Je pense que si on voulait vraiment organiser un spectacle de la St-Jean à l'image des québécois, ça serait vraiment pas compliqué. Comme au Québec on aime ça capoter pour rien, je propose qu'on engage un homme ou une femme pour la mettre sur une scène et lui faire répéter pendant deux heures qu'il ou qu'elle capote.
Depuis quelques jours, c'est la consternation totale. La dernière fois où j'ai vu autant de monde se compliquer la vie pour organiser un simple party, c'était dans un épisode de Degrassi si je me souviens bien. Et je sais que je vais en choquer plusieurs, mais moi, Degrassi ça ne m'a jamais accroché. Je trouvais la toune d'intro aliénante et weird et je me disais tout le temps que si un jour un gars était arrivé à l'école habillé comme Joey, il n'aurait jamais pu jouir du statut de cool guy.
Mais bon, je m'égare comme d'habitude. Donc, on parlait de ce party de St-Jean rendu plus compliqué à organiser que dix partys de Guy Laliberté. Ce qui me fait rire dans tout ça, c'est qu'il y a comme une crise autour d'une question qui a surgi tout d'un coup, sans que personne ne puisse l'avoir vu venir et pourtant… Ça fait combien d'années qu'on célèbre la St-Jean?
Personne ne s'était jamais arrêté à ça ou quoi? Je parle pour moi mais dans mon esprit, il me semblait que ça allait de soi: St-Jean = un show en français. Et là, vous avez beau me taxer de souverainiste fucké qui tombe dans un coma paranoïaque à chaque fois que j'entends un mot en anglais mais sachez que vous allez perdre votre temps. Il n'était aucunement question d'exclusion des anglophones dans ma conception d'un show de la St-Jean en français. Je voyais ça comme donner des coeurs en chocolat à la St-Valentin. Crime, il y a une fois dans l'année où ça a du sens de donner un gros coeur en chocolat à quelqu'un et c'est pour ça que c'est le fun la St-Valentin.
Mais comme on vit dans une société où pour bien paraître, il faut constamment donner dans la gauche et dans l'ouverture, le paragraphe précédent est quasiment un suicide social au Québec. Nous sommes tellement une société qui a peur de passer pour intolérante qu'un jour, il sera mal vu de dire qu'on ne trippe pas plus que ça sur la pizza.
D'un autre côté, je comprends cette façon de penser car les 20 totos qui iront manifester à la St-Jean avec leur ceinture fléchée en parlant du Québec comme si on était assiégée perpétuellement sont très difficiles à battre en matière de gênant.
Au fond, tout ce que je demande est simple. Je veux avoir le droit de vous dire que je m'en contrecrisse que des chanteurs interprètent des tounes en anglais pendant un show de la St-Jean mais tout comme un serveur qui travaille dans un restaurant de type apportez votre vin, je trouve justement plus approprié dans le contexte que les gens apportent du vin plutôt que de la bière. C'est tout.
De toute façon, je vois même pas pourquoi je perds mon temps à écrire sur la St-Jean… Ça doit faire trois ans que je ne la fête plus tout comme la fête du Canada. J'haïs ça les fêtes et j'ai pas besoin de ça pour vider quelque bières. Moi les partys trop organisés… je trouve que ça fait Degrassi.
Tu as absolument raison Joël et ceci dit sans aucune condescendance. Il y a longtemps que la fierté nationale est l’apanage de quelques bonnes femmes avec des lunettes en or, dont les actions bénévoles sont aussi redondantes que les maigres subventions à la fête.
Avant d’oser prétendre à la fête de la nation, il faudrait commencer par essayer d’en créer une…
Pas avec des déchirements, des référendums et des révolutions, seulement par le simple fait de sentir que nous sommes fiers d’être Québécois, de vivre au Québec et que nous n’avons pas plus besoin d’une fête nationale que les hétéros ont besoin d’un défilé…
La fête nationale pour moi c’est comme essayer de danser avec des bottes de boeufs, les deux lacets attachés ensemble!