Industrie minière : faire fi de la volonté des citoyens? : Industrie minière : faire fi de la volonté des citoyens? : Minières: conte pour enfants
Inquiété par les pratiques des compagnies minières, un lecteur nous adresse un «conte» qui en empêchera quelques-uns de dormir sur leurs deux oreilles.
Voici une humble suggestion pour les papas et grands-papas qui placent leur argent dans les minières, pétrolières et autres machines à piastres. Vous ne le faites peut-être pas souvent, raconter une petite histoire à vos enfants au coucher ou même à vos ados autour d’un jus de fruits. Profitant du colloque de l’industrie minière à Montréal cette semaine, racontez-leur, en toute vérité, comment vous faites «fructifier» votre argent. «Papa prête son argent aux compagnies minières qui vont chercher les minerais dans la terre en creusant de gros trous dans tous les pays du monde avec des machines géantes. On n’a même pas besoin de demander la permission à personne car les compagnies ont mis les chefs des pays dans leur poche. Papa t’expliquera comment on fait ça plus tard. Quand il y a du monde dans le chemin, comme à Malartic, on les déménage ailleurs. Les trois quarts du Québec vont devenir un champ de mines…»
«Quand ils ne veulent pas partir ou manifestent en public à cause de toute l’eau qu’on leur prend ou de la pollution chimique qui va tomber sur leurs terres, leurs légumes, leurs poumons, les rendre malades, eux et leurs enfants, les compagnies leur donnent de l’argent ou, dans les pays du Sud, elles les éliminent tout simplement en envoyant des gardiens armés appelés mercenaires. Parce que le plus important dans la vie, c’est de faire de l’argent quoi qu’il en coûte. Et quand on a fini de vider un trou ou les tunnels creusés dans le sous-sol, on s’en va en creuser d’autres ailleurs. La meilleure, c’est que les gens des pays vont ramasser les dégâts et les poisons laissés sur place et payer la note. C’est comme ça aussi que ça marche pour le pétrole et le gaz de schiste. On est malin, n’est-ce pas! Tellement que si tu vas visiter avec ton école l’exposition que font les minières au Palais des congrès, tu ne trouveras pas un mot ni une image là-dessus. Vraiment rusé. Qu’est-ce que t’en penses? Es-tu fier de ton papa?» Oseriez-vous tester leur conscience là-dessus, faute d’utiliser la vôtre?
– Gérard Laverdure
tiens donc…ça me fait penser à toutes ces pubs de chars avec des enfants dedans pour « vendre »…sérieux, monsieur Laverdure,je pense que vous êtes un cinglé de l’écologie et je plains les enfants qui boufferont votre poutine verdâtre …sincèrement!
Conte très réaliste M. Laverdure. Contrairement à M. Bourbonnais, je ne vous considère pas comme cinglé. Seulement très lucide sur le fait que beaucoup de gens qui dénoncent les minières oublient de préciser qu’elles collaborent en achetant des actions de ces mêmes minières (par leur reer, fonds communs et caisse de retraite) et qu’elles exigent en plus des rendements faramineux. Quand on ne veut pas voir la réalité telle qu’elle est!
C’est drôle comme la réalité fait réagir les gens. Après tout, le petit conte ne mentionne même pas comme les minières financent et sont à l’origine de la plupart des guerres en Afrique dont on ne parle pas mais qui font des centaines de milliers de morts chaque année. Ce n’est pas un hasard si les pays en guerre sont ceux qui ont les plus grandes richesses souterraines. Allez lire «Noir Canada» qui vaut à EcoSociété qui l’édite une poursuite baîllon qui la mène droit vers la faillite.
Bref, d’évoquer la réalité, même bien doucement, ne peut être qu’un acte de «cinglé de l’écologie». Un conte moins violent que «le petit chaperon rouge» mais trop près du réel. Vitement, mains sur les yeux, les oreilles, la bouche du petit singe !!! On est si bien dans notre inconscience.
«Un cinglé de l’écologie»? Dire qu’on est au XXIe siècle et qu’il y a des gens tellement bien aliénés par la propagande du «plus meilleur pays du monde» (dixit Jean Chrétien) qu’ils ne peuvent ne serait-ce que se questionner sur l’origine de leur confort et de leur indifférence. Je vais me battre pour votre salut, M. Bourbonnais, vous le méritez quand même…
Ça me fait penser à ce qui se passait dans le temps à Noranda (ma ville natale); quand l’acide que la mine libérait dans l’air la nuit faisait de petits trous dans la peinture des voitures, « la compagnie » payait pour faire repeindre les voitures. Personne ne s’occupait des poumons de ceux qui respiraient cette acide… tant que ça nuit pas aux apparences, tout va bien…
Aujourd’hui l’Abitibi a un des plus haut taux de cancer, et c’est pas « la compagnie » qui en paie le prix; ses dirigeants respirent très bien et très loin des fameuses cheminées de la Noranda…
Cinglé de l’écologie : Se dit de quelqu’un dont la préoccupation première n’est pas d’engranger des profits.*
Poutine verdâtre : Aliment qui n’est pas un macdo.*
*Selon le Petit Bourbonnais illustré.
Il est difficile de s’émouvoir d’une réalité que l’on ne connais pas bien. J’ai grandi à Noranda et la réalité des mines et de la fonderie de cuivre était qu’au abords de la ville il y avait un immense terrain oû était étalés les déchets miniers. Ça évoquait la planète Mars.
un enfant n’a pas le sens de la nuance. Il s’en va comme il veut et pour lui, trop petit pour voir au-delà des apparences, le parc d’en face c’est le bout du monde.
« Un champ de mines », ça fait effet, et ça peut plaire aux amants du beau style et de la métaphore inatantanée. Sauf que devenu grand, le vieil enfant aura un jour ou l’autre enfin saisi le sens premier du jeu de mots.
Et alors, en colère et divorcé de sa famille pour s’être fait ainsi caché le sens caché des mots, il s’en ira voir sur place ce que ça veut vraiment dire, »champ de mines ».
Il sera apatride et soldat démineur en Afghanistan. Avez-vous hâte???
Cher M. Bourbonnais, je vais vous expliquer. L’histoire est une mise en scène pour questionner la conscience des actionnaires et de cadres de ces compagnies. Les enfants ayant une conscience et ados ayant une conscience assez intacte seaient à même de VOIR que ces manières de faire des compagnies sont inacceptables. Sans parler des rappels de M.Rail sur le pillage des ressources et les violences inhumaines (viols, tortures et meurtres), tout cela bien documenté. Violences que ces «jeunes enfants» voient d’ailleurs souvent aux nouvelles télé. Alors, si ces actionnaires essaient d’imaginer la scène avec leur enfant, ils vont sûrement trafiquer la réalité à moins qu’ils ne soient pas encore au courant, comme vous semblez ne pas l’être. Faut lire les prospectus sur nos placements pour voir ce qu’on fait de notre argent et bien s’informer (articles, documentaires, recherches, livres). Et avoir une conscience en bon état. Gérard Laverdure
Cher Monsieur Gérard LAVERDURE, car c’est bien votre nom, votre personne, Monsieur Laverdure, qui inspire un élan d’humanité et que l’on doit citer. L’image que vous exprimez d’une manière de comte en accord avec la mode, un peu fantasque et ironique, mais cru et répugnant. Qu’auriez-vous pu trouver de modéré face à la puissance inouïe du MONDE financier n’ayant pas le moindre scrupule pour CROITRE sans cesse. Pouvez-vous ainsi nous aider, Monsieur Laverdure, nous consommateurs ordinaire, à comprendre le pouvoir énorme, quand-même, dont nous disposons en CESSANT de consommer, D’ACHETER, ou au moins en choisissant nos produits, les fournisseurs, les emballages minimums… Il y a tellement peu de choses dont on a vraiment un besoin acceptable. Merci! Un humble et atterré observateur.
je corrige: »…métaphore instantanée… » et « …s’être fait cacher le sens commun des mots… »