades de classe) parce qu’ils ne voient pas les mêmes priorités dans leurs réflexions.
Démoniser le PLQ tant que vous voulez, I don’t care (ici du moins) – c’est eux qui se placent dans la mire et ils ont en partie ce qu’ils méritent. Mais, STP, n’attaquez pas les gens parce qu’ils ne voient pas ça de la même façon ou selon la même priorité. Ayez confiance en leur jugement.
J’ai lu à quelque part un excellent commentaire à quelque part faisant état qu’il y a des divisions profondes – approx. 30% PQ / approx. 30% PLQ / approx. 30% CAQ – et que ça prends UNE personne pour unifier tout le monde. Malheureusement, je suis en désaccord avec ce commentaire, je pense que ça prends 8M de personnes pour unifier la province et réaliser que tout le monde est pertinent. La vie est plus grande que la politique électorale.
Merci de m’avoir permis de clarifier encore plus.
ha ha! jonathan!
laisse-moi juxtaposer ces deux extraits:
« si la grand-mère en face de chez moi a voté pour la personne qui avait le timbre de voix le plus agréable, ou que l’autre a voté pour celui qui s’habillait de la façon la plus correcte, j’ai pas de problèmes avec ces raisons là. »
et, plus loin, à propos des mêmes électeurs, tu nous donnes le conseil suivant:
« Ayez confiance en leur jugement. »
oui oui. c’est de toi.
Jonathan. Je ne suis pas contre le développement économique… du nord par exemple. Seulement, je m’inquiète lorsque le gouvernement (PLQ dans ce cas-ci) développe les infrastructures à nos frais pour qu’une compagnie minière chinoise en tire des profits, sans doute faramineux, et qui transformeront finalement le minerais chez eux. Que restera-t-il pour les québécois à part quelques emplois sur une durée du 10-15 ans – pour construire ces infrastructures et entretenir ensuite. Et après quoi…dépolluer quand ils auront pris ce qu’il auront voulu? À nos frais encore une fois? Le PLQ ne m’a pas convaincu que le développement économique des régions était pour être si bénéfique et payant pour nous (le peuple québécois et non pas seulement une poignée de personnes), pas au prix qu’on leur laisse la matière première.
Mlle Geneviève,
J’entends vos inquiétudes et je suis compréhensif vis-à-vis vos craintes. Merci d’avoir partagé. Mais si vous me permettez, vous avez soulevé de nombreux points et j’aimerais en adresser quelques uns…
D’abord, on se font pas mal de l’origine de la compagnie. En fait, c’est mieux que l’argent provienne de l’extérieur – comme ça, on s’enrichit comme société au lieu de simplement faire circuler d’une personne à une autre. Mais ça, c’est juste un point pour me réchauffer.
Second, ce qui n’a pas été circulé dans les médias, et ce qui est souvent mal compris quand ont dit que si on rehausse les redevances, les compagnies vont réduire les dépenses – quitte même à les investir ailleurs. C’est pour cela que le PQ a signé des ententes secrètes avec des minières pour qu’ils ne payent pas de redevances dans les années 90…je pense à Falconbridge tout particulièrement. On dirait qu’ils l’ont oublié…mais bon. Le PQ de cette époque à négligé un aspect primordial…les minières cherchent des gisements avant de les trouver. Et cette facette est cruciale. Il y a bel et bien des gisements dans la province, mais il faut les trouver, les circonscrire. Et ça, ça ne rapporte 0$ en profits et que du risque pour des dizaines d’années (maintenant). Un indice découvert en 1980 n’a toujours pas de garantie de se faire exploitée aujourd’hui. Il y a énormément de facteurs à considérer (valeur de métal, intérêt des investisseurs, complications enviro, main d’oeuvre, machinerie, logistique…) Il faut donc comptabiliser environ 10 ans de recherche avant de voir rentre le dollar numéro 1. (Sauf exceptions…).
En chiffres, on peut donc dire qu’avec le status quo, nous aurions disons 12% de chaque dollar de profits. En exigeant plus, selon la formule PQ promue, les compagnies devront non pas payer selon leurs profits, mais selon le prix de vente publié à court terme (le prix spot). Autrement dit, compagnie minière X qui vend son or à 1200$ l’once pour assurer ses ventes sera assujettie à un tarif fixé par le prix spot, dont il n’a aucun contrôle et dont il ne fait que subir selon l’humeur du marché – qui en passant est plus lié à l’économie mondiale qu’au prix de production. C’est comme si je vous disais que vous ne payerai plus l’impôt selon votre revenu, mais selon un pourcentage du revenu quotidien publié des hauts dirigeants bancaires en disant que vous POURRIEZ faire ce revenu.
Autre item: Dans les estimations financières des autres partis, on ne prends jamais en considération le désintéressement des investisseurs à financer des projets miniers s’ils ne sont pas des plus rentables. Ça rapporte plus 10% de 100 + 30% des impôts des travailleurs, que 25% de 50 + 30% des impôts de la moitié des travailleurs.
Malheureusement, après avoir patienté longuement au travers de la présentation de la future ministre des ressources naturelles au PQ, je vois clairement que ce facteur n’a pas été comptabilisé. Je ne jouerai pas au faire-peur: les compagnies minières avec des projets ouvrables aujourd’hui resteront ouverts demain. Mais des 10 projets qui auraient pu ouvrir demain, seulement 3-4 le seront. Telle est la précarité du financement minier – un domaine absolument fascinant soit dit en passant! On peut en discuter longuement si ça peut vous intéresser.
Vous avez mentionné les travailleurs et leurs impôts. Un brillant économiste m’a déjà défilé les chiffres et je vous assure que puisque la moyenne salariale des travailleurs nordiques est au delà de 75k, c’est très intéressant de chercher 30% de ce montant et c’est intéressant de mettre plus de ces gens sur les chantiers. Mais outre ça, les travailleurs n’ont pas des emplois pour un projet…mais des talents applicables dans bien d’autres projets. C’est une carrière à haut défis très alléchants.
Le PLQ avait mis sur pied un programme de remise à neuf d’un territoire exploité – la réclamation totale – et il y a des francs succès partout dans le monde – nous allions être sur la même cadence et j’espère que ça ira de l’avant. En somme, c’est les compagnies minières qui allaient devoir faire la réclamation de leurs sites. C’était de leur initiative.
Le PLQ avait également mis en place un système de révision équivalent au BAPE pour tous les projets miniers – contrairement au PQ qui l’exigeait seulement pour les GROS projets de 7 000 t par jour et plus (ce qui est déjà pas énorme).
Le PLQ avait aussi mis en place un mécanisme de veto pour les communautés…ce que personnellement je déplore et j’espère sera rabattu mais qui avait fait bien plaisir à Québec Meilleure Mine.
Bref, le PLQ était excessivement progressiste dans leur approche minière. J’ai eu beaucoup de vives et difficiles discussions car ils n’étaient pas les amis des minières comme plusieurs le prétendent – croyez moi. La route 167 – elle aurait couté moins cher aux minières car elles ne l’auraient pas fait au même standard que le MTQ (en chemin forestier 4-saisons tout au plus) et ça aurait été fait pas mal plus vite.
En bref, je ne veux pas que faire l’éloge des compagnies minières…ils ont leurs tords. Mais ces tords sont très, très, très différents de ceux qui sont médiatisés et c’est vraiment dommage qu’on de focus pas là dessus plutôt que de véhiculer des stéréotypes.
Mais bon, je prends trop de temps…et mon but n’est pas de vous persuader, simplement de vous informer pourquoi nos raisonnements soient différents.
Merci de votre lecture.
Je pense que la « résilience libérale » est due à plusieurs facteurs:
-Comme vous le soulevez, un certain nombre de personnes envisageant de voter libéral ont été gênés de le dire aux sondeurs, même si les sondages sont anonymes et que normalement ça ne devrait pas poser de problème. Je crois aussi qu’il y a une proportion d’entre eux qui déclaraient vouloir voter CAQ, ce qui aurait légèrement sur-estimé le parti de François Legault dans certains comtés.
-D’après ce que j’ai pu observer autour de moi et lire sur Internet, le Parti Libéral aurait le don, très souvent, d’aller chercher comme candidats des gens très enracinés et appréciés dans leurs milieux. Il y a beaucoup de gens qui votent pour le parti mais aussi beaucoup (surtout dans les régions) qui vont voter pour le candidat local avant tout. Je trouve que les maisons de sondages sous-estiment gravement ce facteur; mais peut-être qu’étant originaire d’une région, je connais davantage ce phénomène. J’ai vu beaucoup de gens voter pour quelqu’un qu’ils appréciaient, même s’ils n’étaient pas tout à fait d’accord avec le parti représenté.
-Oui, la CAQ aurait pu cristalliser le vote des non-souverainistes et des gens qui n’approuvent pas le programme du PQ et/ou Pauline Marois. Cependant, le parti est trop neuf, trop relié dans la tête de beaucoup à l’ancienne ADQ, avec un programme trop semblable, et sans un chef ayant un certain charisme comme Mario Dumont (il en fallait pour tenir à lui seul un parti dont il a été pendant des années le seul député et lui assurer une constante visibilité médiatique, un des nerfs de la guerre en politique contemporaine).
Beaucoup de journalistes trouvent que Legault a fait une bonne campagne; je ne suis pas de cet avis. Je trouve qu’il s’est trop contredit, qu’il a trop louvoyé, disant d’abord qu’il serait intraitable, puis adoucissant son discours (comme si les gens avaient oublié ce qu’il avait dit quelque jours avant) et faisant des concessions qui lui ont même coûté des électeurs qui voulaient au départ voter pour son parti, et ayant été se chercher des vedettes controversées. Jacques Duchesneau ne fait pas l’unanimité, et encore moins Gaétan Barrette.
Legault a fait des promesses irresponsables et irréalisables. Un seul exemple: un médecin de famille par québécois dans un délai X, les gens l’ont trop entendu déjà et n’y croient plus depuis longtemps. En outre, bien beau demander aux omnis de travailler davantage, mais tout le monde que je connais qui a un médecin de famille ne peut le voir avant au moins deux mois (dans le meilleur des cas) et bien souvent la seule solution est de tenter de le voir au sans-rendez-vous. Alors on se dit, mettons que je suis sur la liste de X médecin qui est déjà surchargé et on lui demande d’en suivre 200 de plus, je vais attendre combien de temps au juste?? 1 an?
Enfin, dernier élément de ce post, le PQ m’apparaît sur le déclin. Il doit décider s’il abandonne son option indépendantiste et se présente comme un parti de gouvernement, et laisse le flambeau souverainiste à d’autres, ou s’il privilégie l’option de la souveraineté au risque d’être éloigné du pouvoir pendant longtemps. Mais aucun parti n’obtiendra une majorité en étant, dans l’esprit des gens, très défini à quelque chose qui est loin d’être voulu par la majorité.
Excusez-moi ce très long post. J’aime bien votre blogue et je le lis souvent.
Mlle. Sophie,
C’est des commentaires très intéressants. Merci.
@Jonathan
« Lorsque vous allez comprendre mieux que les gens ont votés (sic), massivement, et avec conviction, et que vous êtes entourés de gens biens (sic), honnêtes, intègres, intelligents, mais peut-être différents, vous allez peut-être commencer à poser des bonnes questions qui vous feront réaliser les vraies raisons pourquoi (sic) autant de gens ont voté PLQ. »
Je continue de croire que le parti qui a remporté la bataille du vote de conviction est Québec Solidaire, pourtant loin derrière avec 6 % de voix. Voter pour un parti seulement par défaut, ce n’est pas de la conviction très très solide. Vote stratégique, vote de peur, vote manipulé, vote mal informé, vote volatil (de l’ADQ au NPD, du NPD à la CAQ…)… Que les Libéraux aient obtenu autant de voix me dégoûte mais ne me surprend pas outre mesure. En auraient-ils obtenu autant sans leur campagne de peur?
Les « vraies raisons » pour lesquelles tant de gens ont voté PLQ? Sans doute y en a-t-il effectivement quelques-uns qui votent par conviction. Mais je crois sincèrement que les Libéraux ne se seraient pas rendus aussi loin sans ceux qui votent libéral par défaut (sans même se poser de question), sans ceux que les médias (leurs amis) ont manipulé, mais aussi, sans ceux, vulnérables, à qui ce noble et digne parti que vous défendez est allé faire de fausses menaces sur ce qui pouvait arriver si le Québec se séparait. Tout au long de cette campagne, on n’a pas beaucoup entendu les Libéraux, si ce n’est pour sortir leur arme de prédilection : la menace souverainiste. Le PLQ se présentait comme le seul parti fédéraliste (accusant la CAQ d’avoir des intentions cachées sur la question de la souveraineté). Qu’on brandisse cette arme en arpentant les quartiers où vivent des milliers et des milliers d’immigrants, leur faisant croire que si le Québec se sépare, ils seront chassés dans leur pays d’origine, je ne trouve pas ça très très honnête. Je trouve ça même vil, honteux et barbare. Le PLQ ne s’intéresse à eux que pour obtenir leurs votes. Et c’est sans parler de ce qu’on fait croire aux personnes âgées, de la façon dont on les utilise elles aussi.
Le PLQ est aussi avantagé par un mode de scrutin qu’il refuse de voir changer. Enfin, le PLQ est avantagé du fait qu’aucun autre parti fédéraliste n’existe pour lui faire concurrence du côté des anglophones (qui doivent être bien peu à avoir voté CAQ). Vivement la venue du NPD Québec! Au moins, nous aurons, si celui-ci voit vraiment le jour, une plus grande diversité de voix. Vivement aussi la réforme du mode de scrutin! Sans ça, nous ne pourrons jamais nous approcher réellement de cette chose que l’on nomme trop facilement, et peut-être à tort, « démocratie ».
ImaginezAutreChose…
On se rejoint dans plusieurs aspects. D’abord, moi aussi j’ai hâte de voir une aile NPD au Québec, ça manque dans le paysage politique.
Sans rentrer dans les détails, le mode de scrutin joue des tours à tous. Le PQ a déjà obtenu le pouvoir tout en ayant obtenu moins de votes que le PLQ – ça les a avantagés parfois également. Il y a aussi M. Kadir, qui avec seulement 8000 voies de majorité, à pu freiner (ou presque) le projet de l’amphithéâtre de Québec qui était appuyé par des centaines de milliers de personnes (8 000 vs X00 000). Bref, le mode électoral ne fait pas qu’avantager certains – il y a des points forts également pour d’autres et des surprises parfois difficiles à gober (j’imagine surtout la CAQ, 27% des voies mais pas 20% des sièges…).
Moi aussi je suis d’avis que des campagnes négatives, c’est dommage. Mais je suis d’avis que c’est la nature humaine de réagir face à un danger avant de réagir à une récompense. J’aimerais parfois que la nature humaine ne soit pas ainsi.
Intéressant comme discussion.
Merci!
Petit dernier point…
…je n’ai pas souvent vu de médias accorder de faveurs envers le PLQ…vous? Les éditeurs de Québecor semblaient plutôt favorables à la CAQ, la balance…bof, PQ ou QS…il n’y a pas grand chose que j’ai vu qui supportait le PLQ. Ça faisait la quasi unanimité dans les médias que le PLQ devait partir.
Vous oubliez que la plupart du monde ne lit pas trop les journaux (même ceux de quebecor) et ne passent pas leurs journées à se poser des questions de politique. Plusieurs personnes proches de moi ne reconnaissaient même pas les logos des partis à une semaine du vote, et certains ont des diplômes universitaires.
La politique n’intéresse tout simplement pas beaucoup de monde, et à force d’être politisé, on oublie cela.
Moi je capotais. Je capotais parce que je savais que les libéraux pouvaient très bien rentrer à nouveau. Je capotais de voir tous ceux – au Voir ou ailleurs – qui conspuaient le vote stratégique. De voir Quebecor booster artificiellement la caq (qui plafonnait dans les même 18% que Mario Dumont jadis, avant la campagne). De voir tout ça.
De voir tous ces gens avec leur lunette déformante, grossissante, surestimer l’importance de l’actualité dans le vote, en croyant que leur entourage politisé ressemble à la société, alors que l’électeur lambda, il réfléchit à d’autres choses dans la vie.
Il ne mérite pas de mépris pour autant, et encore moins d’accusation de manque de moralité!! C’est aux hurluberlus qui se sont trompés de faire preuve d’humilité, et d’en appeler aux prochaines élections – qui ne sauront tarder – à un vote plus stratégique et structuré de ceux – la minorité – qui suivent la politique et qui ont à coeur l’intérêt du Québec.
Dernier point (réplique à Sophie): Le PQ n’est pas sur le déclin. L’équipe de députés péquistes est exceptionnellement forte et solide, si on la compare à ce qui reste des libéraux (Charest ayant eu la facheuse manie d’éloigner toutes les personnes d’envergure pur ne s’entourer que de yes-man). Le PQ bat de l’aile à cause de Pauline Marois, qui, malgré sa ténacité, ne soulève pas les masses, et qui fait l’objet, au contraire, d’antipathie de la part de plusieurs.
La cause de la souveraineté du Québec ne mourra pas, elle est là pour se réaliser, ou pour s’éteindre en même temps que le fait français en Amérique. Moi je ne l’abandonnerai pas de mon vivant et j’ai même pas 30 ans.
C’est comme la protection de l’environnement : tant qu’il y aura de la pollution et des espèces qui disparaissent, que nous seront dans un modèle de développement non durable, il y aura des écologistes. Ce sont des causes qui sont là pour, soit durer, soit se réaliser. Mais qui ne peuvent pas être abandonnées.
« Vous oubliez que la plupart du monde ne lit pas trop les journaux (même ceux de quebecor) et ne passent pas leurs journées à se poser des questions de politique. Plusieurs personnes proches de moi ne reconnaissaient même pas les logos des partis à une semaine du vote »
« La politique n’intéresse tout simplement pas beaucoup de monde, et à force d’être politisé, on oublie cela. »
M. Victor,
Merci sincèrement. Ça rappelle à la réalité! Vos commentaires sont très pertinents et je suis content du rappel à l’ordre!
Pas d’accord sur l’histoire de la cause souverainiste, mais je comprends le point de vue.
Très agréable de lire vos lignes.
Merci encore.
Moi aussi j’aimerais beaucoup que l’indépendance se réalise; mais je trouve que de moins en moins le PQ apparaît comme son véhicule privilégié. Tout en reconnaissant votre point sur la qualité de l’équipe entourant Pauline Marois, je ne suis pas sûre qu’on puisse tout mettre sur le dos du/de la cheffe. Avec André Boisclair, ç’avait mal été aussi. Avec Bernard Landry, également, quoique dans une moindre mesure. Même la victoire majoritaire de Lucien Bouchard en 1998 avait été remportée avec une minorité du vote. Le PQ ne s’est pas relevé de la défaite référendaire, et porte toujours le boulet de la menace de référendum, comme la campagne l’a bien démontré. Je suis sûre que Pauline Marois ne voulait pas parler de référendum, mais Charest et Legault ne lui ont pas donné le choix. Et ces dernières années, dès qu’un chef du PQ parle de référendum, il est en terrain miné, sauf Parizeau en 1994 à cause du contexte (échec de l’accord du Lac Meech en 1990).
J’ai voté pour le PQ cette année, pas parce que j’aime Marois outre-mesure ni que je croie réaliste que la souveraineté se réalise à court ou moyen terme mais parce que je ne voulais pas risquer de favoriser la ré-élection de Charest en votant pour QS ou ON, et que je ne pouvais envisager de voter ni pour la CAQ ni pour les libéraux.
Je crois cependant que le PQ, dans un contexte qui, vraisemblablement, ne favorisera pas la montée en popularité de l’idée d’indépendance dans les prochaines années (croyez-moi je serai contente si je me trompe), est dans une situation où il peut difficilement gagner. Quand il parle trop de référendum et de souveraineté, les intentions de vote baissent (à partir du moment où Marois a été obligée d’en parler dans les débats, les intentions de vote francophones ont baissé progressivement en-deça du minimum pour un gouvernement majoritaire); quand il veut concentrer son discours sur ses qualités de gouvernement, ses militants brassent la cage, contestent le leadership du chef, menacent de quitter le parti et/ou le font, par exemple Jean-Martin Aussant. J’ai beaucoup d’admiration pour ce monsieur, que j’ai eu l’occasion d’entendre parler et qui est articulé et convaincant. C’est courageux d’avoir lancé un nouveau parti, et je serai très heureuse si Option Nationale devient une force politique majeure, mais pour le moment je suis plutôt sceptique.
À la base, Victor, je suis d’accord avec ce que vous dites, mais j’ai du mal à être idéaliste, bien que j’admire ceux qui le sont. 🙂
Les campagnes de peur des libéraux, au fil des ans et des élections, secondés par les différents partis fédéralistes, n’ont pas apportées que des votes.
Ils sont aussi responsables que certaines personnes plus fragiles que d’autres et ayant confiance en ces manipulateurs, commettent des actes graves et meurtriers en ayant l’impression de bien faire. Et même, selon le degré de leurs errances, de « sauver » leur nation…
Je me souviens de la panique de certaines personnes âgées en 1976, le soir du 15 novembre. Elles étaient certaines qu’elles n’auraient plus de pension le mois suivant. Le député libéral sortant le leur avait dit et les religieuses du pouvoir l’avaient répété.
On ne peut discuter avec la masse libérale parce qu’elle se cache et qu’elle a honte. Peu politisé, grand-père votait rouge, je le fais. Ma voisine me disait ça il y a deux semaines… Ils ont honte et ils ont raison. Tant pis pour nous.
M. Chénier, votre discours me semble un peu court, comme l’ont souligné certains ici même. Je suis tout aussi abasourdi que vous des 50 sièges obtenus par les Libéraux, mais croire sérieusement que même une minorité des gens qui ont voté pour eux espèrent tirer profit des magouilles qui ont teinté la fin de leur mandat est à tout le moins loufoque. Je crois que les hypothèses avancées par certains de vos lecteurs sont bien plus plausibles. Le manque d’information, le vote automatique, la peur (bien entretenue par le discours libéral) d’un référendum, la jeunesse de la CAQ, le vote pour le candidat au détriment du parti sont des raisons qui ont certainement eu plus d’impact sur la » victoire » libérale. J’y vais d’une autre hypothèse qu’on ne semble pas avoir mentionnée : le support à la position du gouvernement sur la hausse des frais de scolarité, à leur obsession pour l’ordre et la stabilité. Même si le conflit étudiant qui a servi de prétexte au déclenchement des élections a été complètement évacué de la campagne, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’a pas constitué LA question de l’urne pour plusieurs citoyens. Je soupçonne même plusieurs électeurs d’avoir voté libéral uniquement sur cette base : le gouvernement a tenu tête aux étudiants. Ce conflit a tellement polarisé les opinions durant les derniers mois qu’il aurait peut-être a lui seul occulté tous les désastres qui ont marqué la fin du mandat libéral.
Je suis en accord avec vous, la résilience libérale repose sur plusieurs facteurs, mais je désirais insister sur ce que je considérais le plus problématique avec «le vote libéral» en 2012.
Le véritable gagnant de l’élection est le PLQ pour qui je n’ai pas voté. On envisageait une chute libre pour ce parti moribond à l’instar du Bloc québécois. Les libéraux ont les pieds solides partout. Ce sont les médias montréalais, les intellectuels invités à se prononcer dans l’espace public et les réseaux sociaux qui ont fait croire que le PLQ allait être battu à plates coutures. Dans ces milieux, il était presque impossible de se faire entendre sans se faire démolir.
Montréal a voté libéral. Seuls le Plateau Mont-Royal et le bord du fleuve Saint-Laurent à l’est de Papineau ont fait exception. Ailleurs, ce sont la Montérégie, Lanaudière et les circonscriptions du nord du Québec, qui ont voté PQ. Les autres régions ont voté pour le PLQ. Et c’est bien compréhensible. La population dépend du Gouvernement pour vivre. À Québec, les fonctionnaires ont peur d’être rétrogradés; en région, ils ont peur de perdre les subventions généreuses qui maintiennent en place les entreprises qui les embauchent
Quand même, le PLQ a été sévèrement sanctionné par la population. Des circonscriptions rouge vif ont signalé leur mécontentement au PLQ. Bonaventure, Sherbrooke, St-François, Argenteuil et quelques autres ont voté PQ. Et la CAQ a empêché le PQ d’être majoritaire en faisant élire quelques candidats dans leur fief : la couronne nord et sud de Montréal ainsi que le long du Saint-Laurent entre Montréal et Québec. Ainsi des circonscriptions bleu vif sont passées à la CAQ telles que Nicolet, l’Assomption, St-Jérôme, etc. Le PQ aurait remporté Trois-Rivières si Djemila Benhabib n’avait pas soulevé le problème des signes religieux dans l’espace public. Sa manière étroite de concevoir le laïcisme en indispose plusieurs.
On veut que l’image devienne le message. Je comprends l’importance des caricatures qui dénaturent le message. On dessine un Jean Charest avec des cornes, on présente Pauline Marois frappant maladroitement des couvercles de casseroles. Bref, on les diabolise en images pour que meure la parole. Comme disait Marshall McLuhan, « le médium, c’est le message ». Les étudiants se sont tirés dans le pied en montrant d’eux une image de violence pour revendiquer des droits qui se défendent.
Bref, c’est un lendemain d’élection difficile à décanter. Le mystère de la Trinité politique (PLQ, PQ, CAQ) va faire plancher plus d’un analyste. Heureusement le dénominateur commun est connu, c’est le Q.
Le vote libéral se regroupe en grande partie sur l’Île de Montréal, rive nord et sud et Gatineau. 30 circonscriptions sur 50 à majorité libéral l’ont été avec de très fortes majorités PLQ. Ça s’est encore une fois adonné comme par hasard que toutes ces circonscriptions étaient densément peuplés d’anglophones et d’allophones.
Je ne suis pas surpris du 31% des suffrages obtenus par le PLQ. Il faut tenir compte de la composition de la clientèle Liberull avant de porter un jugement trop sévère sur la nature des valeurs québécoises. Les anglos de toutes origines votent en bloc depuis toujours contre les intérêts de la majorité (80%) francophone donc pour le PLQ.
Le total de 1,300,000 votes accordés au PLQ est composé de plus d’un million d’anglophones, et les trois centaines de milliers restant sont des francophones âgés de plus de 65 ans vivant dans les CHSLD.