Je suis vraiment content que le Canadien se soit fait torché aussi vite. En fait, dans un monde idéal, on accorderait au hockey la même importance que le footbag qu'on appelle communément hacky. Moi, j'ai bien du respect pour les gars qui jouent au hacky parce que quand ça leur tente de jouer, ils ont juste à aller sur un terrain ou dans un stationnement et quand ils ont fini, ils n'écoeurent personne avec ça.
Ce n'est pas une question de mépris ou de trippeux de culture qui se la pète et qui trouve le hockey con, c'est juste que dans mon cas, le sport professionnel ne m'a jamais fasciné. Point à la ligne. C'est comme la claquette, je trouve ça ben cute mais si tout le monde autour de moi passerait la moitié de l'année à m'en parler, je finirais par en avoir plein le casque. Pour vous donner un exemple frappant, imaginez que Loft Story serait en ondes pendant plus que la moitié de l'année. Moi, je serais ben content mais j'en connais plusieurs qui finiraient par péter une coche.
Ce qui me mystifie le plus dans la passion des québécois pour le CH, c'est cette espèce de sentiment d'appartenance. Je comprends que c'est une équipe légendaire et que ça fait 100 ans qu'elle existe mais en quoi elle nous représente? Ce sont pour la plupart des joueurs qui viennent d'un peu partout dans le monde et j'ai de la difficulté à croire que le jour où ils se pogneront une job ailleurs, ils ressentiront une nostalgie intense à l'idée de quitter le Canadien. J'aimerais être dans le champ mais j'ai comme un feeling qu'ils s'en crissent tellement.
Et pour ce qui est des quelques joueurs d'origine québécoise, je suis certain qu'ils trouvent ça ben le fun de jouer pour le Canadien mais ça doit finir par faire son temps. Un peu comme quand on réussit à pogner la plus belle fille du temps de notre secondaire. Au début, on se dit qu'on a réalisé le rêve de bien du monde mais finalement, on se rend rapidement compte que ça ne changera rien à notre existence insignifiante qui se terminera sûrement de façon pathétique.
Dans le fond, tripper sur le Canadien, ça revient à la même chose que de tripper sur Virginie. Ça ne s'explique pas…
Le hockey, aujourd’hui, c’est comme les annonces publicitaires sur les sites web, quand on essaie de lire quelque chose d’intelligent, ça vous attrape par la bande et ça vient vomir partout sur le texte, comme si on avait bu une bouteille de cocktail au complet en quelques secondes.
Ceci étant dit, il y a des raisons historiques pour que les Québécois (fr) s’identifient au CH. La vraie rivalité c’était Montréal – Toronto, francophone – anglophone. Et comme le CH gagnais souvent… c’est devenu une fierté, en attendant la révolution tranquille.
Pourquoi c’est devenu ce que c’est aujourd’hui : il était une fois « l’argent » avant toute autre chose…
Vous avez raison, Monsieur Martel.
Et ce n’est même pas la peine d’en rajouter…
L’époque actuelle, où la fièvre du Canadiens ne cesse d’écoeurer les uns et d’enthousiasmer (le mot est faible) les autres sera bientôt révolue!
(dis-je en me frottant les mains!)
Le hockey fait parfois quelques miracles; il transforme des décrocheurs scolaires en statisticiens de la pire espèce et leur redonne goût aux chiffres. Il a permis l’élaboration d’un sous-dialecte entre les joueurs et les journalistes, ce qui fait qu’une partie peut être résumée en trente secondes. Il participe à l’épanouissement de gros machos, pour qui le cri primal de l’après-goal, ne devrait appartenir qu’à Tarzan réussissant à baiser entre deux lianes.
Malheuresusement, il contribue trop souvent à nos insécurités financières, malgré toutes les compagnies de bière qui s’en mettent plein les poches et les livreurs de pizza qui s’achètent des « Corvettes » avec leurs pourboires.Il est presque honteux aujourd’hui d’avoir un sentiment d’appartenance…
C’est donc ben chien ce que tu écris !
Je n’aime pas le hockey non plus et je suis bien content quand les Canadiens ne font pas les séries parce qu’autrement les soirs de matchs les gens font tout un tapage dans mon immeuble avec des cris d’hommes des cavernes et les automobilistes font crisser leurs pneus et claxonnent comme des enfants pris de la tourette. Aussi, l’autre jour j’ai vu que les petits drapeaux qu’ils accrochent aux voitures coûtent 15 $. Dans mon quartier ils en ont tous au moins deux par voiture. On diraiut que leur vie est tellement petite qu’avoir un drapeau d’une équipe de millionaires égocentriques leur donne l’impression de grandir.