J'aime le journalisme. Je consomme tout ce qu'il y a de journaux pouvant me tomber sous la main. Même que depuis avril passé, je fais fièrement partie de cet univers. Je suis justement en train de terminer un livre particulièrement intéressant intitulé Deadline America. On doit ce merveilleux bouquin à un professeur en journalisme de l'UQAM, Antoine Char.
Dans Deadline America, on a droit à une visite dans les salles de rédaction des plus grands journaux américains et ce, lors d'événements très importants. La soirée électorale de 2000, qui dans les faits, a duré pas moins de 900 heures, est totalement magique. Pour la petite histoire, Char a décidé de suivre l'équipe du Chicago Tribune. Ce journal était hanté depuis 1948 par un spectre épouvantable. Alors que Harry S. Truman était vraisemblablement destiné à perdre l'élection présidentielle, le Chicago Tribune publia en page frontispice Dewey Defeats Truman. Le hic, c'est que quelques heures plus tard, Truman allait briguer la présidence. Tout ça n'aurait pu relever que de l'anecdote mais un photographe d'un quotidien rival, eut la brillante idée de saisir un cliché qui allait faire l'histoire. Celle du nouveau président Truman, mort de rire, et tenant dans ses mains une copie du Chicago Tribune annonçant sa "défaite".
La soirée électorale de 2000 fut donc le salut ultime du Chicago Tribune, car ils furent les seuls à jouer de prudence en annonçant ni la victoire de Bush, ni celle de Gore : As close as it gets. Bien joué car ce ne fut que quelques semaines plus tard que la victoire de Bush fut officiellement confirmée.
Ici même, au Québec, on se rappellera de la fameuse "défaite" de Charest dans son comté, annoncée par Derome. Les joies du journalisme.
Je vous laisse donc sur une citation de Helen Thomas: "Un journaliste ne vaut que ce que vaut son dernier article". À faire frémir…