Appel à la mobilisation intellectuelle : Pas de malheur, pas de bonheur
Dans deux de ses récentes chroniques, notre rédacteur en chef David Desjardins détaillait sa fatigue devant l’état du mouvement souverainiste. À son avis, les politiciens et défenseurs de l’indépendance manquent d’audace et ne vont nulle part. Auteure, comédienne et signataire de textes dans le recueil J’aurais voté oui mais j’étais trop petit, Catherine Dorion désapprouve ce défaitisme et lance un appel à la mobilisation intellectuelle.
Quelques lignes de Catherine Dorion pour dire que rien ne se dit. Difficile d’avoir du contenu. Davantage que d’avoir du courage. Y en a-t-il quelques uns quelque part qui nourissent une vision? Du monde.
Une vision s’articule d’abord à partir de nos valeurs et identité personnelles que nous tentons ensuite d’inculquer à notre entourage par la persuasion.
Faudrait-il que jeunes, moins jeunes et âgés s’unissent pour définir cette vision québécoise de leur société et la faire connaître au monde. Cela se fait dans un cadre archi connu de par le monde qui est la « CONSTITUANTE » d’une société. Une constituante propose une vision dans l’élaboration d’une constitution nationale entérinée par le peuple lors d’un référendum.
Cette démarche au Québec reste à faire. Le peuple est souverain et tant qu’il n’aura pas franchi ce pas il sera tributaire d’une vision étrangère qui lui sera imposée. Est-ce assez clair ?
Je pense que dans 50 ans, le peuple québécois sera disparu, à force de
manque de courage et à cause d’inertie. Les Cajuns sont disparus ainsi
dans une totale indifférence!
Vous croyez que je suis pessimiste, je pense que je suis lucide: ce ne
sont pas les gens de l’immigration qui nous donneront un pays ou qui
protégeront notre culture et notre langue!
Quant aux politiciens que nous élisons, nous sommes assez bêtes pour
les élire « fédéralistes », eux qui n’attendent que la perte des
francophones. Vous parlez de démocratie, mais même en l’ayant, nous
sommes trop colonisés et peureux pour avoir confiance aux nôtres.
Voyez la vague « orange fédéraliste » qui s’est faite sous prétexte de
changement; vraiment n’importe quoi!!! C’est comme cela qu’on perdra
notre identité…Dire que certains meurent pour protéger leur culture
et obtenir la liberté et nous, nous n’aurions qu’à voter!
votre commentaire est tout a fait exact. je suis desole de voir attitude des jeunes electeurs et surtout l indiference des baby boomers qui ne pense qu a leur loisir et oubli l avenir de leurs jeunes.
Si nous restons chacun chez nous, nous disant que rien ne peut changer, effectivement, rien ne changera. Si nous participons, dans un parti politique, dans une ONG, dans une manifestation, nous pouvons croire que nous pourrons changer quelque chose. Pourquoi?
Moi, tout seul dans mon coin, je ne peux rien changer. Mais, avec d’autres personnes qui pensent comme moi, si nous agissons, nous avons la possibilité, et non la certitude, de pouvoir chnager quelque chose.
Comment, pensez-vous, la société a-t-elle évolué, ici et ailleurs? Parce que les gens se son rassemblés pour exiger du changement. Même que dans certains cas, comme pour le printemps arabe de 2011, des personnes étaient prêtes à sacrifier leur vie pour leurs opinions. Ici, ce n’est pas aussi dangereux, mais il semble que nous soyons paresseux.
Dernièrement, j’ai participé à la marche contre le gaz de schiste à Montréal: peut-être que le gouvernement Charest ne changera pas d’idée, mais au moins lui et son gouvernement sauront que nous sommes nombreux à rejeter son projet.
Comme le chantait si bien Robert Charlebois, sur des paroles du regretté Pierre Bourgault: « entre deux joints, tu pourrais faire que’que chose, entre deux joints, tu pourrais t’grouiller l’cul ». C’est la grâce que je nous souhaite!