Samedi, 3 mai 2008, Parc Lafontaine, Montréal – départ d'une grosse manif contre la privatisation croissante de notre système de santé.
Je reviendrai plus tard sur le fond du sujet.
Pour le moment, notons seulement que les centrales syndicales – lesquelles ont organisé cette manif en bonne partie – semblent enfin redécouvrir leur rôle de trouble-fête. Cette fois-ci, c'est contre le consensus artificiel qu'on nous sert sur toutes les tribunes à l'effet que le «privé» va sauver le «public»!
Notons aussi la présence de médecins d'ici et du Canada anglais, d'infirmières, de patients, de familles, de jeunes, de vieux, etc.. L'enjeu est gros. Très gros. Qu'on se le dise: un système de santé public et universel est un des outils privilégiés de redistribution de la richesse collective et pour un minimum d'équité sociale. Ceux qui s'y attaquent et le grugent de plus en plus impatiemment, incluant nos gouvernements et les milieux d'affaires, le savent trop bien!
Notons également l'imagination de l'organisation, dont ces pastiches de chansons québécoises connues jouant pendant la manif.
Ma préférée cet après-midi: ce refrain pastiché de «Lady Marmelade», devenu pour les circonstances «Voulez-vous coucher dans le couloir, ce soir? Voulez-vous coucher dans le couloir?».
Belle illustration parmi d'autres d'un problème au public que le sacro-saint privé, qui augmente sans cesse au Québec, n'a pas contribué à résoudre. Bien au contraire! Il l'alimente.
Les libéraux pratiquent en santé la politique de la couleuvre, c’est une stratégie rampante fait de petits pas afin de reprivatiser l’ensemble des services de la médecine comprenant cliniques et hôpitaux. C’est une politique d’usure qui s’appui sur la pénurie chronique du service public.
Le problème social c’est que l’individualisme est tellement allé loin depuis 1980 que la perception du sentiment commun en dehors d’effets de mode est très dégradée. Le « chacun pour soi » est la première fenêtre du retour au privé en santé comme le « tout moi » par ailleurs contribue à notre sous conscience nationale.
Entre l’égalité et la liberté, pas de choix à faire entre ces deux droits parce que l’un est la condition de l’autre à l’envers ou en endroit. Bien avant la social démocratie, le libéralisme politique s’est avéré être une première défense aussi imparfaite soit t’elle contre l’impérialisme du libéralisme économique.
Il faut maintenir des valeurs.
Personnellement, à bientôt 65 ans et après 37 années de ma vie comme membre de la CSN, j’ose espérer que les centrales syndicales vont redevenir des trouble-fête. J’ose espérer que les syndicats vont être à même de proposer une vision stimulante et réaliste. J’ose espérer que les leaders syndicaux, femmes ou hommes, vont cesser de discourir interminablement en utilisant une insupportable langue de bois. Depuis au moins quinze ou vingt ans, je trouve les syndicats faibles et inoffensifs.
Qui va savoir nous ouvrir de nouvelles perspectives et des horizons intellectuels (et bien concrets) mobilisants?
JSB
Être malade ou estropié, voilà un moment de l’existence de chacun(e) de nous qui peut être bien pénible parfois. Pour plusieurs, être malade c’est aussi l’appréhension, l’inquiétude, la peur d’être éjecté de sa capacité personnelle et souveraine d’autonomie pour le restant de ses jours, ou carrément la peur d’être éjecté tout court de ce monde.
Il suffit d’être envahis par un virus grippal coriace et assommant qui nous maintient de longs jours dans une fièvre suante et insupportable pour réaliser à quel point nous devenons vulnérable tout à coup.
Cela nous fait réaliser en même temps la grande solitude désespérée de tous ces gens souffrants couchés sur leurs grabats atteints de maladies encore plus graves et qui ne savent pas s’ils s’en sortiront.
À l’âge vénérable ça doit être encore pire. C’est la grande appréhension de se faire coincer par le système qui nous horrifie le plus je crois en pareille circonstance.
Avant le système de santé que l’on connait aujourd’hui, les gens très malades vendaient, leur maison, ou leur ferme, ou tout autre valeur qu’ils possédaient pour se faire soigner et celà sans être assurés d’avance qu’ils s’en sortiraient. Et quand ils s’en sortaient ils n’avaient plus de maison pour aller récupérer. C’était très souvent le cas admettons.
Alors vous comprendrez que tous les petits noyaux de crapules d’intérêts divers fraîchement débarqués dans le système qui voudraient refaire le monde de la santé en se débarassant des pauvres, des un peu moins pauvres, bref d’une partie importante de la population, pour pratiquer la sélection naturelle des beaux comptes en banque, et celà jusqu’à ce qu’ils obtiennent le marché du Québec, eh bien disais-je, ne les laissons pas faire ces chieux irresponsables du confort sélectif.
Ce système de santé est l’aboutissement d’efforts antérieurs de générations et de générations de gens qui ont bâtis le Québec très souvent dans la plus minable des misères souvent à travers les poux, et qui ont décidés de faire quelque chose pour améliorer leur sort et voilà qu’aujourdhui nous, comme des crétins on devrait leur donner à tous ces tas de marde gâtés et brevetés les efforts de libération de la misère de tout un peuple. Jamais!! Sacrez plutôt votre camp aux états-unis si ça ne fait pas votre affaire ici.