C'est quand même fucké. Chaque année qui passe nous emmène
des nouvelles modes et tous les domaines possibles ont leur magazine ou
leur site internet afin de nous en informer. Tous à part la mode du
vocabulaire. Non mais, avez-vous remarqué qu'à tout bout de champ, sans
qu'on sache trop pourquoi, pop!, un mot apparaît?
Il y a
quelques années, c'est intrinsèque qui a surgi. Depuis le début des
temps, le seul être humain qui s'en était servi devait être son
inventeur et un jour, sans que personne ne puisse l'expliquer,
intrinsèque nous sautait dans la face en plein milieu d'une
conversation. Comme un chat fou caché en dessous du lit.
Ce qui est encore plus weird avec ces mots qui deviennent à la mode, c'est que la première fois qu'on les entend, on n'a aucune idée de kessé mais on les comprend. Je pense que c'est le premier critère afin qu'un mot puisse devenir fashion. Une espèce de mots qui sonnent vraiment brillant mais qui sont quand même intelligibles pour la plupart des groupes sociaux.
Quand
même que je voudrais vous définir intrinsèque, je vous avoue que je
serais un peu fourré. Je comprends le concept mais c'est un peu comme
l'adverbe néanmoins, on sait quand il a rapport et on le sait encore
plus quand il n'a pas rapport dans une phrase. Le reste, on s'en tape
un peu. Mais bon, intrinsèque était vraiment pas évident à utiliser et
moi-même, je pense que je m'en suis servi une fois dans ma vie et je
devais être sur la brosse. Genre que l'alcool m'avait monté à la tête
et là, j'avais comme l'impression d'être en train de dire de quoi
d'intelligent et ma cerise sur le sundae a dû être intrinsèque. De
toute façon, je suis le style à me méfier de quelqu'un qui plogue
intrinsèque dans une discussion. Je me dis intérieurement: "Oh shit! Ce
gars-là se la pète royalement".
Je vous écris ça et ça me
rappelle un soir qu'on était entre amis et avec nous, il y avait notre
nouveau voisin qui venait directement du Maroc. On jasait et à un
moment donné, Fatmi -le marocain, si vous aviez pas deviné- nous parle
du Monopoly. Sans même avoir planifié le coup, on fait tous
semblant de pas savoir ce qu'est le Monopoly et là, moment de malaise
historique, Fatmi se retrouve pogné à essayer de nous expliquer ce
qu'est le Monopoly. Je vais être franc avec vous, se faire expliquer
qu'est-ce que c'est le Monopoly, c'est une des dix choses les plus
surréalistes de la vie. Vous essayerez.
Mais là, je vous
raconte tout ça comme un vieux bonhomme sur sa chaise berçante en train
de fumer la pipe et j'en vois plusieurs qui se disent: "Mais où cé qu'y
veut en venir? Moi, j'ai Denis Lévesque qui commence dans cinq
minutes pis j'ai pas le temps de perdre mon temps. Y a quand même un
boutte pis j'espère qu'il est pas payé pour faire ça parce que sinon,
moi aussi je me pars un blogue pis tu vas voir que moi, quand j'écris
de quoi, ça a au-moins rapport pis tu vas voir que tout le monde va se
mettre à lire mon blogue pis à un moment donné tu vas voir que tu vas
voir."
En fait, si je vous écris tout ça, c'est que je commence à
avoir un sérieux doute quant au phénomène des mots à la mode et
honnêtement, on aurait tous pu se passer des deux derniers paragraphes.
Le doute que j'ai, c'est qu'il existe à quelque part une espèce de
comité d'agents spéciaux qui travaillent dans le secret des dieux pour
le compte de l'Office québécois de la langue française. Des genres de spin doctors
qui développent des stratégies démentes afin d'intégrer dans notre vie
de tous les jours une coupelle de mots de temps en temps afin de
tonifier le vocabulaire collectif.
Je pourrais même donner une portée internationale à ce comité mais comme je veux pas que le mot parano se glisse dans la fiche Wikipédia
qui existera un jour à propos de moi, je vais limiter ça au Québec.
J'ai donc élaboré une méthode de recherche extrêmement scientifique
dans le but de démasquer les principales chaînes de transmission de
cette conspiration en tapant le nouveau mot à la mode sur Google Actualités: INEPTIE.
Parmi ces agents secrets du vocabulaire, on peut trouver notamment Michel Vézina, Agnès Gaudet, Benoît Aubin et surprise, Josée Legault!
Maintenant, si vous ne l'avez pas fait, regardez attentivement ces
articles. Trois conclusions vous viendront probablement à l'esprit, Quebecor a peut-être rapport là-dedans, le Bye Bye aussi et enfin, Josée Legault sait des affaires qu'elle ne veut pas qu'on sache.
Je
vous laisse réfléchir à ça pendant que je fixe les derniers détails de
la soucoupe volante que je veux me fabriquer à partir de matériaux
strictement biologiques.
Tant qu’à être parti sur les mots de vocabulaire qui entre sans crier gare dans la culture populaire, moi ce que j’ai remarqué de plus flagrant et qui commence à me taper sérieusement sur les nerds, c’est le genre de titre passe-partout du type «je-manque-cruellement-d’inspiration-sur-ce-coup-là» comme:
Dur, dur d’être un ____________
ou encore:
_______________, quand tu nous tiens!
ou quand tu dis quelque chose de moindrement insolite, pis y’a un cave qui t’envoie:
«tu dois en fumer du bon!», une réplique qui, quant à moi, est surutilisée, et ce, depuis un bon bout de temps. Le gars qui a inventé cette réplique, sérieux, aurait dû déposer un brevet, il serait multi-milliardaire….
Je te seconde sur ça. J’haïs les « tu dois en fumer du bon ». Je propose qu’à la place, on utilise dorénavant un truc du genre: « as-tu mangé un truc acheté au Dollarama? »
Salut Joël,
J’m’appelle « Philippe » pis ça rime avec un *** d’oiseau qui est sur un fil … hip ! … y va tomber !
J’capote !!!
J’ai écris le mot « ineptie » sur internet (by the way, merci je connaissais pas ce mot … en tout cas, mon cerveau le connaissait pas, mon subconscient peut-être) … C’est véritablement un mot merveilleux!
Parmi les liens auxquels le mot « ineptie » m’ont menés, on peux compter : Pompe à draft, Céline Dion, track de mess, strap de fan, pis sauce au prune. Bref, un p’tit mot inoffensif, qui se trouve dans tous les dictionnaires franco-suisse du monde, m’a donné des heures et des heures de plaisirs. J’ai vogué et vogué sur la web, de découvertes en découvertes, jusqu’à ce que je me réveille sur les plages d’une des Îles Galápagos. Ça vraiment été un voyage palpitant … pour autant que je me rappelle.
En ce qui concerne les autres mots de l’univers, un mot qui me donne un genre de « goût surette dans gorge», comme dirait André Sauvé, c’est le mot « aberrant ». J’sais pas ce que ça veut dire quand je l’entend …
Si tu vas dans une assemblée étudiante, dans un comité de parents d’école à bout ou dans un manifestation de pugilistes exaspérés, le mot « aberrant » va sortir à un moment donné.
Y a une assemblée générale à l’UQAC demain (mardi 27 jan, 2009 11h30 P0-5000 … si ma mémoire est bonne) et je gagerais ma chemise que le mot « aberrant » va sortir. Si il sort pas, c’est que les gens ne sont juste pas assez militants, dans le sens « dire des choses pour une cause quelconque peu importe la cause de la cause … (tsé ce que j’veux dire, réellement au bout du compte!?.) J’sais pas ce que le mot « aberrant » veut dire, mais je me dis que SI des gens avec des foulards de Yasser Arafat l’utilise, ça doit ben vouloir dire quelque chose …
En bref, pour moi là là, même si je connais pas le sens du mot « aberrant », pour moi, le monde qui utilise le mot c’est des gens qui s’écartent de la normale. Ça sonne toujours illogique, faux et absurde …
En tout cas …
[et c’est signé]
« Y a un *** d’oiseau » … loadé d’une dose d’ineptie aberrante !!!
Philippe, merci pour cette envolée lyrique mais je tiens à t’avertir qu’il y a juste moi qui a le droit de sacrer sur ce blogue. Sinon, tiens-nous au courant à propos de cette assemblée de demain.
Merci Maitre Capello (voir qui c’est sur Google).
Grâce à toi, je sais enfin a quoi servait toutes ces inepties.
Les précédentes définitions ne m’avaient pas laissé de souvenirs impérissables.
Le mot à la mode à l’Université ces temps-ci est »procrastination »… ou »comment avoir l’air cool et intelligent tout en allant prendre une boréale au bar étudiant (parce que la molson est pour le petit peuple, allons!) »
P.S. Moi, je suis une fan de 50. Voilà.
Nonobstant c’est pas pire aussi, je pense que c’est un genre de vaisseau de Star Wars…
Le mot trop à la mode, s’il en est un, et, qui plus est, est presque toujours mal utilisé: LITTÉRALEMENT.
Le dirais que cet adverbe me fait presque littéralement chier…comme le café d’ailleurs.
Petite explication.
Le mot « littéralement » renvoie à la réalité, au sens propre d’une chose, au côté littéral, ce qui implique qu’il annonce quelque chose de véridique; c’est d’ailleurs pourquoi on utilise cet adverbe: on veut que le destinataire prenne l’expression au pied de la lettre.
Par exemple, si je dis que la foule s’est littéralement enflammée suite à la victoire des Canadiens, il faut comprendre que les gens qui assistaient au match ont réellement pogné en feu. Mais nos bons vieux journalistes me font souvent peur en l’utilisant, comme ça, sans se soucier des répercussions qu’ils peuvent créer. Imaginez que vous entendez Pierre Bruneau dire cette phrase alors que vous savez votre blonde au Centre Bell…
Le problème, c’est que ceux qui l’utilisent le font soit pour rien, soit de façon erronée (ils l’utilisent à l’inverse).
Deux exemples:
– Utilisations inutiles: L’homme est littéralement tombé par terre.
Je suis littéralement pensif.
Euh! Ok! Fallait-il absolument utiliser l’adverbe pour qu’on comprenne? Parlons-nous à ce point en paraboles et de façon détournée et figurée pour que l’emploi de littéralement soit obligatoire? Inutile!
– Utilisation erronée: Les parents du patineur ont littéralement explosé de joie dans leur salon lorsqu’ils ont appris que Frédéric avait battu le record du monde.
Cette nouvelle est supposée être positive, mais moi, je plains ces pauvres parents, car au sens littéral, exploser de joie doit être assez souffrant. Je m’attendrais d’ailleurs à voir des photos du drame et non une belle petite photo d’un couple ému et fier…
Un exemple correct:
-Je me suis littéralement cassé la tête avec ce problème de mathématiques, car pendant que je calculais à l’aide d’une calculatrice, le luminaire accroché au plafond est tombé sur moi.
-Marc a littéralement pris ses jambes à son cou lorsqu’il a vu la police arriver. En effet, habile controsionniste qu’il est, il a voulu faire rigoler le sergent qui venait lui remettre une contravention en mettant ses jambes autour de son cou.
-Le pape a littéralement touché les 100 000 fidèles entassés dans la rue lors de son discours, à la fin, il souffrait d’une sérieuse tendinite et ses mains étaient bourrées d’ampoules, mais il a réussi à battre le record du monde qui appartenait à Roy Orbison.
-La mère de mon ex est littéralement morte de rire pendant le spectacle de Jean-Marc Parent. Lorsqu’il racontait ses mésaventures en « campeur », elle a pris une telle bouffée d’air pour rire qu’elle s’est étouffée pour qu’on constate ensuite son décès à l’hôpital.
Alors, de grâce, jetons ce mot bidon aux ordures ou utilisons-le correctement et de façon utile.
Littéralement vôtre.
Tu as littéralement raison François.
Ton commentaire vient de s’incrire parmi mon top 10 de commentaires préférés.
Ton top 10 doit donc être littéralement « top ».
Un journaliste de Radio-Canada a repoussé les limites de l’absurde hier en disant, je le cite: « La famille de Monsieur X, le conducteur arrêté aux États-Unis pour possession de drogues, fait LITTÉRALEMENT des pieds et des mains pour qu’il recouvre sa liberté ». Je ne sais pas pour toi, mais moi je trouve que c’est généreux de leur part et les amputés de guerre leur en seront certainement reconnaissants.