Dans la catégorie «incroyable, mais vrai», on trouve le nouveau «concours de rédaction édition 2008» de mon think tank de droite préféré – l'Institut économique de Montréal.
Le concours en question est celui-ci : «Comment créer de la richesse en exportant de l'eau?». Je vous jure. Je ne l'invente pas. Allez voir sur le site pour tous les beaux détails (www.idem.org).
Je vous donnerai seulement l'eau à la bouche, si je puis dire, avec ce bref extrait : «Au Québec, il est interdit d'exporter de l'eau dans des contenants de plus de 20 litres. L'IEDM croit qu'il faut explorer la possibilité de permettre l'émergence d'une industrie axée sur l'exportation d'eau potable en vrac et ainsi susciter l'émergence d'une nouvelle industrie créatrice de richesse. Quel est le potentiel de cette industrie et quelles sont les conditions propices pour qu'elle se développe? Pour sa deuxième édition du Prix Idée entrepreneuriale George Petty, l'IEDM pose la question: « Comment créer de la richesse en exportant de l'eau? ».
On sait que l'argent n'a pas d'odeur, mais on oublie que l'eau n'a pas de goût…
Nous voilà donc passés de porteurs d'eau à vendeurs d'eau… mais au bénéfice de qui et de quoi ? Certainement pas pour le bien commun.
Un pharmacien bien connu avait déjà eu le projet d’exporter de l’eau par bateau. Ces tankers auraient probablement transportés de l’eau vers des pays désertiques comme les pays arabes, plus riches en ressources pétrolières qu’en eau, celle-ci pouvant être utilisée en agriculture ou pour la consommation humaine. Tout cela est « tombé à l’eau » cependant. Il y avait aussi eu un projet de dérivation (sur papier) de certaines rivières pour qu’elles coulent vers les États-Unis où elles auraient alimentées des cours d’eau coulant vers des régions arides: c’était un projet d’une dimension pharaonesque qui est lui aussi tombé dans l’oubli. Certains comparent le pétrole/eau comme de l’or noir/or blanc. J’ajouterai que produire de l’eau, pour la consommation humaine, est terriblement dispendieux et nécessite des installations, souvent à la pointe de la technologie, si la source d’eau est polluée: je gagne ma vie de cette façon.
Entre le portage et le partage, je véhicule le partage, la distribution équitable de l’eau potable commence à se faire aussi rare que la paix sur la terre. Nous sommes entourés d’eau et d’os déshydratés, on ne meurt plus que de faim, la soif fait depuis longtemps des ravages. Faire de l’argent en vendant l’eau, c’est une pauvre entreprise inhumaine, qui voudra en profiter, l’État et/ou le privé, qui va s’en priver, qui va remplir les conteneurs, qui va se noyer dans la vague, quelle sera la monaie d’échange, guerre des prix ou guerre tout court, la bourse ou la vie. À suivre.
La soupe se réchauffe, prévenons le coup (coût)!
Dans le sud du Québec où se trouve 90% de sa population, le problème le plus criant et imminent qui nous pends au nez ,comme la goutte en ce trop long hiver, ce sera le manque d’eau potable.
Déjà il ya quinze ans, à un débat pré-électoral local, j’invectivais lescandidats à la députation à ce sujet et les vieilles partisanes libéréales qui plombaient la salle criaient: »Neyez-là dans la Yamaska, la maudite Française! »
Aujourd’hui, les faits sont là: la Yamaska est la rivière la plus polluée du Québec, les algues bleues et les gastrosentérites sont légion dans la région, et plusieurs municipalités envoient de plus en plus souvent des directives d’avis d’ébullition. De plus, la nappe phréatique , très mal cartographiée même dans les coins les plus peuplés, montrent des signes de baisse et de pollution importante.
Aussi, ça coûte de plus en plus cher d’assainir l’eau des villes, à cause de l’augmentation des prix des minéraux épurateurs mais aussi des polluants inorganiques, de plus en plus mutagènes et microscopiques. Là non plus, nous en ignorons encore les pires conséquences. Je suis apparement hors-sujet , chers lecteurs et Josée, mais juste pour vous rappeller ceci : si on manque d’eau claire même ici, c’est quoi l’idée d’en vendre aux Américains? On fera comme avec le bois et les métaux, et on en importera plus tard en matériau brut pour la transformer ici ,à gros frais, sinon on l’achètera quatre fois le prix, genre comme on le fait déjà, en bouteilles?
Accepterons-nous ces nouvelles fuites très calculées d’avance sans aucunement réagir? Entéka, la soupe est chaude…Eau secours! .org