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Hausse des frais de scolarité : Qui a parlé de JUSTE part?

La hausse des frais de scolarité touche, directement et indirectement, une grande partie des Québécois. D’ailleurs, le nombre de lettres que nous avons reçues en lien avec ladite hausse en témoigne. En voici quelques unes.

J’en suis à ma 5ième année d’université. Juste de penser aux dollars que j’aurais à rembourser au gouvernement si j’avais eu recours aux prêts et bourses depuis le début de mon cheminement, j’en ai le poil hérissé. J’ai commencé un Doctorat en septembre 2011 et prévois en avoir encore pour un minimum de trois ans. Au bout du compte, j’aurais payé plus de 25 000$ en frais de scolarité seulement. Ce constat m’invite à reconsidérer  le concept de juste part.

Lors de son premier mandat en 2003, Jean Charest avait promit de faire baisser la dette québécoise. Or, nous atteignons aujourd’hui les 200 milliards de dollars; du jamais vu! En augmentant les frais de scolarité, on demande aux étudiants de réparer les erreurs d’un gouvernement dans lequel la majorité ne croit plus. Il est important de rappeler  que ce  sont ni les plus pauvres, ni les plus riches qui souffriront de cette hausse, mais bien les étudiants de la classe moyenne dont les parents sont considérés comme «trop riche» aux yeux de l’Aide financière aux études, mais qui ne peuvent offrir une éducation postsecondaire sans mettre en jeu la qualité de vie des autres enfants de la famille ainsi que la leur.

À l’heure actuelle, l’Université du Québec à Trois-Rivières, mon institution d’accueil, est pour la première fois de l’histoire en grève générale illimitée. Je suis fière de nous voir aussi nombreux à croire en la force du nombre et à rejoindre les militants des quatre coins de la province qui se battent pour faire respecter leurs droits. Des Iphones, des voyages, des vêtements, du luxe, ah oui ? Quel message la société envoie-t-elle à ses étudiants? Que tant qu’ils ne vivront pas dans des boîtes de carton à se nourrir uniquement de toasts au beurre de pinottes, leurs voix ne seront pas entendues? Lorsque nous remplissons des formulaires gouvernementaux, notre emploi est : étudiant. Pourquoi alors nous demander de bien remplir cette première fonction tout en étant capable de financer notre éducation comme si nous avions le salaire d’un travailleur ?

Et pour les étudiants, ne vous laissez pas intimider par des services administratifs rigides et sans pitié pour la cause étudiante, levez-vous et refusez cette hausse! L’éducation est un droit, luttons pour ce droit!

Catherine Asselin
Étudiante au Doctorat en Psychologie à l’UQTR