BloguesLe voisin

Bilan musical 2013

C’est le moment de l’année où les prix Polaris, ceux du GAMIQ et maintenant les Félix sont remis…

Comme à chaque année depuis que ce blogue existe, je propose donc un bilan musical. L’exercice est intéressant puisque si je regarde à rebours, certains albums que je considérais à l’époque comme incontournables ou importants sont quelquefois tombés dans l’oubli… Je m’impose donc un certain recul pour ce que j’appelle les «vendanges tardives», c’est -à-dire les disques de l’année que je n’ai pas encore entendu assez pour porter un jugement de valeur (dans tous les sens de cette expression).

Voici donc ce qui s’est produit cette année ici au Québec que je crois suffisamment marquant et qui traversera le temps sur le plan musical :

1- Tire le Coyote – Mitan

Un grand album. De belles paroles, imagées et simples. Des textes forts. De belles mélodies. Une musique éternelle.

2- Hotel Morphée – Des histoires de fantômes

Des textes weird, une musique aérienne et fantomatique. Des ambiances un peu étranges, mais jamais désagréables. Bien au contraire, lorsqu’on a traversé le voile, on est habité par ce disque.

3- Avec pas d’casque – Dommage que tu sois pris

Dans la continuité en apparence morne mais finalement fantastique du précédent album, Stéphane Lafleur et son band nous offrent des tounes fortes, simples, évocatrices dans leur mélodie et surtout dans les images proposées par les textes : « Ce soir, je n’entends que du vent dans mon walkie-talkie»… ou encore, «si tu savais comme l’esprit d’un homme fait du millage sur pas grand ‘chose»…

4- Les sœurs Boulay – Le poids des confettis

«Tout le monde aime les pompiers», disait le personnage du Sergent dans 19-2… Moi, je dirais que tout le monde devrait aimer les Sœurs Boulay. Et encore une fois des fleurs pour Stéphane Lafleur, qui signe de très beaux textes pour les Sœurs.

5- Bernard Adamus – #2

Je ne l’avais pas inclus dans ma liste de l’année dernière, considéré comme une vendange tardive pour mes oreilles. Excellent album. Encore une fois des tounes fortes, chantées avec puissance et sobriété par Adamus. Ce gars-là chante le meilleur blues en français qu’on n’a pas entendu depuis fort longtemps. C’est extrêmement apprécié. Le français québécois est une langue musicale en phase avec ce qu’est l’Amérique. Et avec Adamus, c’est aussi fort bien slammé. Merci.

6- Chantal Archambault  – Les élans

Du vrai country, chanté sans complexe mais en toute simplicité par cette fille qui a un parcours atypique. Ça s’entend. Un super band, dirigé par Dany Placard. Si vous voulez reprendre contact avec votre américanité, écoutez Chantal Archambault, elle est bien meilleure que plein de chanteuses country de renom aux USA!

7- Basia Bulat – Tall tall shadow

La voix de Basia Bulat s’est affermie. Elle sonne même quelquefois comme Shakira… Mais il n’y a pas d’effets électro dans la voix ici, plutôt un vibrato naturel. Des arrangements plus pop, mais toujours une authenticité et une démarche sans reproche.

8- Guillaume Arsenault – Oasis, station-service

Excellent album, qui pastiche sans déranger les musiques des western spaghetti d’Ennio Morricone. Le phrasé d’Arsenault est fort agréable. Plusieurs chansons accrocheuses.

9- Elisapie – Travelling love

Elisapie est plus pop. Elle a même basculé elle aussi dans les arrangements dominés par des synthés un peu rétro, style années 1980. Faut croire que c’est la mode! Mais bon, une fois qu’on accepte, on aime.

10- Louis-Jean Cormier – le 13e étage

Ce chouchou de la critique s’est peut-être taillé une place dans le grand public avec ce premier album solo, plus accessible que Karkwa. C’est souhaitable et ce serait mérité.

Par bribes :

Je tiens à souligner trois albums indépendants de calibre, que j’écoute rarement au complet mais qui méritent certainement mention pour la grande qualité de plusieurs chansons et le côté incorruptible de ces artistes un peu punk dans leurs attitudes et leur méthode DIY:

Mononc’ Serge –  Pourquoi Mononc’ Serge joues-tu du rock and roll?

Toujours drôle, des textes super bien tournés et cette fois accompagné de guitare à la Django, Mononc’ est à son meilleur dans ce style selon moi.

Keith Kouna – Du plaisir et des bombes

Pas encore familier avec ses tounes trash, mais admiratif de ses ballades et chansons construites comme des poèmes. Ce gars-là est pas banal, c’est le moins qu’on puisse dire.

Gros Mené – Agnus Deï

Fred Fortin et sa bande nous offrent du gros rock de fond de bar distortionné. Comme du Galaxie passé dans le tordeur. Moins Club pour danser, plus enfûmée et racaille comme énergie.