Centrale hydroélectrique au parc des chutes Sainte-Ursule : Sainte-Ursule (les chutes électriques)
Julien Mineau, le chanteur de Malajube, redoute les impacts d’un projet de centrale hydroélectrique dans la municipalité où il réside: Sainte-Ursule. Cri du cœur.
Comme un lapin sorti du chapeau, je vous écris pour vous faire part du projet de mini-centrale hydroélectrique qui se trame dans mon patelin, Sainte-Ursule. En ce moment, je me sens comme la femme dans la boîte, que le magicien s’apprête à couper en morceaux avec une scie.
La femme dans la boîte
En 2008, j’ai quitté Montréal pour m’établir à Sainte-Ursule, une municipalité de 1400 âmes faisant partie de la MRC de Maskinongé en Mauricie. J’ai choisi cet endroit parce qu’il existe un lien mystique entre Sainte-Ursule et moi. À 16 ans, j’en suis tombé amoureux. Je fus frappé en plein visage par la beauté de ses chutes. Dès lors, je lui écrivais des chansons d’amour. En anglais sûrement, mais là n’est pas la question. Mes amis et moi la visitions à tout moment de l’année; l’hiver, nous y allions la nuit. Préférablement les soirs de pleine lune, parce que nous pouvions tout voir. La fine bruine incessante transformait les escaliers longeant les chutes en glissades naturelles dans lesquelles nous nous lancions comme des skieurs sans skis. L’été, nous y passions la journée à nous baigner et à nous promener dans la forêt, pour ensuite remonter le courant à l’aube et rentrer à la maison. Cette année, j’ai eu 30 ans. Beaucoup d’eau a coulé dans la chute… Je me retrouve donc à devoir protéger mes chutes adorées, qui sont menacées de viol. Pour faire simple, on veut transformer le petit pont suspendu en viaduc, ou plutôt, viachute, enfouir de gros tuyaux de HDPE (plastique noir) sous ses sentiers, construire une centrale dans sa forêt, dynamiter son roc et installer une vanne déversante ainsi qu’un bouton du genre ON/OFF sur sa chute principale, ce qui les dévisagerait pour toujours. En plus de mettre en danger de nombreuses espèces comme le maskinongé et la tortue des bois, un tel projet aurait pour effet d’assécher la rivière par moments et de faire disparaître une panoplie de variétés de champignons présentes dans le parc. Sans compter les pruches centenaires qui seront abattues. Ça me fait mal d’y penser. J’ai peur, mais ce n’est qu’un spectacle.
Le magicien
En plus de vouloir transformer les chutes en usine à kilowatts, le plan que présentent le maire, ses conseillers, le conseil d’administration du parc des Chutes-de-Sainte-Ursule et la firme d’ingénieurs BPR est truffé d’irrégularités: des oublis majeurs dans l’estimation du coût, un appel d’offres qui semble truqué, l’absence d’études d’impacts environnementaux et un manque flagrant de transparence. Qui sont-ils pour décider du sort d’un site pareil sans le consentement des citoyens? J’irais même jusqu’à dire sans le consentement de tous les Québécois? La source du problème est le «programme d’octroi de forces hydrauliques pour des centrales de 50MW et moins» du gouvernement, qui pousse des compagnies comme BPR à s’acoquiner avec les municipalités munies de chutes et à les appâter avec le nerf de la guerre. L’argent, l’argent et encore l’argent, il est partout, on le sait. S’il existe un endroit où l’on peut s’en dissocier pour un instant, c’est bien aux abords des chutes et dans la forêt, il me semble. Nous devrions faire en sorte de préserver ces espaces naturels au lieu de les harnacher de façon archaïque pour des «pinottes». Il ne reste plus beaucoup d’endroits comme les chutes de Sainte-Ursule, pourtant, le massacre continue. À travers le Québec, chaque année, plusieurs chutes sont victimes de ce genre de projets et les gens regardent ça de loin sans rien faire, car tout se passe si vite. De plus, certains citoyens ont peur de s’afficher, et je trouve ça triste. Il est temps d’agir. Quand ils auront commencé à dynamiter, il sera trop tard. Tout sera saccagé pour toujours. Ne nous laissons pas charmer par des promesses farfelues qui ne rapporteront presque rien en bout de ligne, gardons nos richesses et chérissons-les. Il sait ce qu’il fait, il est le maître de l’illusion.
Détruire le parc des chutes, c’est ce qu’ils vont faire, son écosystème fragile et unique sera chamboulé à jamais. La proposition sous-estime tout le tort qui sera causé. Ce n’est pas vrai qu’une mini-centrale attire les touristes. Peut-être il y a 40 ans, mais plus maintenant. Je ne veux rien savoir des chutes électriques de Sainte-Ursule branchées dans l’amplificateur d’Hydro-Québec.
Aujourd’hui, 1er septembre 2011, tous les citoyens de Sainte-Ursule doivent se présenter au centre communautaire pour signer le registre. Que vous soyez pour ou contre le projet, venez signer le registre pour que la question soit débattue à juste titre sur la place publique. C’est le temps de faire valoir votre opinion et de vous faire respecter.
– Julien Mineau
«Sur le plan géologique, toutes les chutes d’eau sont temporaires, car elles se détruisent par leur propre force d’érosion.» (Encyclopédie canadienne)
Heureuse de voir qu’il existe encore des Guerriers , des Protecteurs , des…Purs, …comme toi ! T’as du charisme Julien, v’la une belle occasion d’utiliser ton talent, ton intelligence , et même ton pouvoir !… Qui sait si tu pourrais allumer… de « Grosses Lanternes » !… De tout coeur avec toi !!!!!
Une vraie du Saguenay
Pauline XXX
Bonjour M. Mineau,
difficile combat…..une ben grosse machine (La filière des firmes d’ingénieurs etc..)
Par contre nous pouvons réussir par moment à les déculottés..comme nous avons fait pour la rivière du Nord dans la municipalité de Ste-Adèle.
Question de débit d’étiage et du concepte même de leurs projet..
Je travail dans le milieu de la restauration de l’environnement depuis pas mal d’année…particulièrement en milieu hydrique…une vocation..
Pourquoi ?…je passe une partie de mon temps à me battre avec la machine..et oui..! la machine est partout…même à l’intérieur de certaine fondation avec qui je me dois de travailler…et le plus décourageant par moment, les différents ministères et MRC et municipalité avec qui j’ai l’obligation de levée des certificats d’autorisation..
Je pourrais facilement remplir plusieurs pages d’absurdité vécu depuis bientôt 15ans comme consultant (je conçois et je réalise des projets de restauration et de protection dans un obtique de maintien de la biodiversité en place)…..mais bon le temps me manque et la machine à le bras long….j’ai déjà donné pis.. ça coûte cher en ti pépère..
Je crois sincèrement M. Mineau que nous nous devons d’être nous aussi présent dans ces organismes publics et parapublics afin qu’il y est une vision écoresponsable qui prenne place….pour qu’enfin des moyens financiers important soit transferrés vers la protection et la restauration de l’environnement, et ouais…dure combat.
Je viens de terminer un projet de restauration de l’habitat du poisson (omble de fontaine)sur un cours d’eau dans la région de Lanaudière….pas plus d’un mètre³/sec en période de grande cruee printanière…vous devriez voir ce que la machine me demande (pour un petit 5000$ de subvention)…avec un suivi technique et biologique sur trois ans…vraiment pathétique…une vocation que je vous..dit !
Bon bien…bonne chance M.Mineau..`
P.S. ….svp à tranferrer vers M.Mineau et ne pas publiée ..merci
François Rioux
Écozones
Vous avez tout faux, monsieur Mineau. Il ne s’agit ni de saccage ni de destruction d’environnement. Les installations de cette chute sont déficitaires parce qu’elles nécessitent des réparations urgentes.Les citoyens ont été consultés par les ingénieurs et les politiciens locaux.
Et vos projections » sur tout le territoire » québécois sont malveillantes et m’incitent à penser que vous n’avez pas fini de déménager, vous, si votre démangeaison écolo-gnagna devait
Et les fils électriques seront enfouis sous terre.Et puis-je vous suggérer que lke pruche coupé vous permettra peu-être de jeter un coup d’oeiul un peu moins simpliste et biaisé sur la forêt autour…
Les aménagements seront rentables dans un laps de temps relativement court et la construction d’un trottoir en bois donnera un accès plus sécuritaire aux citoyens qui voudront aller les voir.
Quant à vos affirmations sur les motifs et la manière de la firme d’ingénieurs en charge des rénovations, je vous demande des preuves concrètes.
De même, la flore et la faune seront minimalement affectés par ces travaux, et le dynamitage sera très clairement conforme aux règlements pour de tels travaux. Par ailleurs, certains des champignons se trouvant dans le bois environnant sont TOXIQUES ET IMPROPRES À LA CONSOMMATION HUMAINE.
Enfin je trouve bizarre qu’un musicien faisant de la musique à nous pèter les tympans vienne nous faire la leçon sur des questions d’environnement. Si ça continue comme ça, vous aurez beau les ragarder les chutes de Sainte-Ursule, rénovées ou non, vous ne pourrez plus les entendre, sourd comme un pot que vous serez devenu à plus ou moins brève échéance…
il manque deux mots ici:…si votre démageaison écolo gnagna devait se propager.
@ Jean-Claude: C’est pas parce qu’on est musicien qu’on n’a pas le droit d’exprimer son opinion concernant l’environnement!!! Un musicien est également un citoyen, car ça paye des taxes comme vous! Et vous? Vous faites quoi dans la vie? Êtes-vous quelqu’un qui connaît l’environnement? J’en doute, car de la façon que vous écrivez vous serez mieux de faire régner le silence… mais bon, c vrai vous devez travailler pour Hydro-Qc. Pis en passant, on parle pas de réparations mais bien de destruction au détriment de profits!!
Bravo Julien pour ce texte émouvant.
Je suis plus qu’heureuse que les citoyens de Ste-Ursule dont je suis se soient déplacés en grand nombre pour signer le registre et signifier par le fait même leur opposition à ce projet. Les gens ne sont pas dupes et n’ont pas cru à ce qu’on leur a fait miroiter. T’as raison, le débat des mini-centrales est un enjeu qui touche le Québec tout entier.
Heureusement que les gens commencent à se réveiller de plus en plus et à comprendre le manège. De plus, toucher à ces chutes serait un sacrilège et un geste complètement insensé quand on sait pertinemment qu’on n’a pas besoin de cette électricité! Dehors les chutes à piton et vivement la grâce et la beauté pure des chutes dans leur cadre naturel! Je crois plutôt que l’avenir du parc et par le fait même celui de la planète réside dans une vision écoresponsable. Je crois qu’il y a d’autres avenues à explorer pour rentabiliser le parc en misant en autres, sur sa biodiversité exceptionnelle. Celle-ci doit être reconnue et protégée. Prenons un soin jaloux de ce bien collectif d’une valeur inestimable.
Solidairement,
Sylvie
@ Ariane
Vous en savez plus sur moi…que moi. Ainsi donc, je travaillais pour Hydro-Québec et je ne le savais pas!!!
Et j’adore votre conseil–aux antipodes d’un appel à la censure, n’en doutons pas—quant à ma manière de m’exprimer dans cette page.
Bref, vous êtes charmante, et votre sérieux vous habille à merveille.
Les musiciens qui s’occupent d’environnement, je suis pour, mais faudrait aussi leur renvoyer la pareille.
Si les concerts du band Malajube en public sont un risque pour l’ouie de ceux qui vont les entendre, ne faudrait-il pas tout au moins leur demander de baisser le volume, et peut-être les interdire complètement??
M. Bourbonnais,
Je trouve que vous manquez totalement de respect envers M. Mineau et que le mépris vous sort par les oreilles. Vos commentaires à son égard sont d’une méchanceté gratuite. Pourquoi vous servir de l’attaque personnelle pour faire valoir votre opinion? Concernant l’impact minimime sur l’environnement, comment en êtes-vous certain puisque qu’il n’y a pas eu d’études d’impact écologique?
Sylvie
Je suis en accord avec M. Julien Mineau dans tout ce qu’il a écrit. Cependant, il ne faut pas prendre au sérieux ce que dit M. Jean-Claude Bourdonnais. C’est un gros farceur. AH ! Ah ! Ah! Il est drôle, tellement drôle qu’il me fait penser au personnage de Jean-François Mercier « Le gros cave ».
M. Jean-Claude Bourdonnais pourrait être humoriste.
@ M. Bourbonnais
Au respect que vous manifestez pour les autres, il ne faut pas attendre que vous respectiez les chutes et leur écosystème.
Vous parlez rentabilité, conformité aux règlements. Vous parlez aussi des champignons « TOXIQUES ET IMPROPRES À LA CONSOMMATION HUMAINE » comme si ça justifiait leur élimination. Vous parlez de musique à « péter les tympans » comme s’il ne fallait que se taire et s’applatir pour être décent. Quel est votre agenda? Qui est derrière le nom que vous nous présentez? Quels sont les intérêts que vous tentez de protéger? Est-ce que le crime vous profite? Où sont votre âme et conscience?
Quand on ne parle pas pour soi, quand on se fait l’écho ignorant de l’avis des autres, quand on soumet notre volonté à celle de sombres prédateurs on ne peut parler de la cause et il est bon de se rappeler que « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire. »
À votre fatras d’objections assurément partiales, je ne peux que conclure : Bravo! M. Mineau. Vous avez mon soutien entier.
@ André Tanguay
Monsieur, je ne parle qu’en mon nom, et personne ni aucun intérêt financier ou idéologique ne se cache derrière mes opinions.
Ça vous fatigue? Et bien tant pis pour vous…
Et prenez-le comme vous voudrez: JE NE ME TAIRAI PAS!!!