C’est ce soir qu’a lieu le second débat opposant Barack Obama à Mitt Romney, les deux candidats présidentiels aux USA. Ceux qui ont vu le 1er débat ont bien sûr été surpris par un Barack Obama éteint et peu combatif. On s’attend donc à ce qu’il rebondisse ce soir. Surtout que les sondages sortis depuis le 1er débat illustrent une remontée significative de Romney, certains lui accordant même pour la 1ère fois une légère avance…
La grande force d’Obama réside dans ses discours. Il est à son meilleur lorsqu’il s’adresse à une foule plutôt que lorsqu’il engage un débat contre un adversaire… La formule du débat de ce soir, qui implique des questions provenant de l’assistance, devrait donc le servir. Et cette même formule peut être plus risquée pour Mitt Romney, celui-ci s’étant à de multiples reprises contredit et ayant un style plus distant…
Mais au-delà du style de chacun (élément qui semble malheureusement primer sur le contenu du discours de chacun lors des débats), on souhaite que les grandes différences entre l’Amérique d’Obama et celle de Romney puissent ressortir. Car les Américains sont confrontés à un réel choix:
- avec Obama, la réforme de l’assurance-maladie qui discipline le marché et favorise l’accès aux assurances à 30 millions de personnes qui n’y avaient pas accès auparavant est mise en œuvre;
- alors qu’avec Romney, cette réforme est abolie et la responsabilité d’un tel programme est renvoyée aux États. Ceci implique pour plusieurs citoyens des États fédérés un retour «aux règles du marché» – alors qu’on sait que dans plusieurs États américains, l’offre en assurance est monopolistique ou biaisée par des oligopoles qui restreignent l’accès aux clients et augmentent leurs primes indûment…
- avec Obama, les plus nantis des USA verront leurs congés fiscaux (accordés durant l’ère Bush) abolis… Sans compter les autres différences (droits des homosexuels, droit à l’avortement, nominations aux différents postes de l’État, éléments de politique étrangère…
- avec Romney, on réactive la logique reaganienne des coupures dans les programmes sociaux combinées à des baisses d’impôts pour les mieux nantis comme méthode de relance de la croissance…
Avec ces seules différences, combinées à la capacité de communiquer de Barack Obama, le président en exercice devrait réussir à discréditer son adversaire.
Mais les débats télévisés ne sont pas des événements prévisibles…
Bonne soirée.