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Poutine et out

 Dans la vie, je fume des toppes. Je sais que c'est pas correct, que
c'est niaiseux, que c'est pas bon pour la santé, que ça pue, que ça
coûte cher, que je vais finir par le regretter et que s'il y a une
guerre nucléaire, ça sera probablement de ma faute parce que je fume.
Je sais tout ça et quand je mourrai, je vous autorise à faire un
photo-montage de moi avec en surimpression le mot "imbécile".

 Il reste que la toute dernière campagne de sensibilisation
auprès des jeunes pour les convaincre à ne pas commencer à fumer m'a
beaucoup déstabilisé. Pour ceux ou celles qui n'auraient toujours pas
vu cette pub, je vous invite à la visionner après vous avoir préparé un bon bol de pop-corn.
Donc voilà, le jeune fume sa première cigarette et après qu'un sort
vaudou ait transformé son botche en un objet animé, voilà qu'un effet
de masse se crée et tous les mégots de la planète se révoltent contre
les gens qui les abandonnent lâchement par terre.

Pas fou. À donner le goût à un jeune de vérifier si c'est vraiment ça qui arrive quand on fume dans un endroit isolé. 

Comme
certains d'entre-vous le savent, je suis un publicitaire dans l'âme et
tout ça m'a inspiré une espèce de campagne de sensibilisation générale
et ce, à partir de la thématique de ces cigarettes révoltées. 

Tout
d'abord, la malbouffe est un fléau social. Pourquoi pas faire une pub
où l'on voit un gars en train de manger de la poutine avec des copains
et soudainement, des frites grimpent tranquillement vers ses narines
pendant que du fromage en grain rampe vicieusement vers sa bouche. Le
gars se rend alors compte que ça ne tourne pas rond et au même moment,
un jet de sauce hot-chicken le noie. On entend plein de borborygmes
terrifiants sortir de sa bouche pendant qu'un narrateur dit une phrase
accrocheuse du genre "La poutine, c'est out pour ton coeur".

Pour
le volet de l'hygiène sexuelle, je pensais peut-être à un gars qui ne
se protège pas et finit par se faire étrangler par son pénis. Un peu à
la Lynch. Tant qu'à faire, on a Éric Canuel qui a l'air de penser qu'il
peut se prendre pour lui de ces temps-ci, on pourrait lui offrir la job
de réalisateur en échange d'un set de 10 bagues gothiques.

Enfin pour
l'alcool, c'est cool parce qu'on aurait même pas de coûts de production
à défrayer. La pub est déjà tournée, il ne reste plus qu'à ajouter une
voix-off qui dit quelque chose comme "Tu vas boire que c'est pas
toujours drôle". Et pour les frais d'exploitation du film dont la pub
serait tirée, j'imagine que ceux qui possèdent les droits de Street
Trash
ne le savent même plus. Au pire, ils vont charger 50 piastres au
gouvernement et ça devrait être beau.