Il fallait voir la scène. Hier, à Québec, en commission parlementaire, Julie Snyder n'a pas mâché ses mots. Regardant Philippe Couillard droit dans les yeux, elle a dénoncé ses rires et petits sourires narquois qu'il multipliait pendant qu'elle témoignait. Pour une fois qu'une citoyenne rappelle un ministre à l'ordre…
Madame Snyder a mis alors le doigt sur un gros bobo. En commission, certains ministres un peu blasés tendent à oublier le caractère solennel que prêtent les citoyens au processus.
Les citoyens, vedettes ou non!, se donnent la peine de préparer un mémoire, de se déplacer parfois sur de longues distances et de se soumettre aux questions de ceux et celles qu'ils ont élus. Cela mérite le plus grand respect envers ces citoyens. Pas des ricanneries infantiles.
Espérons que ce beau moment de vérité servira de rappel à ces élus qui, parfois, oublient tout ça…
Bien oui, M. Couillard ne fait pas que rire, il fait rire ses citoyens et nos Mohawks aussi quand il leur a suggéré, la semaine dernière, d’obéir, par esprit civique, à sa nouvelle loi sur la dissimulation des paquets de cigarettes sous les comptoirs.
Ah ! Ah ! Oh ! Oh ! I h ! I h !
Je vous accorde raison à toutes les deux Mesdames Legault et Snyder.
La désinvolture dont Philippe Couillard démontre ici n’est-elle pas un signe de lassitude professionnelle liée bien sûr à la fatigue qui en découle. Je suis toujours persuadé que peu importe le métier ou la profession que quelqu’un exerce peut mener presque toujours à cette routine qu’on appelle monotonie. Comme le corps, les émotions ne fonctionnent qu’en raison du personnage. Elisabeth II ou Benoît XVI n’y échappent pas. C’est comme une mécanique devenue tellement programmée, qu’une fois la machine en marche elle répond exactement à la même demande, au même rythme, à la même cadence avec la même dose d’énergie.
Je ne dis pas qu’il y a automatiquement déshumanisation dans la gestuelle, mais l’obligation de devoir donner inlassablement à son personnage l’envergure de ce qu’il doit représenter peut à mon avis que robotiser l’âme et le coeur. En d’autres mots, on ne peut pas toujours être en représentation d’un autre que ce qu’on est soi-même.
Alors arrive le moment où il est nécessaire de se déprogrammer.
Couillard démissionne, je dis bon débarra ! Monsieur trouve que $150 000.00 par année c’est mal payé… J’ai du me rendre en France avec ma femme à plusieurs reprise pour avoir une Fécondation in vitro. Au Québec un avortement c’est gratuit et pour avoir un enfant il faut payer. C’est une honte. Monsieur Couillard qui a une famille nombreuse n’a pas ce problème. Quand on demande à M. Couillard s’il y aura une gratuité un jour pour les FIV, c’est un non catégorique. Un jour votre arrogance se retournera contre vous.
Partez vite de votre fonction, vous ne méritez pas ce poste.