Le projet de loi 25 et la la revente de billets : Le projet de loi 25 et la revente de billets : Revente de billets: fini de rire
Je pense que

Le projet de loi 25 et la la revente de billets : Le projet de loi 25 et la revente de billets : Revente de billets: fini de rire

Le ministre Jean-Marc Fournier déposait le 7 juin, à l’Assemblée nationale, un projet de loi visant à interdire la revente de billets à un prix supérieur à celui annoncé par le vendeur autorisé. Nous avons demandé son avis à Louis-José Houde, réputé sensible à la question.

«On ne pourra jamais arrêter la revente, d’ailleurs ce n’est pas une loi qui va s’adresser aux particuliers ni aux revendeurs de billets dans la rue, ce qui est d’ordre municipal. Mais ces reventes de masse, c’est abusif. Ces gens-là achètent des parterres au complet, ils ont mis au point des systèmes…

Si tous les iPad qui sortent étaient achetés par trois ou quatre gars qui les revendaient le double sur la rue, quelqu’un interviendrait. Je veux bien croire à la libre entreprise, mais à un moment donné, il y a une logique et une morale à respecter. Avec Internet, tout se réinvente tous les six mois, il est normal que la loi s’adapte à cette évolution.

Ces gens-là ne me volent pas, ils achètent mes billets. Mais il y a une frustration chez ceux qui les rachètent. J’ai souvent parlé à des gens qui ne comprenaient pas devoir se procurer des billets sur des sites de revente. D’autres le savent, mais parce qu’ils ont entendu dire que Madonna s’était affiliée à ces gens-là, ils croient que moi et d’autres avons fait la même chose. C’est un peu frustrant.

Ce que fait Madonna, c’est se déresponsabiliser. Je comprends que la revente de billets est un problème qu’on ne pourra jamais complètement enrayer, mais agir ainsi, c’est se cacher en prétendant que d’une manière ou d’une autre, ça va continuer.

Moi, je me mets dans la peau des consommateurs. Si je m’associais à ces types de vendeurs pour faire plus d’argent sur leur dos, je dormirais mal la nuit. Que Madonna dorme bien et fasse ce qu’elle pense, mais moi, je dormirais mal. Madonna pense qu’elle n’a pas le choix de s’associer à eux plutôt que de les laisser se mettre tout l’argent dans les poches; elle n’a pas tort à ce niveau-là, surtout dans un marché comme le sien.

Quand t’es Madonna et que t’as un rayonnement comme le sien, les gens paieraient n’importe quoi pour aller te voir. Moi, j’arrive à une certaine limite plus rapidement. Ça doit être plus difficile à contrôler quand t’es Madonna, mais dans mon cas, avant l’apparition des revendeurs, personne ne scalpait mes billets. Je suis pas mal sûr que pour ma première tournée de 500 shows, aucun billet n’a été revendu. Je n’ai jamais vu de scalpers, ça n’existait pas!

Le projet de loi 25, c’est un premier pas. Ça ne réglera pas le problème, mais ça aidera. J’y vois quelque chose de très positif pour les artistes parce qu’en plus, et ça, c’est souvent revenu dans les discussions, quelqu’un qui va payer 200$ pour une paire de billets pour mon spectacle, c’est possible qu’il n’aille pas voir d’autres artistes.

Après l’ADISQ, ces revendeurs ont dit que les spectateurs étaient très contents qu’ils existent quand il n’y avait plus de billets. J’ai trouvé ça très drôle: s’il n’y a plus de billets, c’est qu’ils les ont tous achetés! C’est ridicule.

Quelqu’un a aussi dit qu’ils avaient inventé ce système pour contrer la vente dans la rue, les scalpers. Je m’excuse, mais jamais quelqu’un n’a scalpé mes billets devant le Théâtre St-Denis ou la Salle Albert-Rousseau à Québec. Jamais. Je n’avais pas de problèmes avant que ces revendeurs arrivent; ils ne me feront pas croire qu’ils ont fait ça pour protéger mon public. Ça, c’est rire dans ma face. Il était temps que quelqu’un intervienne à ce sujet.»

– Louis-José Houde, humoriste et acteur