Coupes budgétaires et relations publiques : Petit précis lexical destiné au gouvernement Charest et à tous ceux qui justifient le sabotage des services publics
Je pense que

Coupes budgétaires et relations publiques : Petit précis lexical destiné au gouvernement Charest et à tous ceux qui justifient le sabotage des services publics

Monsieur,

Je vois bien que vos ministres, vous et vos agents de relations publiques commettez des aberrations langagières quand vient le temps de justifier des coupures ignobles. Tout récemment, j’ai vu ces « erreurs » se multiplier dans les articles concernant les nouvelles réductions de 800 millions dans les services essentiels annoncées le 17 septembre dernier.

Pour conserver le bon usage des mots, Monsieur le Premier Ministre,

On ne « participe »  pas à « l’effort budgétaire » en coupant dans la santé et l’éducation, on participe à la justification de ceux qui ne font pas le moindre effort fiscal : les spéculateurs, les fraudeurs et autres détenteurs de comptes en banque à l’étranger.

Avec de pareilles coupures, ce n’est pas de se « serrer » la « ceinture » qu’il s’agit, mais de serrer l’étau dans lequel se trouvent déjà les patients qui attendent dans les couloirs, les élèves du système public qui réclament une éducation décente et accessible, les travailleurs qui s’investissent corps et âme pour augmenter la qualité des services.

Allons donc, Monsieur Charest, on ne « dégraisse » pas le système avec de telles pratiques, comme vous aimez l’entendre, mais on engraisse les profiteurs qui reçoivent des pots-de-vin pour fermer les yeux sur la corruption dans le domaine de la construction et ailleurs, on engraisse les parasites à qui profite la faillite des services publics et qui rêvent de voir le Québec enfin privatisé.

Ceux qui parlent de « s’imposer un régime », vous le savez bien, sont souvent ceux qui ont le plus de mal à contrôler leur appétit.

En enlevant 800 millions de dollars à un système tenu à bout de bras par de fiers travailleurs qui en arrachent pour continuer à octroyer de bons services, on ne fait pas « certaines coupures », comme vous pourriez le dire : on se coupe de tout un pan de la société et de ses besoins les plus fondamentaux.

Du reste, on « n’équilibre » pas un budget en agissant en escroc comme vous le faites, mais on déséquilibre, à court et à long terme, une société en entier.

En espérant que vous ne fassiez plus désormais insulte à l’intelligence des Québécois.

– David Groulx
Citoyen et professeur de français