Extraction du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent : Extraction du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent : Dormir au gaz?
L’auteur et metteur en scène Dominic Champagne crie sur tous les toits son indignation devant le peu de précautions prises dans les projets d’exploitation du gaz de schiste. En début de semaine, il transmettait à Voir ce petit reportage exclusif.
Samedi soir dernier, inspiré par le reportage tragico-comique d’Infoman sur le gaz de schiste, je me suis à mon tour rendu clandestinement sur un site de forage constater les merveilles de la conciliation exemplaire entre l’industrie et l’environnement tant vantées par la Ministre Normandeau.
De nuit, brillamment éclairé par les projecteurs tout-puissants, le monstre est spectaculaire! D’abord avec les centaines de mètres de forêt mise à nu, coupée à blanc, on s’imagine la beauté de la vallée du Saint-Laurent avec 6 000 sites pareils à celui-là, un puits tous les 2 kilomètres, dans les basses terres du Saint-Laurent, entre le fleuve et la 20! Imaginez…
Puis au centre du plateau, près de la tête de forage entourée de machinerie lourde, le gigantesque réservoir d’aluminium contenant des millions de litres d’eaux usées par des tonnes de contaminants. Je m’attendais plutôt à l’un de ces bassins creusés à même le sol, et recouverts d’une simple toile géodésique, comme celle que Jean-René Dufort a fait mine de perforer avec une tite branche ramassée par terre. Mais non. Ici le monstre était presque rassurant, tant sa colossale démesure en imposait. Je monte les marches menant au sommet du réservoir à ciel ouvert en priant le ciel de ne pas réveiller le gardien de sécurité qui sommeille dans sa baraque. Arrivé au sommet, je contemple le miroitement de ces eaux où flottent les flaques gluantes des fluides toxiques.
Vous vous souvenez des pluies torrentielles de vendredi soir dernier? Le lendemain, le réservoir était plein à raz bord! J’exagère… À 6 pouces du bord! Et je me disais qu’avec les vents de la veille, le robuste bassin aurait bien pu déborder, laissant s’écouler les polluants jusqu’au sol… Mais je m’en voudrais de jouer les épouvantailles alarmistes…
La Ministre Normandeau a déclaré que nous n’en sommes qu’à la phase préliminaire d’exploration, à une étape où l’on tente d’intéresser l’industrie, et qu’on a le temps de bien évaluer les impacts sur l’environnement. Elle insiste sur le fait que la phase d’exploitation n’est prévue que pour 2014. Et qu’on a tout le temps de laisser au BAPE le soin de faire ses recommandations. De son côté, le Ministre de l’Environnement nous assure que les contrôles les plus stricts encadrent les agissements de l’industrie.
Samedi soir dernier, les tonnes de produits toxiques étaient à six pouces d’un débordement. Ces jours-ci, chaque fois que l’on fore un puits, c’est 5 tonnes de produits toxiques que l’on injecte dans le sous-sol. La moitié y reste sans que l’on connaisse vraiment l’impact que ça pourrait avoir sur les nappes phréatiques. L’autre moitié devra être traitée dans des usines qui ne sont pas prêtes à recevoir ces quantités importantes de cocktails chimiques.
Pour moi, au-delà des nombreux débats que l’on pourrait avoir sur les avantages et les désavantages de l’exploitation de cette richesse naturelle, la seule question de l’eau est suffisante pour justifier un arrêt IMMÉDIAT des travaux. Les citoyens de l’État de New York ont décrété un moratoire quand ils ont constaté que l’industrie pouvait mettre en péril les réserves d’eau potables qui alimentent 9 millions d’habitants dans la ville de New York.
J’en appelle aux citoyens du Québec. Que nous prenions exemple sur nos voisins. Aujourd’hui, devant l’entêtement du gouvernement à ne pas vouloir suspendre les travaux en cours, le potentiel dévastateur est en marche. Et il n’y a que notre mobilisation pour obtenir un moratoire.
Les citoyens des villages et des villes directement concernés ont besoin de l’appui de tous. Il ne s’agit pas de prendre position contre les gaz de schiste mais de se manifester EN FAVEUR des précautions nécessaires à la protection de la qualité de l’eau, de la santé des gens et de leur milieu de vie.
Prendre le temps que les choses se fassent clairement et proprement avec le consentement des habitants de ce coin de pays. Avant que les gouttes ne fassent déborder les réservoirs!
Depuis une semaine, plusieurs artistes de mon milieu m’ont confirmé leur signature dont:
Richard Desjardins, Yvon Deschamps, Claude Meunier, Fred Pellerin, Roy Dupuis, Marc Labrèche, Diane Dufresne, Luc Picard, Martin Matte, Michel Tremblay, René Derouin, Alexis Martin, François Girard, François Pérusse, Jacques Languirand, Christian Bégin, Jean Lapointe, Jean Barbe, Yann Perreau, Christian Vanasse, et aussi des experts Steven Guilbeault, David Suzuki, Jean Lemire, Laure Waridel, Daniel Breton, André Bélisle, etc. ainsi que des centaines de citoyens des villages de Deschaillons, Saint-Pierre-les-Becquets, Leclercville, Saint-Édouard, Gentilly, etc.
Je vous invite à les rejoindre.
Merci de prendre le temps.
Dominic Champagne
Merci Dominic Champagne,il faut que d’autres personnalitées publiques s’impliquent et prennent la parole l’avenir du Québec est en jeu !
Je suis en accord complet avec vous Mr. Champagne. J’ai 22 ans et je n’accepterai jamais que ma génération et nos enfants reste pris avec des nappes freatiques et des sols contaminé, des forets coupé, des paysages dévasté en plus d’engorger nos systemes d’epurations d’eau municipales avec d’énormes quantitées de produits chimiques cancérigenes. Tout ça dans le but de plaire à cette industrie et à des entreprises étrangeres (Australie, USA, Ouest Canadien etc) qui n’ont pas su métriser comme nous, l’hydro-électricité! Vous devriez organiser quelque chose de créatif et de festif pour intéresser les jeunes à cette cause Mr. Champagne. Les jeunes ne parlent pas de ça entre eux. Il faut les interpeller d’une autre façon, plus créative…
Désolé pour les fautes de Français je suis sur mon iPhone et faché de l’inaction molle des Québécois
Il est extrêmement important que les artistes et personnalités publiques se lèvent pour réveiller ceux qui dorment au gaz. On sait que les gens trop paresseux pour s’informer et qui n’écoutent que la télé ne savent pas vraiment les dangers qui nous guettent. Seuls les gens connus peuvent vraiment faire pencher la balance en prenant partie pour la conservation de notre eau (qui se vend plus cher que l’essence, en passant!
Merci Dominic de t’investir dans cette cause.
Michelle, une madelinienne.
En ce qui me concerne, la question, un tantinet utopique et passablement idéaliste, c’est de savoir si «nos» sociétés ont fait le choix (et vont continuer à faire le choix) de toujours «vivre» en ayant besoin de quantités effarantes de sources énergétiques. Aussi longtemps que nous vivrons comme nous vivons depuis LES TRENTE ANNÉES GLORIEUSES (et même avant), il va falloir utiliser une pléthore absurde de sources d’énergie.
Je ne prône pas l’acétisme ou la simplicité volontaire absolue et totalitaire. Mais je pense que les grandes entreprises devraient produire plus et mieux (des produits de qualité, durables et pas jetables après quelques mois ou années).
Ces propos ne sont pas très originaux mais ils correspondent bien à ce que nous allons devoir faire si nous ne voulons pas que la planète devienne un gigantesque dépotoir, si nous ne voulons pas que les grandes entreprises continuent à percevoir la planète (y compris les terrains appartenant à des particuliers) comme leur appartenant (avec l’appui des gouvernements élus et dits démocratiques).
AMEN!
JSB, sociologue des médias
*****MOINS ET MIEUX PLUTÔT QUE PLUS ET MIEUX*****
Tôt ce matin je n’avais pas encore récupéré mes pauvres petits moyens intellectuels lorsque j’ai stupidement écrit que «les grandes entreprises devraient produire PLUS ET MIEUX». Lorsque je me suis relu, le rouge de la honte a envahi mon corps, mon visage et mon esprit.
Alors, je pense, ce qui n’est pas original, qu’il faut PRODUIRE MOINS ET MIEUX.
Avec mes erreurs (et lapsus) je vais finir comme Sarkozy qui a dit (je cite de mémoire) qu’il travaillerait fort pour promouvoir LES INJUSTICES.
ET VOILÀ! J’espère ne pas passer pour le roi des cons.
JSB
Le premier coup de gueule de cette nouvelle page est un fiasco!
Dominic Champagne est un artiste considérable dans un domaine assez peu fréquenté dans notre république des arts, le théâtre.
Je m’attendais à une argumentation forte, factuelle et bien documentée. Hélas, son commentaire, du très mauvais théâtre,halloweenesque,pèche en plus gravement par son association avec une ribambelle de militants très médiatisés de moratoires illimités en tous genres.
Lorsque je veux exprimer mon idée sur un sujet, j’ai assez de bagage intellectuel et de confiance en moi pour ne pas aller asseoir mes colères, mes craintes et mes angoisses sur une pléthore de bien-pensants de tout acacbit, de droite ou de gauche.
En plus, ce texte, co-signé ainsi, n’abolit pas seulement la pensée personnelle de Champagne, mais elle nous interdit, de fait, de par sa formulation et sa mise en page,de nous y opposer.
J’espère que les corrections seront vite apportées à ce nouvel espace critique, partageable par tous, sinon j’ai bien peur qu’il faudra se demander sérieusement et publiquement si VOIR n’est pas en train de tomber cul per dessus tête dans la pure propagande.
Mais où sont les femmes?
Je suis parfaitement d’accord avec l’implication citoyenne dans les divers enjeux de société.
Permettez-moi cependant de faire part de mon étonnement, et ma déception, devant l’absence de la gente féminine public dans la liste des personnalités qui ont signées la pétition pour le moratoire.
Mais où sont donc les femmes de la sphère public? Encore derrière leur chaudron après tous ces années? J’espère que c’est seulement un choix malencontreux de l’auteur dans le choix de noms qu’il a choisi de mentionner.
Les propos de Dominic Champagne arrivent à point nommé. C’est hier déjà que j’assistais à la première de l’exposition Aqua au Musée de la civilisation de Québec. Présidée conjointement par Messieurs Guy Laliberté, président du conseil d’administration de One Drop et Pierre Morin, président d’Alcoa, cette exposition, par ailleurs fort réussie, visait à aiguiser notre conscience par rapport à l’environnement et surtout, pour cette ressource vitale qui le compose, l’eau. Fort bien. Mais alors qu’il est demandé aux citoyens de comptabilisé en litres leurs dépenses en eau, qu’en est-il de leurs unités de mesure pour les grandes corporations de ce monde quand elles produisent une tonne d’acier, d’aluminium ou de que sais-je encore. C’est en multiple de multiples qu’il faut sans doute alors compter. Mais pis encore, qu’en est-il des mesures pour comptabiliser des productions qui non contentes d’utiliser de l’eau à satiété, la rejettent polluée dans l’environnement vital des citoyens, ou qui prennent le risque de contaminer leurs sources d’approvisionnement d’eau potable. C’est l’exploitation des gaz de schistes qui s’annonce ainsi.
Il faut alors se souvenir des intérêts croisés, politiques et commerciaux, qui s’épaulent pour tenter de minimiser les risques de ce gâchis, lesquels s’entendent comme des frères. Les propos de Dominic Champagne ont d’ailleurs commencé à ébranler Guy Laliberté, s’il faut en croire nos journaux. Non seulement ces exploitations sont à risques, mais les citoyens du Québec n’en tireront que les fruits maigres alors qu’ils pourraient être des partenaires au moins à part égale avec les exploitants. Je sais qu’en dernière analyse, la responsabilité citoyenne concerne la conscience de tout un chacun, mais celle-ci exige aussi que les plus grands responsables à l’origine de la pollution, ceux qui fabriquent les produits polluants ou qui exigent une grande consommation d’eau et de ressource, soient contraints de respecter aussi notre environnement.
Marc Audet, sociologue
Comment en sommes-nous arrivé(e)s là ? N’avons-nous pas un gouvernement démocratique ?
Ma réponse : Nous avons des gangsters en habit-cravate aux commandes de notre coin du monde, cela tant à Québec qu’à Ottawa !
Formons la chorale de 7 millions de QuébÉcois pour dire OUI À L’EAU. Apprenons partout par coeur ce refrain vigilant de Vigneault:
«Attention, Lucas l’écolo/ L’eau de ton ruisseau vaut toute une fortune/
Attention, Lucas l’écolo/L’eau de ton ruisseau vaut plus que le gros lot!» (CD récent, ARRIVER CHEZ SOI, pièce 3). Et chantons-la partout: chez soi, voisinages, écoles, scènes, rues, dessins, jeux, lettres, radio, télé …
Soyons du choeur de l’eau! Refusons de travailler au gaz de schiste. Faisons santé, consensus et moratoire. Maintenant. Jules André Paradis
Avis, présentement 3 partis sont en faveur des gaz de schiste:
– le PLQ (évidemment)
– l’ADQ
– le CAQ
S’y oppose:
– Québec Solidaire
– le PQ