L'apologie de la voiture auprès des enfants : L'apologie de la voiture auprès des enfants : Feu rouge!
Je pense que

L’apologie de la voiture auprès des enfants : L’apologie de la voiture auprès des enfants : Feu rouge!

Alors que les nouvelles aventures de Flash McQueen font courir petits et moins petits, un lecteur nous dit voir dans Les bagnoles 2 une dangereuse apologie de la voiture auprès des citoyens de demain!

Rendre sympathiques des automobiles à de jeunes enfants aisément impressionnables alors qu’elles concourent pour beaucoup à nous mener droit à la catastrophe environnementale, c’est malsain et retors. Les gros constructeurs automobiles états-uniens auraient contribué financièrement au film d’animation Les bagnoles 2 (Cars 2) que je ne serais nullement surpris, la pub ne frappant jamais assez tôt. À Hollywood, on adore joindre l’utile à l’agréable.

La pollution et le réchauffement climatique se font de plus en plus menaçants. Le parc automobile ne cesse de croître. Et voilà qu’on nous sort des usines de montage hollywoodiennes un film nous montrant de sympathiques automobiles anthropomorphes roulant sur les chapeaux de roues. Le comble, c’est que le carburant fossile y est sciemment préféré au carburant vert. «Pétrole un jour, pétrole toujours!» lance un des personnages.

La compagnie Disney fera vendre beaucoup de petites autos aux enfants, les conviant par le fait même à prendre durablement le virage de l’American Way of Life (à chacun son auto), alors que les gouvernements et les municipalités travaillent d’arrache-pied afin d’accroître l’achalandage des transports en commun.

L’ex-coureur automobile Jacques Villeneuve, qui a participé vocalement aux deux versions françaises disponibles, peut-il nous dire quant à lui si le film contribuera à ce que les jeunes se tuent en plus grand nombre sur les routes?

Voilà ce qu’on peut appeler une œuvre dommageable. Nos petits-enfants, qui hériteront d’une Terre dénaturée, regarderont la série Cars et n’y comprendront rien. Comment a-t-on pu…? Dans les pays scandinaves, on se méfie comme de la peste des produits hollywoodiens pour enfants, mais ici, nous gobons tout sans mot dire.

– Sylvio Le Blanc