L’UNEQ préoccupée par le conflit entre Renaud-Bray et Diffusion Dimedia
Dans un communiqué de presse, reçu vendredi dernier, l’UNEQ s’exprimait sur le conflit qui sévit présentement entre le distributeur Dimedia et l’entreprise Renaud-Bray. Nous reproduisons ici le communiqué de manière intégrale.
L’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) est de plus en plus préoccupée par le désaccord commercial qui oppose le distributeur Dimedia et la chaîne de librairies Renaud-Bray depuis bientôt deux mois. Le différend a pris ces derniers jours une tournure judiciaire qui laisse croire que le conflit pourrait être encore long. L’UNEQ craint que la situation ne cause à terme des dommages importants à des centaines, voire des milliers d’auteurs québécois : Dimedia est le distributeur de plus d’une cinquantaine de maisons d’édition qui publient 4 500 auteurs et illustrateurs québécois. Il est l’un des principaux fournisseurs au Québec.
L’UNEQ souhaite un règlement du litige le plus rapidement possible afin que les affaires reprennent leur cours normal. Dimedia a cessé d’approvisionner les succursales appartenant à Renaud-Bray des derniers titres qui viennent de paraître pour protester contre des changements aux modalités de paiement qui auraient été décidés de façon unilatérale par la chaîne de librairies. Les nouveautés publiées depuis la mi-avril par les maisons d’édition distribuées par Dimedia ne seraient donc plus disponibles dans ces magasins et les stocks de livres venant de ces éditeurs ne seraient plus renouvelés.
Pour le bien de l’écosystème du livre, l’UNEQ ne peut qu’insister lourdement sur la nécessité que soient instaurées de saines pratiques commerciales pour tous les maillons de la chaîne du livre. « Il faudrait, estime la présidente Danièle Simpson, que tous les acteurs adoptent des pratiques qui bénéficient à l’ensemble du milieu et accordent à chacun la part qui lui revient. C’est toute la chaîne du livre qui se retrouve ébranlée et fragilisée en raison de ce conflit, ce à quoi l’UNEQ ne peut rester insensible. »
Lorsqu’elle est intervenue en commission parlementaire en août dernier pour défendre le projet de réglementation du prix du livre, l’UNEQ s’est prononcée en faveur du maintien du plus grand nombre possible de points de vente afin que les livres édités au Québec restent visibles et accessibles au public. Cette position de favoriser la diffusion la plus large possible de la littérature d’ici garde toute sa pertinence. La pomme de discorde qui a éclaté entre Dimedia et Renaud-Bray montre que l’adoption d’une loi sur le prix réglementé s’impose plus que jamais pour calmer le jeu et permettre à tous les artisans, libraires, éditeurs, distributeurs et auteurs, d’avoir leur place au soleil. L’UNEQ croit qu’il faut éviter à tout prix une situation de monopole qui permettrait à certains joueurs de dicter les règles et de décider de ce qui doit être publié et vendu, mettant ainsi en péril la bibliodiversité. Une situation semblable fait déjà l’objet d’un débat dans le monde anglo-saxon opposant Hachette et Amazon.
Créée en 1977, l’Union des écrivaines et des écrivains québécois regroupe plus de 1 550 poètes, romanciers, auteurs dramatiques, essayistes, auteurs pour jeunes publics et auteurs d’ouvrages scientifiques et pratiques. L’UNEQ travaille à la promotion et à la diffusion de la littérature québécoise, au Québec, au Canada et à l’étranger, de même qu’à la défense des droits socio-économiques des écrivains.