Incontournable fête des mères.
J'ai perdu la mienne, précieuse, il y a de cela déjà 13 ans.
Ma mère, Micheline, était née un «13», comme sa mère avant elle et ma soeur, sa fille cadette, Manon.
J'y pense à tous les jours, mais à la fête des mères, ce qui me saute aux yeux et au coeur, c'est toujours avec quel amour inconditionnel, et au prix de sa propre personne, elle a entouré, aimé et éduqué ma soeur Manon. Encore et toujours «ma petite soeur», malgré ses 45 ans bien sonnés.
Je ne vous ai pas dit. Manon est née avec un handicap intellectuel à l'époque où il y avait zéro service, ou presque. Ma mère, sans trop d'aide de son mari, a tout fait pour «garder» Manon, alors que les médecins l'encourageait à la «placer». Comme on disait…
On lui avait dit que Manon ne marcherait jamais, qu'elle ne parlerait pas, qu'elle ne serait jamais «propre». Et bla, bla, bla…
Micheline s'est entêtée. Avec sa «cinquième année» de primaire, mais avec une intelligence et un coeur gros comme la terre, ma mère a réussi: Manon a marché, a appris à parler (elle est aussi volubile que sa soeur…), et elle fut propre au même âge, ou presque, que les autres enfants.
Ma mère, vous me pardonnerez le cliché, sera toujours mon héroïne. Elle me manque.
Malheureusement, je n'ai pas eu d'enfant. Mais aujourd'hui, étant la seule «survivante» de la famille à part ma soeur, je deviens, lentement mais sûrement, un peu la maman de ma soeur, une femme formidable, douce, persévérante et avec un sens de l'humour pas possible!
L'an dernier, pour la première fois, Manon m'a donné une carte qu'elle avait faite elle-même, à moi, pour la fête des mères. Imaginez ça! Un moment d'émotion qui ne se décrit pas.
Je vais la rejoindre à l'instant. On va faire du «shopping» de filles, on va rigoler et on va finir le tout dans un resto à rire et à se raconter nos histoires sur notre maman.
Bonne fête des mères à toutes celles qui maternent à leur manière!
C’est tout de même une belle histoire d’amour que vous racontez là. Pour ma part j’en suis une et je me permettrais de dire que » Une journée c’est pas assez. » Ha! Ha! Des bons Mets Chinois pour fêter ça. Disons que cela vous change du : » 30 ans la tête à récurer dans le four, j’ vous dis que ça vous grésille le chaudron. » La recette en fait c’est un gigantesque pain d’amour farci de beaucoup beaucoup d’humeur saupoudré d’excès de générosité. Disons que pour aujourd’hui, on oubli l’assaisonnement de colère. Question de ne pas être la seule à penser que » Une journée c’est pas assez « .
Pour votre soeur vous comptez autant qu’une véritable mère donc Bonne fête des mères à vous aussi et bonne journée.
»Un moment d’émotion qui ne se décrit pas »
Vous employez les bons mots madame. Ne m’en voulez pas trop de me mêler de votre conversation. Une échange qui me touche particulièrement.
Vous me comprendrez sûrement. J’ai été arrachée des bras de ma mère
biologique alors que j’étais encore un bébé, car à 9 ans, j’étais une fillette de mon âge avec toute l’innocence de l’enfance. Arrivée au Canada dans ma famille d’adotion, nous étions plus de quinze personnes dans le triplexes que Rose-Marie Dejean avait acheté, à ville d’anjou. À un moment donné, je ne savais plus laquelle de mes mères que j’aimais le plus, car je commençais à m’attacher beaucoup à ma mère adoptive. Elle
était capable de nous donner tout ce qui était d’ordre matériel. Mais pas de calins, pas de discussions, pas de chaleur humaine. Avec elle tout était froid et silencieux. Pourtant elle mourait d’envie d’aimer et de se faire
aimer. Elle était une femme réellement difficile à comprendre. Cependant,après sa mort,je me suis sentie vide comme si j’étais un sac troué vers le bas.
C’est seulement devant sa dépouille que j’ai compris que cette femme savait aimer comme il faut. Encore aujourd’hui, je ne comprends pas comment une femme qui n’a jamais enfanté faisait pour accueillir dans sa maison des gens en détresse. Comment faisait-elle pour payer les hypothèques, Hydro Québec, Bell Canada, les taxes d’eau, les taxes de déchets, la nourriture, les manteaux, les bottes et toutes les autres gâteries qui apportaient de la joie dans notre vie ? Elle a donné sans rien attendre des gens qui l’abandonnaient à tour de rôle pour aller fonder leurs foyers. Paul Déjean m’avait dit que la générosité fait partie de la nature des Dejean.
Il faut beaucoup d’amour pour adopter 7 enfants et accueillir chez soi des gens pauvres à qui on ne doit rien. C’est pour toi que j’écris mammy Rorose. Tu étais une bonne maman. Vous comprenez, elle a reconnu des petits Dejean qui sont nés hors mariage et elle a visité plusieur fois les orphelinats de Haiti pour donner la vie à deux enfants qui ont été abandonnés par leurs mères. Si ce n’est pas de l’amour, qu’est-ce que c’est ?
Vous voyez que nous les humains avons beaucoup en commun. Nous partageons les mêmes émotions. Amusez-vous avec votre soeur et bonne journée.
Bonne fêtes des « mamans » chère Josée. Ton texte est des plus émouvant…
Je vous imagine rigoler ensemble, ta soeur et toi et cela me rempli de rires…!!!! Qu’est-ce que ce doit être agréable!!!!!
Bonne fêtes des mamans à toutes celles de la terre….!!!!!!!!!!!!!!!!!
Peu de sympathie pour ce rituel annuel commercial. On aime ses parents au quotidien. Les affections ne peuvent se mesurer au rythme des lois societaires. Ce conformisme tue tout sentiment authentique et senti…Au diable les fleuristes et leurs profits!
Et pourquoi diable les fleuristes n’auraient-ils pas droit de faire un petit profit de temps à autres ?
Mais pour ce qui est de fêter l’amour au présent j’ai trouvé cette citation :
Ce n’est qu’aimer et que connaître qui compte, non d’avoir aimé ni d’avoir connu….Pier Paolo PASOLINI
La mienne a eu 14 enfants où dans la fratrie je suis le 12e. En comptant 14 grossesses multipliées par 9 mois, cela fait exactement 126 mois de gestation. Puis en divisant ce nombre par 12 mois, cela fait très exactement 10 ans et quelques dans toute une vie. Si bien que lorsque ma soeur aînée s’est mariée, la puînée ne l’était pas encore. Pour finir, cette grande soeur a eu une fille quelques semaines justement avant que sa mère donne enfin naissance à sa petite dernière. Mais quelques années plus tard, maman fut déclarée tuberculeuse, une maladie encore presque honteuse. Ce fut le sanatorium avec les histoires + ou – virtuelles de l’époque.
Hyper catho, ma mère a vécue sous l’influence autoritaire des curés, l’abbé Donat Tanguay et tous les autres après lui.
Lors du 75e anniversaire de la paroisse, on ne parla que des curés avec photos bien sûr et tout le fla fla. Il y avait des rubans et des fanions partout. Même le numérique était omniprésent. On a alors mentionné avec insistance les noms glorieux des bâtisseurs, exaltés par le courage, la foi, la force et tutti quanti. Pourtant c’est à peine si on a élaboré sur les épouses, ces femmes hors du commun! Ce sont elles dont il aurait fallu surtout parler. C’est bien dommage!
Où que tu sois, bonne fête maman.