J'ignore si c'est moi qui voit la vie avec des lunettes vertes, mais il me semble que cet été, on dirait qu'un comité secret a décidé que dans tous les festivals du Québec, on ne trouverait que de la Bud Lime.
C'est quand même incroyable. Faut croire qu'il y a de l'argent en jeu. C'est juste si en entrant sur un site de festival, ils ne vous forcent pas à en caler une avec un entonnoir juste pour être certain que vous y aurez bien goûté. Parce qu'autrement que par force, je ne vois pas comment on peut en boire une au complet sans tomber dans une espèce d'état de coma cérébral.
Non mais imaginez un peu le topo. Il y a quelques semaines, j'arrivais d'une vraie journée de cul et depuis déjà 4 heures, une seule idée tournait en boucle dans ma tête: "À soir, c'est jeudi et je boirai de la bière pour rayer de ma mémoire cette journée débile même si je sais que l'alcool c'est mal et qu'à chaque fois que j'y vois une solution, je fais un pas de plus vers la déchéance mais anyway c'est bien correct comme ça car quand j'écrirai mon autobiographie, je ferai toute ma promotion sur cette période là quand j'irai à Tout le monde en parle." Un genre de phrase comme ça.
Alors, je me rends à mon dépanneur officiel et au moment où je place mon six-pack de Corona sur le comptoir, la fille me dit que je devrais essayer la Bud Lime et qu'elle est presque meilleure. Voyant mon air suspect, la fille me propose d'échanger une de mes Corona contre une Bud Lime pour l'essayer. Étant un explorateur en marketing, j'accepte le deal et évidemment, la première bouteille que j'ouvre en arrivant à la maison est la Bud Lime.
Constat de ma première gorgée: ma vie ne vaut tellement rien des fois. Constat de ma deuxième gorgée: ma vie peut valoir encore plus rien et surtout quand j'ai ce goût de chiotte de saveur artificielle qui envahit mon système digestif. Constat de ma troisième gorgée: j'étais en route pour devenir le roi ultime de la fête et voilà que mon corps veut fermer mon cerveau afin que je plonge dans une espèce de sommeil qui me sauvera éventuellement la vie en me gardant de boire, ne serait-ce, qu'une seule gorgée de plus de ce liquide infect.
Maintenant, j'ignore si c'est moi qui capote mais existe-t-il vraiment du monde capable de consommer ce produit semblant provenir d'un futur pas si loin où l'on est rendu prêt à sacrifier une vraie tranche de lime en échange d'une saveur naturelle qui finira par tous nous rendre mutant un jour?
Les lignes sont ouvertes.
C’est parce que comme leurs confrères les bélugas et les pandas, les limes sont désormais dangereusement en voie de disparition…
Être la fille du dépanneur, je serais mal en ce moment.
Vous semblé vivre de pénibles moments depuis peu, vous vous emportez contre Jean Leloup et maintenant pour une bière insipidement mauvaise qu’on vous a un peu ‘forcé’ à essayer !… Pas facile la vie parfois, hein ?
Bonjour Joël,
Décidément, tu sembles quelquefois avoir une dent contre ce qui est généralement considéré comme étant « dans le coup ». Mais bon, ton cas n’est pas isolé et, de plus, il est vrai que les campagnes de pub très voyantes, orchestrées avec des moyens plutôt gros, peuvent être régulièrement agaçantes.
Pour l’heure, il faudra donc qu’on se le dise. Boire une bonne Guinness bien conservatrice, ça fait pépère. Lorsqu’on est dans un lieu public branché, on se doit évidemment d’opter pour une substance dont la couleur et, bien entendu, le contenant (bouteille et étiquette) ne déparent pas notre cellulaire et notre portable. J’exagère.
Ceci dit, je n’ai pas encore goûté la Bud Lime. Et personne ne m’a, jusqu’à présent, obligé à le faire. J’attends d’être d’humeur, c’est-à-dire d’être prêt à vivre une expérience gustative nouvelle et potentiellement enrichissante. Mais je n’en suis pas encore là. Pour l’instant, ça me fait un peu peur. Je l’avoue.
:o)
Apparemment, un nouvel épisode dans cette longue (et bien triste) saga-dépanneur qui persiste à laisser un certain goût douteux à la vie quotidienne…
Sans doute vaut-il parfois mieux être débranché mais comblé, que branché mais contrarié.
Et puis, ce n’est pas parce que tous les goûts sont dans la nature, comme le veut l’adage populaire, que ceux-ci se retrouvent nécessairement tous dans la nôtre, hum?
Je me demande bien qui peut boire ce liquide infect et abominable… 😉
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– – « Lime beer is clearly marketed towards non-beer-drinkers, especially women.
That sweet, fake lime taste is far more akin to the plentiful array of simulated fruit coolers such as Mike’s Hard, Smirnoff Ice, etc., than it is to any beer.
Lime beer is also usually crafted as a light beer, checking in at 100 calories or less, making it a prime candidate for those women striving for the mass-media female ideal »
J’espère que tu ne vas pas récidiver, on ne sait jamais ton écriture pourrait prendre un mauvais goût. Je dois avouer que le voyage cérébral de ta biographie d’alcoolique t’amenant à Tout le monde en parle, montre bien comment ta quête est profonde et que tous les moyens sont bons comme dirait Warhol…
Personnellement étant moi-même un abstinent pur et dur, je me laisserais plutôt influencer par une dose de tétrahydrocanabinol superlight au lieu de m’envoyer cette merde de lime que l’on décrit comme l’apanage des non-buveurs de bière, spécialement les femmes (…)
C’est très peu faire confiance au bon goût des femmes.