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Bilan musical 2015

Comme à chaque automne, durant le mois des galas de l’Adisq et du Gammiq, je propose ma liste de ce qui s’est fabriqué ici au Québec dans la dernière année qui demeure marquant pour mes oreilles et mérite donc d’être souligné. Un genre de gala musical du voisin:

1- Jean Leloup, À Paradis City

Ben oui, j’suis pas original, mais cette année, notre Jean Leloup national nous est revenu, avec son phrasé unique et son sens de la musique. À Paradis City, on est vraiment heureux!

2- Philippe Brach, La foire et l’ordre

Si vous n’avez jamais vu ce gars chanter devant vous, live, précipitez vous! C’est un talent brut, comme on en voit rarement éclore comme ça sous nos yeux, dans nos oreilles. Un registre incroyable dans la voix. Des paroles senties, belles et quelques fois déplacées. La foire et l’ordre est un grand album. Des tounes fortes. Et un deuxième album (portrait de famine) qui vient tout juste de sortir et qui passe le difficile test du 2e album. Un fou Brach plein de talent!

3- Will Butler, Policy

Ce membre d’Arcade Fire, moins dans la lumière que son frère Win, nous offre un excellent album. Des tounes en tous genres, toutes réussies. C’est bon pour courir, cuisiner, danser, pour un souper entre amis, c’est bon tout le temps!

4- Jesse Speed, Shepherd’s call

Un gars de mon quartier (un voisin) que j’ai découvert comme ça, de bouches à oreilles. Des mélodies simples, belles et fortes. Que du beau. Quand la tristesse ou la langueur est belle. Voix et guitare suffisent pour nous emporter. Jesse Speed est plutôt slow, mais son talent est indéniable.

5- Tire le coyotte, Panorama

Tire le coyotte a une plume de grande qualité. C’est comme si Neil Young se réincarnait en gars de Limoilou. À chaque fois, Benoit Pinette nous concocte des chansons qui deviendront des classiques. Cet album est sans doute moins fort et éternel que le précédent: Mitan, mais il mérite tout de même une mention au tableau.

6- Safia Nolin, Limoilou

Cette fille à la voix unique, plus profonde et plus triste encore que celle de Lisa Leblanc, nous a produit là un premier album qui marque. Même si c’est une vendange tardive, j’ai pas eu besoin de plusieurs écoutes pour savoir que sa mélancolie allait me suivre doucement, régulièrement, car malgré tout, sa musique nous fait un bien inouï.

7- Lisa Leblanc, Highways, heartaches and time well wasted

Un mini-album country anglo pour Lisa. Et elle nous prouve qu’elle groove! The sky is the limit pour cette fille qui est une naturelle!

8- Guillaume Beauregard, D’étoiles, de pluie et de cendre

Le chanteur des Vulgaires machins nous offre un 1er album solo très intérieur. Des chansons qui nous traversent lentement. Un rock simple, semi-depress, de grande qualité.

9- Louis-Jean Cormier, Les grandes artères

Le chouchou du Québec, qui réussit à rassembler la clique du plateau et l’auditeur de TVA. J’suis bien content qu’un artiste d’une si grande qualité soit si populaire. Encore une fois des compositions de grand calibre et des arrangements qui sont loin d’être banals. Le genre de gars qui fait chier les autres gars parce qu’il a toutes les qualités.

10- En 10e position, je vous propose deux albums qui m’ont quelque peu déçu aux premières écoutes, mais qui font maintenant leur petit bout de chemin grâce aux arrangements et à la sonorité: i) l’album Si l’aurore de Marie-Pierre Arthur. Ce qui plaît ici, malgré les chansons moins fortes que pour ses albums précédents, c’est la qualité extrême de ce band mené par François Lafontaine. On hâte de voir tout le catalogue de Marie-Pierre Arthur passé à la moulinette de cette orchestration semi-disco, semi pop-rock rétro. Ils ont un plaisir communicatif à jouer ensemble. Ça transparaît même du disque! ii) l’album Love songs for robots de Patrick Watson. À écouter avec des écouteurs, seul, dans l’atmosphère introspective d’un dimanche pluvieux.