Dans notre société de l’opinion, où chacun doit avoir son mot à dire, sur tout et n’importe quoi, où chacun des grands et petits débats, de la Charte sur la laïcité aux performances du Canadien, doit être commenté par notre regard supposément éclairé, il est parfois important de rappeler que le droit de garder le silence est précieux.
Quand Denis Coderre «oublie» son nouveau titre de Maire pour se poser en commentateur de hockey et quand tout le monde (moi compris) commente cette immaturité crasse, c’est comme si on oubliait que la parole est précieuse et que parfois, le silence est d’or.
Aux USA, c’est un droit fondamental que celui de garder le silence. On devrait peut-être s’en rappeler avant de «poster» un statut ou un autre… Qu’est-ce que je rajoute à la discussion en cours? Du bruit? Si c’est le cas, peut-être devrais-je garder le silence.
Mais non, dans notre société 2.0 où l’opinion triomphe sur les idées, on existe par notre contribution et par le nombre de réactions (j’aime) recueillies. C’est pourquoi nous voyons apparaître le paradoxe suivant: celui d’un appauvrissement des rapports humains qui est occasionné par un besoin d’amour irrépressible qui fait que nous souhaitons de plus en plus nous mettre en scène dans la petite vitrine fermée mais en apparence ouverte de Facebook ou des autres réseaux supposément sociaux, au détriment d’une relation directe, sans écrans.
Hey Denis, lorsqu’on sait garder le silence, le poids des mots augmente! Passe le mot.