Migration de l’offre culturelle vers les banlieues : Migration de l’offre culturelle vers les banlieues : Le cinéma Charest est mort, vive le cinéma!
À Québec, certains pleurent la fermeture du cinéma Place Charest au centre-ville. Le cinéaste Samuel Matteau voit dans cet événement l’occasion de repenser l’offre cinématographique. Une discussion qui touche à une question vaste: À l’instar du commerce de détail, assiste-t-on à une migration de l’offre culturelle vers la banlieue?
Selon moi, la question de la reconstruction d’un cinéma au centre-ville de Québec ne se pose pas tellement sa nécessité est évidente. Il s’agit d’un service de base que toute ville se doit d’avoir, au même titre qu’une bibliothèque ou un aréna. Avec la récente fermeture du feu cinéma Place Charest, il est important de réfléchir collectivement à ce que l’on veut faire de ce dossier.
Il y a évidemment des arguments en faveur de cette renaissance qui sont inévitables: qu’il est ridicule pour les résidents du centre-ville de prendre une voiture ou le transport en commun pour aller voir un film, que c’est impensable qu’un soi-disant «Nouvo quartier technoculturel» soit dépourvu d’un cinéma et que l’implantation d’un tel lieu de diffusion favorise l’économie environnante et, par le fait même, le développement du quartier. Oui, nous avons besoin d’un cinéma au centre-ville, mais pas d’un cinéma traditionnel.
Étant moi-même réalisateur et cinéphile, je dois avouer que, sur le coup, la disparition du cinéma Charest m’a fait un pincement au cœur, moi qui adolescent m’y rendais pour m’offrir deux films pour le prix d’un en toute illégalité… mea culpa! À bien y penser, j’essaie toujours de me rappeler le dernier film que je suis allé y voir, moi qui habite pourtant sur le boulevard Charest, à une minute et demie de l’ancien cinéma. Ah oui, l’un de ces insipides blockbusters américains made in China dont le titre m’échappe. Après maintes réflexions et discussions enflammées, je crois aujourd’hui que la fermeture du cinéma Charest est un événement positif.
Le quartier Saint-Roch a beaucoup changé, tout comme la faune qui l’habite maintenant. Si le cinéma Charest a fermé ses portes, c’est peut-être parce qu’il ne rejoignait plus le public du centre-ville. Peut-être parce que le lieu était rendu crade et la qualité des installations médiocre. C’est peut-être parce que le choix des films diffusés était mauvais. C’est peut-être tout ça et aussi le fait que les cinémas d’aujourd’hui doivent muter vers quelque chose de plus actuel, offrir une gamme de services plus élargie; quelque chose de multifonctionnel.
À mon avis, pour qu’un cinéma puisse s’épanouir au centre-ville de Québec, il doit être indépendant, en symbiose avec la communauté et modulable. Ça doit être un lieu de rassemblement, un point de rencontre, un hybride entre cinéma et bar. Parce que oui, il y a une communauté active de cinéphiles à Québec, et le milieu de la production est en effervescence. Ça prend un lieu pour unir et diffuser ces énergies-là. Il faut recréer un esprit de communauté, un sentiment d’appartenance à l’endroit du cinéma. Un tel lieu doit évoluer de pair avec les citadins, être sensible à son public et bâtir des partenariats avec les différents festivals et événements cinématographiques et les initiatives des gens d’ici. Nous n’avons plus envie qu’on nous impose une programmation uniquement composée de blockbusters. Nous voulons participer à l’effervescence cinématographique de la ville et avoir une vitrine de diffusion de qualité. Un lieu qui centraliserait toutes les activités de projection, passant des projections spéciales d’Antitube du Musée de la civilisation, des rétrospectives du Clap, des films d’auteur, des lancements de courts métrages d’ici et des soirées Ciné-club Spirafilm jusqu’aux soirées Prends ça court du Cercle, entre autres.
Cela étant dit, j’espère que les promoteurs du nouveau projet se tourneront vers la communauté du centre-ville pour assurer une cohérence entre l’offre et la demande. Par le fait même, je souhaite qu’à leur tour les gens de la ville s’assureront d’appuyer un projet qui les représente.
Le « Nous voulons » me semble plus que discutable quant à l’identité. Les gens de la ville et particulièrement les familles aimaient bien ce cinéma populaire (pour le peuple). À savoir qu’une plus grande diversité de genre soient présent au centre ville semble allez de soi. Mais, je n’oserai appuyer une vision qui présente comme étant culturellement élitiste des gens du centre-ville.
Veux-t-on devenir si « in » et urbain qu’il soit rendu pratiquement impossible de trouver une pairs de bas, un casque de vélo ou un meuble utilitaire pour ses enfants ou soi même? Oui pour les rencontres des grands esprit, mais pensez au familles avant que celles-ci se mettent à leur tour à déserter le centre. Après, on fera des études et les bureaucrates proposeront peut-être bêtement de faire un centre ville piétonnier pour freiner l’exode, tel que proposer pour le vieux?
La ville de Québec est, sur les 17 régions administratives de la province, la 3e à avoir le moins de salles de cinéma par tranche de 100 000 habitants alors que c’est la deuxième plus grande démographie.
(et les statistiques datent d’avant la fermeture du cinéma Charest…)
Selon moi, l’auteur n’exclut pas la présentation de films commerciaux. Mais le fait d’avoir un cinéma indépendant plutôt qu’une grande chaîne à la Cinéplex permettrait de créer un lieu hybride à l’image du cartier, qui est quand même le lieu de rassemblement de la population indie de Québec.
Rien n’empêche d’avoir 1 ou 2 salles qui présentent les succès de l’heure (avec des présentations en VOA à plusieurs reprises dans la semaine (comme à IMAX), et d’autre salles pour les films répertoires et les évènements cinématographiques de la région.
J’aime l’idée d’un centre multi-vocations où tu as le goût de traîner avant et après les représentations…
En ce qui concerne le commentaire précédent, je ne sais pas trop où vous voulez en venir. On peut être urbain sans tomber dans le luxe. MEC offre votre casque de vélo à un meilleur prix que chez Sports Expert, et plusieurs boutiques offent aussi des produits à bas prix, ou à tous le moins au même prix que dans un centre commercial près de chez vous (Escompte Lecompte, La source, quicaillerie Cantin, Exo, 4 pharmacies, 2 épiceries…).
Pour ma part, le “Nous voulons” ne me semble pas du tout discutable. L’un des attraits majeurs de vivre en ville est l’accès à des services et à des divertissements qui ne pourraient exister ailleurs dû à un publique manquant. Par conséquent, s’il y a un endroit dans la ville de Québec qui pourrait accueillir un cinéma offrant un répertoire plus pointu, c’est bien le centre-ville.
Il est absurde selon moi que le seul cinéma de répertoire à Québec soit en banlieue. Il ne faut pas se leurrer, la majeure partie du publique s’intéressant à ce cinéma ne se trouve pas à Beauport. Par exemple, je verrais mal déménager l’Ex-centris de la “main” à Montréal pour l’expédié aux tréfonds de Laval.
Je pense que la majorité de la clientèle pour les blockbuster est assez bien servie avec les Power Center en périphérie. Ceci dit, porte le casque du “Nous voulons” qui le veut bien et embarquons tous dans la discussion. Aucun promoteur endimanché ne se ruera pour ouvrir un cinéma tel l’Ex-centris. De là l’intérêt de démarrer le débat et d’impliquer les gens du milieu pour bien cibler les besoins.
De toute façon, pour les amants d’Hollywood, je ne suis pas inquiet. Famous Players ou Cinéplex Odéon saura bien venir s’implanter ici si besoin il y a.
Le « Nous voulons » me semble plus que discutable quant à l’identité. Les gens de la ville et particulièrement les familles aimaient bien ce cinéma populaire (pour le peuple). À savoir qu’une plus grande diversité de genre soient présent au centre ville semble allez de soi. Mais, je n’oserai appuyer une vision qui présente comme étant culturellement élitiste des gens du centre-ville.Veux-t-on devenir si « in » et urbain qu’il soit rendu pratiquement impossible de trouver une pairs de bas, un casque de vélo ou un meuble utilitaire pour ses enfants ou soi même? Oui pour les rencontres des grands esprit, mais pensez au familles avant que celles-ci se mettent à leur tour à déserter le centre. Après, on fera des études et les bureaucrates proposeront peut-être bêtement de faire un centre ville piétonnier pour freiner l’exode, tel que proposer pour le vieux?
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Peut-être que c’est possible d’avoir un cinéma attrayant à la fois pour les « péteux d’broue culturellement élitistes » et les « banlieusards cinéphiliquement déficients » (puisque ce sont apparemment les deux seules catégories prises en compte)… on peut très bien un soir avoir envie d’aller voir une oeuvre cinématographique monochromatique en tchèque, sous-titrée en slovaque, décrivant la condition humaine à grands renforts d’allégories abscons et de métaphores alambiquées, et un autre soir vouloir simplement se distraire et en prendre plein les mirettes avec un de ces « blockbusters américains made in China »… tout cela sans devoir jongler entre les horaires des séances et d’un bus au parcours incertain, sans avoir à dépenser entre 12$ et 15$ pour une séance (8$ devrait être le maximum) et éventuellement devoir rajouter 15$ de taxi pour ceux qui n’aurait pas pu se satisfaire du bus ou n’aurait pas trouvé un char(tout le monde ne peut pas se permettre le luxe de s’endetter à vie sur un transformateur explosif de carbone fossile en monoxide de carbone).