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Comme les biscuits au chocolat

Serai-je le seul journaliste du monde à donner une bonne critique à ce film? Parti comme c'est là, j'imagine que oui. Mais que voulez-vous, je suis comme ça. Pas que je trippe sur la violence, le sang, la torture, le sadisme… Pas vraiment. Mais bon, j'aime les films d'horreur et je l'assume. Ça ne fait peut-être pas très crédible pour un gars qui travaille pour un journal comme le VOIR mais les goûts, ça ne se discute pas. Quelle phrase magique et utile dans de telles circonstances! Pas vrai?

 Tout d'abord, Décadence IV, version française de Saw IV, est fidèle à ses prédécesseurs. Dégueulasse, ultra-violent, tordu et d'un sadisme impossible. Justement, c'est à se demander si les scénaristes de ce film n'ont pas été recruités dans un asile de psychopathes à haute-sécurité. Non mais, comment de telles idées peuvent-elles venir à l'esprit d'une personne saine d'esprit?

On pensait avoir tout vu avec la fosse remplie de seringues souillées, le masque-broyeur-de-face ou le gars obligé de se scier une cheville mais une fois de plus, on a réussi à mettre la barre encore plus haute. Vous devinerez donc qu'afin d'apprécier un tel film, il faut être préparé mentalement. Préparé à un spectacle totalement horrifiant mais surtout, préparé à mettre en veilleuse la partie de notre cerveau qui décide de ce qui est de bon goût ou non. Aussi, d'avoir vu les tomes précédents est un pré-requis essentiel.

Les spectateurs auront donc le plaisir de retrouver l'intriguant Tobin Bell dans son rôle du machiavélique Jigsaw. Bien qu'il ait trépassé dans le film précédent, la magie de Hollywood a trouvé une façon de le remettre en scène et ce, avec une certaine originalité. Il faut savoir que Jigsaw est probablement un des personnages de cinéma d'horreur les plus inquiétants. À la différence d'un Michael Myers dénué de toute dimension psychologique ou d'un Freddy semblant tout droit sorti d'un vieux clip de Michael Jackson, le "boogeyman" de Saw en surprendra plus d'un par ses motivations et par son "modus operandi".

Étonnament, en sortant de la salle, on se surprend à réfléchir sur la nature humaine. Jusqu'où la liberté d'action des autres en vient à nous brimer? Jusqu'où notre bienveillance peut-elle nous mener à notre perte? Est-ce que le monde qui se sont achetés de la pizza ont réussi à la manger quand même après avoir vu la première scène? Est-ce qu'en allant voir un tel film, on devient immédiatement fiché dans un registre spécial de la police? Bien des questions…