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Ceci n’est pas un casino

 

Toujours pas le début d'une première pelletée de terre pour les super-hôpitaux, mais voilà qu'on nous annonce la construction accélérée d'un quatrième casino au Québec. Traduction : contrairement à un hôpital, un casino coûte moins cher et rapporte pas mal plus de sous! Pour le nouveau casino de Mont-Tremblant, le coût projeté est de 61$ millions pour un profit annuel de 50$ millions. Le calcul est facile à faire!

Pendant que les gouvernements baissent les impôts pour des raisons essentiellement idéologiques, toutes les manières sont bonnes pour prendre les Québécois pour des valises d'argent. (voir aussi mon blogue «sortez vos portefeuilles»). La dernière fois que je suis passée par l'aéroport Trudeau de Montréal, on voyait d'ailleurs des pubs du casino partout, comme si ma ville n'était qu'un gros casino!

Faut dire qu'on l'aurait annoncé avant ce nouveau casino, s'il n'avait été du suicide quelque peu gênant d'un homme désespéré tout juste à côté du casino de Montréal le jour même où Loto-Québec entendait tenir sa première conférence de presse sur son nouveau casino…

Après Montréal, Gatineau et La Malbaie, on pourra donc descendre les pentes du Mont-Trembant et se vider les poches en même temps, si ça nous chante. Désolée, je voulais dire se «divertir sainement»…

Mont-Tremblant palliera sûrement en partie pour le non-déménagement et le non-agrandissement de celui de Montréal au Bassin Peel, qui était réclamé par les mêmes milieux d'affaires partisans des baisses d'impôts. À moins qu'on finisse aussi un jour par trouver un moyen de nous vendre à nouveau un casino plus grand, plus gros et situé dans le coeur de la ville de Montréal…

La meilleure, elle est tout de même venue du p.-d.g. de Loto-Québec concernant le problème pourtant bien réel de jeu pathologique. Alain Cousineau nous dit : «toutes les études réalisées jusqu'à présent au Québec n'ont trouvé aucun lien entre la présence d'un casino et l'apparition de ce genre de problème».

Bref, ceci n'est pas un casino, et ceci n'est pas un lieu privilégié pour développer ou alimenter ce «genre de problème».

Ça doit être pour ça que certains «joueurs pathologiques» en faillite personnelle finissent par être obligés de s'«auto-exclure» des casinos…