Sujet pas très sexy par un si beau samedi de printemps, mais sujet fondamental tout de même.
Une lectrice m'a envoyé un courriel me reprochant amicalement ce qu'elle appelle mon «silence» sur le projet de loi privé C-484 présenté par un député conservateur fédéral et déjà adopté en 2e lecture. Ce projet semble, quoiqu'il y ait désaccords maintenant chez certains juristes, ouvrir la porte à une recriminalisation possible de l'avortement en accordant la protection du code criminel à un foetus qui aurait péri suite à l'assassinat de la mère qui le portait.
Bon. Je crois pourtant l'avoir clairement mentionné dans ma chronique courante («Une chance que les libéraux sont là…») – un titre évidemment ironique.
À ce chapitre, l'inaction et le silence de Stéphane Dion, lequel entend continuer à laisser ses députés voter sur ce projet de loi «selon leur conscience» sont plus que décevants. C'est carrément inacceptable. Quant à l'Assemblée nationale, saluons les députés qui, eux, ont eu le réflexe d'adopter une motion unanime contre ce projet de loi. À moins d'un accident de parcours, le C-484 semble bel et bien condamné. Et heureusement!
Très aimablement, cette lectrice me demande aussi d'user de mon rôle de journaliste pour éduquer, aider à faire réfléchir et éventuellement, à agir, surtout quant à la montée de la droite politique, économique et religieuse. C'est la marque d'une grande confiance, et je l'en remercie.
Mon rôle est toutefois celui de chroniqueure et d'analyste. Dans ce rôle, j'espère contribuer bien humblement à offrir un éclairage différent, le mien, de cette même réalité et de ses conséquences. Mais c'est aux lecteurs et aux lectrices d'en tirer leur propre analyse et leurs propres conclusions. Ma liberté de pensée a comme corollaire la vôtre!
Cela étant dit, puisque cette lectrice m'amène sur le sujet, j'ajouterai ceci pour lier les deux aspects de son courriel. Que le Pape et le président des États-Unis aient exprimé de concert, publiquement, leur opposition farouche à l'avortement, en 2008, et que cela n'ait provoqué aucune réaction, ou presque, dans les médias ou chez les politiques, en dit immensément long sur cette même montée de la droite…
Le tout me permettant de vous dire – et je m'excuse de faire ici un peu ma «téteuse» -, que je suis pas mal impressionnée par la qualité de vos courriels et de vos réflexions. Ce blogue est une tribune privilégiée, et je me sens bien gâtée de le partager avec des lecteurs partageant quant à eux cette même attitude.
Bon, Maintenant, allons jouer dehors! Il fait vachement beau!