Je commence à être exaspéré par l’ineptie des chroniqueurs des médias qui ne cessent de mentionner les noms de tous ces tueurs de masse comme l’assassin de la mosquée de Québec et le conducteur fou de Toronto. Francine Pelletier dans Le Devoir cette semaine prenait un plaisir malsain à inventorier plusieurs d’entre eux comme s’il fallait les rappeler à notre mémoire… N’est-il pas possible de relater ces événements dramatiques sans nommer les auteurs de ces crimes?
Contradiction malaisante. Encore à Gravel le matin, on nommait sans cesse le barbare de sous-sol de Québec et le malade pathétique de Toronto, sans prendre en compte que chacun de ces loosers cherchait désespérément la notoriété! Et dans les publications facebook du tueur de Toronto, on remarque que celui-ci entretenait un culte envers d’autres tueurs de masse qu’il prenait plaisir à nommer… Et les commentateurs des médias s’entêtent à nommer ces tueurs et leurs prédécesseurs… Leurs noms sont si souvent évoqués que ça devient quasi-pornographique! Les médias contribuent ainsi au culte recherché par ces tueurs! Est-ce du sensationnalisme ou de la bêtise?
À propos des tueurs de masse, plusieurs se demandent s’ils commettent des actes terroristes ou s’ils font simplement adopter leurs méthodes… Je propose plutôt de limiter la définition du terrorisme aux deux critères suivants: 1- Le terrorisme se caractérise par le fait de cibler des civils par la frappe aveugle; 2- Le terrorisme cherche une médiatisation de la violence pour justement susciter un sentiment de terreur permanente… Les autres critères (les visées idéologiques ou politiques) sont trop flous et idéologiquement orientés selon moi… Alors, si on se fie aux critères ci-haut mentionnés, les assassins de Québec et de Toronto ont commis des actes terroristes. Et si on comprend les objectifs visés par ces terroristes, on devrait se limiter à identifier l’origine du tueur sans diffuser son identité ou sa photo… On commencerait alors à arrêter de susciter de nouvelles vocations…
Cette incapacité qu’ont les médias à se retenir de diffuser sans fin les noms et photos des tueurs de masse rappelle Natural born killers d’Oliver Stone… À l’époque, j’avais trouvé ce film un peu indécent dans sa mécanique de condamnation de la violence qui exploitait la violence… Je me dis aujourd’hui qu’Oliver Stone avait bien compris la spirale mercantile et le voyeurisme morbide des médias. Sans capacité réflexive sur les conséquences de ce martèlement.
pour faire la une , certains deviennent politiciens, d’autres, tueurs en série
Je rageais à voir une « journaliste » pointer du doigt l’appartement où habitait la femme qui a tué son enfant. Elle et son caméraman sont même entrés dans le bloc à appartements pour aller filmer la porte de l’appartement en question. J’étais dégoûté par ce voyeurisme qui n’apporte absolument rien à personne. Mais l’être humain moyen est curieux et veut voir TOUT. Ceux-ci font monter les cotes d’écoutes, qui à leur tour font monter le prix des publicités, qui résulte en plus d’argent pour la chaîne. Capitalisme, quand tu nous tiens…
Du voyeurisme en bloc. Plus capable.
Et en quoi est-ce que savoir le nom du tueur et voir sa photo et son appartement pourrait m’aider à faire un monde meilleur ou à devenir une meilleure personne? Aucunement. Alors pourquoi me le mettre au visage à la télé, sur les journaux et les revues à potin?
La réponse: la soif d’argent des médias. Ne nous le montrez pas, point.
Votre exaspération rejoint la mienne et sans doute celle de plusieurs. Les journalistes, chroniqueurs et animateurs des différents media font tout pour rendre ces individus, qu’ils soient malades mentaux, terroristes politiques ou religieux, fascinés par tout le vedettariat que leur nom pourra décrocher à cause de l’horreur qu’ils auront répandue.